Transition énergétique dans les grands secteurs d’activité en France et dans le monde

Transition énergétique dans les grands secteurs d’activité en France et dans le monde

Transition énergétique dans les grands secteurs d’activité en France et dans le monde

Transition énergétique dans les grands secteurs d’activité en France et dans le monde

“La transition énergétique vise à préparer l’après pétrole et à instaurer un modèle énergétique robuste et durable face aux enjeux d’approvisionnement en énergie, à l’évolution des prix, à l’épuisement des ressources et aux impératifs de la protection de l’environnement” (objectifs de la loi de la transition énergétique française pour la croissance verte) [1]. Dans un contexte de crise énergétique avec une flambée des prix du gaz et de l’électricité, de réchauffement climatique et de croissance fulgurante de la population, la question de la production, de la consommation énergétique et de son impact environnemental devient plus que pertinente. A l’origine du développement de l’économie, d’innovations technologiques et du progrès technique, les différents secteurs d’activité tels que les transports, le résidentiel et l’industrie sont moteurs et indispensables au bon fonctionnement des sociétés humaines actuelles. En revanche, certains de ces secteurs sont critiqués pour leur surconsommation d’énergie, d’autant plus que celles-ci sont majoritairement d’origine non renouvelable. Quelle est la tendance actuelle de leur consommation énergétique ? Quels sont les moyens mis en œuvre afin de réaliser une transition énergétique ? Quels sont les leviers majeurs sur lesquels s’appuyer ? “L’énergie primaire est l’ensemble des produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés. Ce sont principalement le pétrole brut, les schistes bitumineux, le gaz naturel, les combustibles minéraux solides, la biomasse, le rayonnement solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie du vent, la géothermie et l’énergie tirée de la fission de l’uranium”. [2] TWh = térawattheure = 1 milliard de kWh 5 MWh = consommation moyenne annuelle d’électricité d’un foyer en France [3]

16 nov. 2022

I – Etat de la consommation énergétique dans les différents secteurs d’activité

1 – Une consommation énergétique en croissance malgré les objectifs des accords de Paris

En France

En France, les secteurs les plus énergivores sont le résidentiel (487 TWh) et le Transport (443 TWh) qui représentent à eux deux 60% de la consommation énergétique française en 2019. L’agriculture et la pêche y représentent seulement 3%.

La consommation finale à usage énergétique, corrigée des variations climatiques, s’élève à 1 562 TWh en 2020 et est en forte baisse par rapport à 2019 (- 5,6 %) du fait de la pandémie liée au coronavirus mais cette tendance est de nouveau revenue à son statu quo.

La consommation énergétique en France diminue légèrement depuis plusieurs années alors qu’à l’échelle mondiale, elle ne cesse de croître, principalement portée par la croissance de la demande asiatique [1].

Dans le monde

Les données concernant la consommation énergétique sectorielle mondiale n’étant que très peu référencées, nous nous appuierons sur les 5 pays les plus énergivores (Chine, Etats-Unis, Inde, Russie, Japon) . Ils représentent à eux seuls 60% de la consommation énergétique mondiale [4]. On observe que ce sont les secteurs de l’industrie et des transports qui prédominent dans la consommation énergétique et représentent à eux seuls 65% de la consommation énergétique totale.

Actuellement, les indicateurs d’efficacité énergétique et de décarbonisation sont revenus aux tendances précédentes, loin d’être suffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

1Mtoe (Million Tonnes of Oil Equivalent) = 11630 Twh

II – Un pas vers la transition énergétique?

1 – Parmi ces secteurs, lesquels consomment le plus d’énergie non renouvelable?

En France

En France, en 2020, la consommation totale de produits pétroliers raffinés (hors biocarburants) s’établit à 60,4 Mtep (=702,5 Twh), en données corrigées des variations climatiques. La consommation d’énergie pour le chauffage est plus forte quand l’hiver est plus rigoureux. C’est une évidence qui ne présente pas un grand intérêt pour l’analyse dans la mesure où elle ne traduit pas un changement des comportements. Pour mieux analyser les évolutions, on calcule des consommations « corrigées du climat » (primaire et finale). C’est-à-dire qu’on essaie d’évaluer ce qu’aurait été la consommation si les températures avaient été « normales ». On obtient un résultat théorique, qui dépend de la méthode utilisée et qui complète la consommation « réelle », celle qui est observée [5]. Elle recule très nettement sur un an (- 10,4 %), en raison principalement de la chute de la consommation des transports (- 16 %) qui représentent plus de la moitié de la consommation. Depuis le milieu des années 2000, la tendance était déjà à la baisse, à un rythme néanmoins bien plus modéré (-1,5 % par an en moyenne entre 2005 et 2019). Cette tendance de long terme est principalement imputable à l’industrie, au résidentiel et au tertiaire, la consommation à usage de transport étant restée assez stable entre 1990 et 2019.

Dans le monde

A l’échelle mondiale, le secteur de production d’électricité est le plus néfaste pour l’environnement, ce qui est principalement dû à l’utilisation de charbon qui possède la plus forte teneur en CO2 libéré par kWh (1060 gCO2/kWh contre 418 pour le gaz et 6 pour le nucléaire) [6]. Il représente 41% de la part des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie en 2019. Les secteurs des transports et de l’électricité représentent donc un vrai enjeu dans la transition énergétique à l’échelle mondiale.

2 – Que dire de l’utilisation d’énergie renouvelable dans ces secteurs et de façon générale ?

En France

L’extraction d’énergies fossiles a fortement décliné jusqu’au milieu des années 2000 et est désormais marginale avec l’arrêt de l’extraction de charbon et de gaz naturel. En revanche, la production d’origine renouvelable (éolien, biocarburants, biogaz…) augmente progressivement depuis le milieu des années 2000. Le bois-énergie, qui représente la quasi-totalité de la biomasse solide, demeure la première source d’énergie renouvelable consommée, loin devant l’électricité d’origine hydraulique. Le secteur utilisant actuellement la plus grande part d’énergies renouvelables pour assurer son fonctionnement est le secteur résidentiel (25%). La stratégie de décarbonisation pour assurer la transition énergétique passe dans un premier temps grâce au fonctionnement de centrales nucléaires, lui permettant d’atteindre plus efficacement ses objectifs contrairement à l’Allemagne qui utilise encore ses centrales à charbon. La question du nucléaire représente également un défi auquel des solutions devront être proposées afin de ne pas en être dépendant.

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie atteint 19% en 2020 contre les 23% attendus (seul pays d’Europe n’ayant pas atteint son objectif) [7].

Dans le monde

Compte tenu d’une forte utilisation de bois-énergie couplée à une plus faible consommation d’énergie, les pays africains affichent une part d’énergies renouvelables proche de 50 % (le bois est considéré comme une ressource renouvelable et neutre en carbone car le carbone rejeté lors de la combustion est stocké lors de la croissance des arbres. Toutefois, la question de l’utilisation du bois en tant qu’énergie renouvelable soulève encore de nombreux débats). À l’opposé, les pays disposant de ressources abondantes en énergies fossiles tels que la Russie et les pays du Moyen-Orient sont très peu impliqués dans la transition énergétique.

Pays les plus pollueurs actuellement, la Chine puis l’Inde restent tout de même les premiers producteurs d’énergies renouvelables dans le monde en 2019 [7]

Conclusion

Ainsi, la transition énergétique s’applique de manière hétérogène entre les pays et au sein des différents secteurs. Les secteurs des transports et de l’électricité sont les plus énergivores et présentent le plus gros défi de décarbonisation. La tendance mondiale reste trop peu encourageante pour le futur mais des efforts sont réalisés depuis les années 2000. Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur le domaine de l’énergie et de l’environnement. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.