La transition bas-carbone est devenue une priorité pour de nombreux pays et organisations en raison de l’impact environnemental des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le climat mondial.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre devient donc un impératif pour les entreprises.
La législation impose de plus en plus aux entreprises réaliser le bilan carboneentreprisepour rendre compte de leur impact environnemental. La nécessité d’adopter des plans de transition devient un impératif.
Certains référentiels, comme le Science Based Target, incitent à définir des trajectoires conformes aux accords de Paris et à compenser les émissions résiduelles en finançant des projets bas-carbone.
Les solutions de stockage de CO2 par les sols
Les sols peuvent stocker de grandes quantités de carbone organique, ce qui peut aider à réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère.
Les pratiques agricoles durables telles que la conservation des sols et l’agroforesterie peuvent aider à stocker du carbone dans les sols, mais il existe également des technologies spécifiques pour stocker du carbone dans les sols, comme le biochar.
Le stockage de carbone dans les sols grâce au biochar
Le processus de production du biochar implique la combustion de matière organique (tels que les déchets de bois, les résidus de cultures, les déchets alimentaires, etc.) dans un environnement contrôlé, en l’absence d’oxygène.
Le biochar est un matériau très stable, qui peut rester dans le sol pendant des centaines, voire des milliers d’années.
Le biochar permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en stockant du carbone dans les sols plutôt que de le laisser dans l’atmosphère.
Le stockage de carbone dans les sols grâce au biochar peut également améliorer la qualité du sol en augmentant la capacité de rétention d’eau, la fertilité et la biodiversité.
Cela permet notamment de réduire les besoins en engrais et d’améliorer la santé des plantes.
Les efforts en cours pour encourager l’utilisation du biochar
Malgré les avantages environnementaux du biochar, son utilisation reste relativement peu répandue.
De plus en plus d’initiatives sont néanmoins mises en place pour encourager son utilisation dans la transition bas-carbone.
En France, le plan Ecophyto 2+ encourage l’agriculture de conservation, qui implique l’utilisation du biochar pour stocker du carbone dans les sols.
De même, le gouvernement canadien a lancé le Programme Agri-environnemental visant à encourager les pratiques agricoles durables, y compris l’utilisation du biochar.
Les entreprises ont commencé à explorer l’utilisation du biochar dans leurs opérations pour réduire leur empreinte carbone.
Par exemple, Microsoft utilise du biochar pour stocker du carbone dans les sols et réduire les émissions de gaz à effet de serre associées à ses opérations.
Plusieurs sources de financement existent pour le calcul du biochar :
Des financements gouvernementaux et des subventions.
L’émission de crédits carbone, qui peuvent être vendus sur le marché du carbone
L’International Biochar Initiative (IBI) est une organisation mondiale qui promeut l’utilisation du biochar pour la durabilité environnementale et agricole.
De même, Biochar for Sustainable Soils est une organisation européenne qui vise à promouvoir l’utilisation du biochar pour la durabilité environnementale et l’agriculture régénérative.
Réforme de la Haute Valeur Environnementale (HVE): Vers la troisième voie de l’agriculture ?
Auteur: Loïck Berthiaud
Temps de lecture: 5 min
Alors qu’on oppose régulièrement agriculture biologique et agriculture conventionnelle, une troisième voie semble s’ouvrir. Encore méconnue il y a peu de temps, la certification HVE gagne du terrain. Son arrivée dans la PAC ainsi que sa réforme lui permettront-elles de répondre aux nombreuses critiques qui lui sont adressées et de poursuivre ainsi sur une dynamique favorable ?
La place de la HVE aujourd’hui
La certification HVE (Haute Valeur Environnementale) existe depuis 2012 suite aux rencontres politiques du Grenelle de l’environnement. Son ambition est de certifier tout type d’exploitation mettant en œuvre des pratiques plus respectueuses de l’environnement, à l’instar de l’AB (Agriculture Biologique).
En janvier 2022, près de 25 000 exploitations sont certifiées (dont 80% sont des exploitations viticoles), ce qui représente 6,4 % des exploitations et 4,4 % de la surface agricole française[1], encore loin derrière le bio qui couvre 10% du territoire national[2]. Pourtant, la HVE présente aujourd’hui une forte dynamique avec une progression de 73% entre 2021 et 2022[1].
Évolution du nombre d’exploitations certifiées HVE [B]
Les modes de certifications
Il existe actuellement 3 niveaux de certification[3], mais seul le dernier permet de bénéficier de la mention « Haute Valeur Environnementale. »
Pour être certifié niveau 3, deux méthodes sont possibles :
– L’approche thématique ou « Voie A » : elle se base sur une quarantaine de critères regroupés en 4 thématiques (biodiversité, phytosanitaire, fertilisation, irrigation). Une note minimale sur chaque thématique permet d’être certifié. Par exemple, un des indicateurs de la thématique biodiversité est le nombre d’espèces végétales cultivées. Plus on cultive d’espèces, plus on gagne de points comme le montre le tableau ci-dessous.
– L’approche globale ou « Voie B » : l’exploitation doit posséder une part conséquente de surface en prairies permanentes ou en IAE (Infrastructures d’Intérêts Agroécologiques, des haies par exemple) et les intrants ne doivent représenter qu’un faible poids dans le chiffre d’affaires.
Un label critiqué
Malgré sa dénomination, la certification peine à convaincre sur le plan environnemental.
En effet, une étude non publiée de l’Office Français de la Biodiversité déplore « l’absence de plus-value environnementale »[4]tandis que le rapport de la Cour des Comptes affirme que la HVE « n’apporte […] pas de garantie environnementale suffisante à l’heure actuelle »[5]. Même au niveau Européen, la HVE est critiquée quant à ses promesses environnementales comme écrit dans une note de la Commission européenne le 31 mars dernier[6].
Réforme de la certification
Pour répondre aux critiques, mais surtout pour intégrer la HVE comme moyen d’accéder au nouveau système d’éco-régime de la PAC 2023-2027, une révision de la HVE a été effectuée.
Nouvelle PAC et écorégimes
L’arrivée de la nouvelle PAC 2023-2027 amène notamment un durcissement de la conditionnalité ainsi que la fin du paiement vert (paiement découplé versé aux exploitants respectant certains critères environnementaux), désormais remplacé par les éco-régimes[7]. Ces éco-régimes sont des aides à vocations environnementales allant au-delà de la nouvelle conditionnalité.
Le PSN (Plan Stratégique Nationale), document qui définit les modalités au niveau national de la PAC, permet d’accéder aux éco-régimes via 3 voies non cumulables[8]:
– Niveau standard de l’éco-régime : voie CE-2+ (60€/ha)
– Niveau supérieur de l’éco-régime : voie HVE (82€/ha)
– Niveau spécifique de l’écorégime : AB (112€/ha)
Ainsi, la France a répondu à la note de la Comission Européenne du 31 mars et a différencié les montants des aides entre l’AB et la HVE.
Révision de la certification
Le travail a été initié fin 2021 afin d’être terminé au moment de la mise en œuvre de la nouvelle PAC, le 1er janvier 2023[9]. Cette rénovation s’est faite grâce à plusieurs groupes de travail associant représentants professionnels agricoles, ONG environnementales, experts techniques et scientifiques ainsi que l’administration. Le nouveau référentiel a reçu un avis favorable de la commission en charge du dossier (Commission nationale de la certification environnementale), de la commission européenne et a été soumis à la consultation du public. Il est entré en vigueur le 1er janvier 2023.
Contenu de la nouvelle certification
La nouvelle version supprime la Voie B de la certification et propose une révision de la voie A avec des changements au niveau des critères, indicateurs et seuils[10]. Ainsi, des items sont ajoutés comme la taille des parcelles ou encore la vie du sol. Il y a aussi eu une modification des seuils et des critères avec par exemple le passage de 4 à 5 ou 6 espèces cultivées pour gagner un point dans l’item de diversification.
Il est possible de trouver l’ensemble du nouveau référentiel ici.
Quel avenir pour la HVE ?
Malgré les oppositions, la HVE poursuit sa dynamique et cela ne semble pas prêt de s’arrêter. En effet, la certification a récemment pu bénéficier du soutien des pouvoirs publics avec un crédit d’impôt suite au Plan de relance du gouvernement[11]. La certification rentre également dans les 50% de produits de qualité imposés par la loi Egalim dans la restauration collective [12]. Enfin, de plus en plus d’industriels et de distributeurs demandent la certification pour accéder aux marchés [13]. Ces nouveaux avantages ainsi que la nouvelle PAC devraient permettre de maintenir la dynamique et de viser les 50 000 exploitations certifiées en 2030 comme le voudrait le gouvernement[1].
Conclusion
La certification HVE est désormais bien intégrée dans le paysage agricole français et devrait continuer à prendre de l’importance dans les prochaines années. Elle permet d’offrir un compromis entre l’AB, aux exigences plus strictes, et l’absence de certifications.
Certaines spécialisations à AgroParisTech se penchent sur l’aide à la formalisation d’une démarche RSE ou encore sur l’optimisation de processus agricoles. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.
Le 6 Novembre 2022 a eu lieu l’ouverture de la 27ème édition de la COP (Conference of the parties) à Sharm El Sheikh en Égypte. Selon le Président Abdel Fattah El-Sissi, elle constitue une opportunité d’agir unis contre une menace que l’on ne peut affronter qu’ensemble : le changement climatique. [1] Cet événement très médiatisé réunit les représentants de presque 200 pays qui y discutent des enjeux majeurs pour le climat.
Quel est l’origine de cet événement ? Comment s’est déroulée la COP 27? Quels sont les enjeux et controverses des COP ?
L’origine et les objectifs de la COP
Afin de mieux comprendre la COP27 et ses enjeux, il est nécessaire de connaître son histoire ainsi que les objectifs des COP antérieures.
Origine et évolution
Les COP ont lieu tous les ans depuis 1995. Avant chaque COP, des intersessions ou « pré-COP » ont lieu afin de préparer les négociations très médiatisées de la conférence. Elles permettent alors d’identifier les points de convergence et ceux où plus de travail reste nécessaire.
La première COP s’est tenue à Berlin en 1995, elle avait pour but de réduire les émissions de gaz à effet de serre des États membres. La COP 21, en 2015, à Paris, a permis la signature du 1er accord universel sur le climat. Signé par 194 pays, il a pour but de maintenir le réchauffement climatique sous la barre de 2°C. Ces accords sont juridiquement contraignants : les pays signataires qui ne les respectent pas auront des sanctions. [2]
Ambitions et objectifs de la COP
L’objectif de la COP est de réunir les dirigeants du monde entier malgré les crises géo-politiques et de trouver un terrain d’entente sur le climat. L’enjeu majeur serait surtout de passer des négociations aux actions concrètes. [3]
La COP27 repose sur 4 axes majeurs. Ils correspondent tout d’abord à l’atténuation du réchauffement climatique et à l’adaptation aux conséquences du changement climatique. Mais ils comprennent aussi le financement pour remplir les engagements ultérieurs et la collaboration entre les différents pays. Cette collaboration comprend une participation active des pays Africains, victimes d’une grande partie des catastrophes climatiques. [1]
Le déroulement
Les COP sont des événements internationaux de grande ampleur. Ils possèdent une organisation importante, dans laquelle interviennent plusieurs acteurs majoritairement politiques.
Le lieu de la COP27
En 2022, la COP a pris place en Égypte.
Le pays hôte porte la présidence de l’événement, il est très respecté et son rôle principal est de s’assurer que de nombreuses décisions importantes soient prises afin de réduire le changement climatique. En cette année 2022, un enjeu majeur a été soulevé par la localisation de la COP. En effet, elle a eu lieu sur le continent Africain, où les pays en développement et leur forte croissance constituent un challenge important. [4]
Le calendrier de la COP
Une COP dure environ 11 jours, cette année elle a eu lieu entre le 7 et le 20 novembre 2022. Chaque jour était porteur d’une thématique
Calendrier des thématiques abordées lors de la COP
La place des étudiants dans les négociations
Une volonté de l’ambassadeur Wael Aboulmagd était que les jeunes, les femmes, et plus largement la société civile soient représentés, qu’ils puissent participer et contribuer aux échanges dans cette COP. De plus, chaque année des élèves de différentes écoles dont AgroParisTech partent aux Conférences des Parties (COP). Ainsi, ils assistent aux négociations en cours et représentent le corps étudiant dans cette instance internationale.
Un avenir ?
Malgré l’histoire et l’organisation importante des COP, ces négociations ont-elles vraiment un impact ? Pouvons-nous imaginer qu’elles constituent une solution durable à la crise climatique majeure à venir ?
La sensibilisation des civils dans la COP
Malgré la volonté de l’Égypte d’inclure les représentants civils, leur rôle est principalement consultatif.
Ainsi, Greta Thunberg, la jeune militante suédoise pour le climat dénonce le côté « greenwashing » omniprésent dans les COP. Elle dénonce également une action pour le climat de niveau trop faible par rapport à l’importance des enjeux.[5]
De nombreuses manifestations ont lieu sur place pour convaincre les dirigeants avant les accords mais aussi à travers le monde pour sensibiliser sur la problématique environnementale. [6]
Selon un rapport de Climate Action Tracker, seul unpays respecte les accords de Paris en limitant ses émissions de gaz à effets de serre. Ainsi, il est possible de questionner la légitimité des négociations et accords signés lors des COP. [7]
En conclusion, la COP27 représente des enjeux majeurs dans la lutte contre le changement climatique. Elle a permis de sensibiliser et rassembler le monde face à ces problématiques. De nombreux progrès ont déjà été réalisés notamment grâce aux accords de Paris. Elle est cependant beaucoup associée à des controverses et des défauts. La plus grande polémique reste l’incohérence de centaines de jets privés qui se rendent à une conférence censée lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.
Conclusion
Face aux menaces environnementales qui ne cessent d’augmenter, le sommet de la COP s’avère nécessaire afin de coopérer mondialement.
L’établissement d’accords entre pays sous peine de sanctions permet de s’assurer d’un investissement mondial dans cette lutte. On note également une sensibilisation du public pour la cause environnementale. Une certaine révolte contre des décisions non tenues par les gouvernements semble d’ailleurs faire face.
Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur le conseil et aide à la formalisation d’une démarche RSE. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.
Le plastique : quelles alternatives plus durables à ce matériau aujourd’hui indispensable ?
Autrice : Rachel Philippe
Temps de lecture : 6 minutes
Aujourd’hui, le plastique provient majoritairement de ressources fossiles polluantes et bientôt épuisées. Il faut au minimum 450 ans pour que ce matériau se dégrade, dans le cas où il finit par se dégrader complètement. Il contribue au réchauffement climatique, est nocif pour la santé humaine et menace les écosystèmes planétaires [1]. Afin de limiter les effets nocifs des plastiques, il existe des alternatives plus respectueuses de l’environnement.
Quels sont ces matériaux alternatifs ? En quoi sont-ils plus écologiques ? Comment sont-ils produits et qu’est-ce qui limite leur utilisation à grande échelle ?
L’appellation de « bioplastique », ou « biopolymère » regroupe deux catégories de matériaux :
Les plastiques biosourcés : ils proviennent de la biomasse, ressource renouvelable, et font opposition aux plastiques pétrosourcés.
Les plastiques biodégradables : Des micro-organismes (bactéries, champignons, algues…) peuvent les décomposer dans un environnement favorable (conditions de température, d’oxygène…) [2].
Ainsi, on distingue trois combinaisons possibles de catégories de bioplastiques :
Les biopolymères exclusivement biosourcés : Bio-PE, Bio-PP, Bio-PVC, Bio-PET…
Les biopolymères exclusivement biodégradables : PBAT, PCL…
Les biopolymères biosourcés et biodégradables : PLA, PHA… [3]
Afin de repérer ces bioplastiques dans notre consommation, il existe plusieurs labels[4] :
Labels européens indiquant un produit biosourcé [B]
La compostabilité est également un indicateur de biodégradabilité. En effet, un plastique compostable est forcément biodégradable. Cependant, la réciproque n’est pas toujours vraie [2]. Aujourd’hui, seulement 1% du plastique mondial est du bioplastique. Une plus faible proportion de ce bioplastique est de nature biosourcée et biodégradable [3]. Pourtant, ces derniers sont les bioplastiques les plus écologiques.
La fabrication, les applications et les limites de quelques plastiques biosourcés et biodégradables
Les industriels vendent les bioplastiques sous la forme de granulés. Il existe quatre procédés différents donnant la structure finale au matériau. Afin d’obtenir des produits rigides, les industries se penchent vers les procédés de thermoformage (technique permettant la réalisation de formes d’un matériau par chauffage) ou d’injection. Pour des produits souples, on utilisera l’extrusion. Le soufflage permet d’obtenir une rigidité intermédiaire [5].
Le PLA : acide polylactique
L’acide lactique obtenu par fermentation de glucides comme le saccharose (betterave, canne à sucre) ou l’amidon (maïs, pomme de terre) s’autoassemble pour former le PLA. Il sert à l’impression 3D et convient comme emballage alimentaire car il résiste aux acides gras et à de nombreux solvants organiques [6]. Nécessitant des ressources végétales issues de grandes cultures et de grandes quantités d’eau, il entre en concurrence avec l’enjeu de l’alimentation humaine.
Résine de PLA sous la forme de granulés : matière première pour les industriels de la plasturgie [C]
Le CA : acétate de cellulose
L’acétate de cellulose est une molécule de cellulose issue du coton ou du bois ayant subi une acétylation. Il est utilisé pour la fabrication de montures de lunettes[7].
Synthèse d’acétate de cellulose à partir de cellulose [D]
Les PHA : polyhydroxyalcanoates
Leur synthèse se fait via une fermentation par des bactéries ou archées. C’est une famille de biopolymères comprenant notamment le PHB (poly-β-hydroxybutyrate, polymère biodégradable). Ils sont utilisés dans les emballages alimentaires. Reconnus pour leur insolubilité dans l’eau, ils sont également idéaux pour des applications médicales. Récemment, une importante optimisation de leurs conditions de culture a été découverte, ce qui a permis d’augmenter leur rendement, de diminuer leur coût de production et de favoriser l’industrialisation. Ils sont désormais très compétitifs avec les plastiques actuels [8].
Le chitosan
La chitine est une macromolécule glucidique que l’on trouve dans l’exosquelette des crustacés et arthropodes ainsi que dans la paroi des champignons. Cette molécule est transformée en chitosan par désacétylation de certains monomères.
Le chitosan possède de nombreuses propriétés bénéfiques à son usage dans le secteur alimentaire : il est antibactérien, antifongique, antioxydant et émulsifiant. Il est prometteur dans l’industrie car il utilise des co-produits de l’aquaculture. À l’avenir, on pourra l’utiliser comme film protecteur comestible pour les aliments [9]. Cette fonctionnalité sera également permise par d’autres molécules comme l’alginate issue des algues [3], ou encore la caséine, protéine du lait [10].
La production de bioplastique biosourcés et biodégradables est certes bénéfique pour l’environnement mais présente des limites. Du fait de leur biodégradabilité, ces biopolymères sont plus fragiles que leurs concurrents pétrosourcés. Cela limite leur utilisation dans certains domaines. Leur coût élevé de production reste le facteur limitant majoritaire. Par exemple, le PET est au prix 2€/kg en 2022 [11], alors que celui du PLA est près de dix fois plus élevé [12]. Finalement, le plastique issu de la pétrochimie et non biodégradable est peu couteux et facile à travailler, ce qui rend difficile l’introduction d’alternatives.
Certaines spécialisations à AgroParisTech se penchent sur ces problèmes de durabilité des produits en cherchant à trouver les meilleures alternatives possibles. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.
Transition énergétique dans les grands secteurs d’activité en France et dans le monde
Auteur : Romain Lods
Temps de lecture estimé : 8 minutes
“La transition énergétique vise à préparer l’après pétrole et à instaurer un modèle énergétique robuste et durable face aux enjeux d’approvisionnement en énergie, à l’évolution des prix, à l’épuisement des ressources et aux impératifs de la protection de l’environnement” (objectifs de la loi de la transition énergétique française pour la croissance verte) [1].
Dans un contexte de crise énergétique avec une flambée des prix du gaz et de l’électricité, de réchauffement climatique et de croissance fulgurante de la population, la question de la production, de la consommation énergétique et de son impact environnemental devient plus que pertinente. A l’origine du développement de l’économie, d’innovations technologiques et du progrès technique, les différents secteurs d’activité tels que les transports, le résidentiel et l’industrie sont moteurs et indispensables au bon fonctionnement des sociétés humaines actuelles. En revanche, certains de ces secteurs sont critiqués pour leur surconsommation d’énergie, d’autant plus que celles-ci sont majoritairement d’origine non renouvelable. Quelle est la tendance actuelle de leur consommation énergétique ? Quels sont les moyens mis en œuvre afin de réaliser une transition énergétique ? Quels sont les leviers majeurs sur lesquels s’appuyer ?
“L’énergie primaire est l’ensemble des produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés. Ce sont principalement le pétrole brut, les schistes bitumineux, le gaz naturel, les combustibles minéraux solides, la biomasse, le rayonnement solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie du vent, la géothermie et l’énergie tirée de la fission de l’uranium”. [2]
TWh = térawattheure = 1 milliard de kWh 5 MWh = consommation moyenne annuelle d’électricité d’un foyer en France [3]
I – Etat de la consommation énergétique dans les différents secteurs d’activité
1 – Une consommation énergétique en croissance malgré les objectifs des accords de Paris
En France
En France, les secteurs les plus énergivores sont le résidentiel (487 TWh) et le Transport (443 TWh) qui représentent à eux deux 60% de la consommation énergétique française en 2019. L’agriculture et la pêche y représentent seulement 3%.
La consommation finale à usage énergétique, corrigée des variations climatiques, s’élève à 1 562 TWh en 2020 et est en forte baisse par rapport à 2019 (- 5,6 %) du fait de la pandémie liée au coronavirus mais cette tendance est de nouveau revenue à son statu quo.
La consommation énergétique en France diminue légèrement depuis plusieurs années alors qu’à l’échelle mondiale, elle ne cesse de croître, principalement portée par la croissance de la demande asiatique [1].
Dans le monde
Les données concernant la consommation énergétique sectorielle mondiale n’étant que très peu référencées, nous nous appuierons sur les 5 pays les plus énergivores (Chine, Etats-Unis, Inde, Russie, Japon) . Ils représentent à eux seuls 60% de la consommation énergétique mondiale [4]. On observe que ce sont les secteurs de l’industrie et des transports qui prédominent dans la consommation énergétique et représentent à eux seuls 65% de la consommation énergétique totale.
Actuellement, les indicateurs d’efficacité énergétique et de décarbonisation sont revenus aux tendances précédentes, loin d’être suffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
1Mtoe (Million Tonnes of Oil Equivalent) = 11630 Twh
Consommation énergétique finale par secteur (2018)
II – Un pas vers la transition énergétique?
1 – Parmi ces secteurs, lesquels consomment le plus d’énergie non renouvelable?
En France
En France, en 2020, la consommation totale de produits pétroliers raffinés (hors biocarburants) s’établit à 60,4 Mtep (=702,5 Twh), en données corrigées des variations climatiques. La consommation d’énergie pour le chauffage est plus forte quand l’hiver est plus rigoureux. C’est une évidence qui ne présente pas un grand intérêt pour l’analyse dans la mesure où elle ne traduit pas un changement des comportements. Pour mieux analyser les évolutions, on calcule des consommations « corrigées du climat » (primaire et finale). C’est-à-dire qu’on essaie d’évaluer ce qu’aurait été la consommation si les températures avaient été « normales ». On obtient un résultat théorique, qui dépend de la méthode utilisée et qui complète la consommation « réelle », celle qui est observée [5]. Elle recule très nettement sur un an (- 10,4 %), en raison principalement de la chute de la consommation des transports (- 16 %) qui représentent plus de la moitié de la consommation. Depuis le milieu des années 2000, la tendance était déjà à la baisse, à un rythme néanmoins bien plus modéré (-1,5 % par an en moyenne entre 2005 et 2019). Cette tendance de long terme est principalement imputable à l’industrie, au résidentiel et au tertiaire, la consommation à usage de transport étant restée assez stable entre 1990 et 2019.
Dans le monde
A l’échelle mondiale, le secteur de production d’électricité est le plus néfaste pour l’environnement, ce qui est principalement dû à l’utilisation de charbon qui possède la plus forte teneur en CO2 libéré par kWh (1060 gCO2/kWh contre 418 pour le gaz et 6 pour le nucléaire) [6]. Il représente 41% de la part des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie en 2019. Les secteurs des transports et de l’électricité représentent donc un vrai enjeu dans la transition énergétique à l’échelle mondiale.
2 – Que dire de l’utilisation d’énergie renouvelable dans ces secteurs et de façon générale ?
En France
L’extraction d’énergies fossiles a fortement décliné jusqu’au milieu des années 2000 et est désormais marginale avec l’arrêt de l’extraction de charbon et de gaz naturel. En revanche, la production d’origine renouvelable (éolien, biocarburants, biogaz…) augmente progressivement depuis le milieu des années 2000. Le bois-énergie, qui représente la quasi-totalité de la biomasse solide, demeure la première source d’énergie renouvelable consommée, loin devant l’électricité d’origine hydraulique. Le secteur utilisant actuellement la plus grande part d’énergies renouvelables pour assurer son fonctionnement est le secteur résidentiel (25%). La stratégie de décarbonisation pour assurer la transition énergétique passe dans un premier temps grâce au fonctionnement de centrales nucléaires, lui permettant d’atteindre plus efficacement ses objectifs contrairement à l’Allemagne qui utilise encore ses centrales à charbon. La question du nucléaire représente également un défi auquel des solutions devront être proposées afin de ne pas en être dépendant.
La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie atteint 19% en 2020 contre les 23% attendus (seul pays d’Europe n’ayant pas atteint son objectif) [7].
Dans le monde
Compte tenu d’une forte utilisation de bois-énergie couplée à une plus faible consommation d’énergie, les pays africains affichent une part d’énergies renouvelables proche de 50 % (le bois est considéré comme une ressource renouvelable et neutre en carbone car le carbone rejeté lors de la combustion est stocké lors de la croissance des arbres. Toutefois, la question de l’utilisation du bois en tant qu’énergie renouvelable soulève encore de nombreux débats). À l’opposé, les pays disposant de ressources abondantes en énergies fossiles tels que la Russie et les pays du Moyen-Orient sont très peu impliqués dans la transition énergétique.
Pays les plus pollueurs actuellement, la Chine puis l’Inde restent tout de même les premiers producteurs d’énergies renouvelables dans le monde en 2019 [7].
Conclusion
Ainsi, la transition énergétique s’applique de manière hétérogène entre les pays et au sein des différents secteurs. Les secteurs des transports et de l’électricité sont les plus énergivores et présentent le plus gros défi de décarbonisation. La tendance mondiale reste trop peu encourageante pour le futur mais des efforts sont réalisés depuis les années 2000. Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur le domaine de l’énergie et de l’environnement. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.
Ça y est : c’est la rentrée ! De nouveaux étudiants AgroParisTech sont déjà intéressés par notre association et le mandat actuel se prépare pour les former afin de mener à bien la pérennité de notre belle structure. Attention cependant, il ne faut pas croire que “rentrée” signifie “reprise du travail”. Nos chers membres du Pôle Études n’ont pas cessé de suivre les études, le Pôle Communication n’a pas cessé de promouvoir notre image auprès de nos parties externes et tous les autres membres ont également mis la main à la pâte. Bref, un été bien rempli pour nos chers Junior-Entrepreneurs qui peuvent désormais travailler sur le Plateau de Saclay, entourés d’autres Grandes Écoles d’Ingénieurs et de leurs Junior-Entreprises. Pour illustrer tout ce travail, voici quelques exemples d’études réalisées cet été…
Enquête de détermination des fonctionnalités d’un outil agronomique
Des étudiants d’une Grande École d’ingénieur française ont eu pour projet de développer un outil pour aider les agriculteurs et entreprises à établir, à petit prix, un suivi de leurs terres et cultures. Il s’agit de détecter et mesurer les dégâts dus aux aléas climatiques et/ou maladies sur une exploitation agricole. Pour construire pareil outil, ils ont demandé à ASE de les aider à comprendre les attentes des potentiels utilisateurs de celui-ci. ASE a alors mené une enquête auprès des agriculteurs et des entreprises du milieu agricole pour déterminer qualitativement et quantitativement quelles fonctionnalités étaient attendues ainsi que la portée de leurs applications. Ce fut une mission enrichissante pour nos étudiants réalisateurs et leur compte-rendu synthétique le fut tout autant pour les concepteurs.
La déshydratation du fourrage pour lutter contre les marées vertes
Une agglomération française et ASE ont travaillé ensemble pour étudier la faisabilité de l’implantation d’une usine de déshydratation de fourrage afin de promouvoir la plantation de luzerne sur son territoire et ainsi fixer davantage d’azote dans ses sols. Vous connaissez sûrement la suite : plus d’azote fixé dans le sol induit moins d’azote dans les cours d’eau puis moins d’azote dans l’eau de mer et donc une prolifération d’algues vertes réduite ! Il s’agit donc pour nos étudiants réalisateurs de concevoir un circuit économique court pour la déshydratation de la luzerne et la production de granulés de chauffage. Défi relevé !
Benchmark in China
Les nouveaux produits végétaux de substitution font aujourd’hui leur grande entrée dans l’agroalimentaire. C’est la raison pour laquelle un géant français de l’électroménager a fait appel à ASE pour mener une étude de benchmark sur la conservation de laits végétaux au réfrigérateur. La petite subtilité de cette étude est qu’elle devait se faire en chinois. C’est donc un étudiant AgroParisTech maniant bien la langue qui a été retenu pour cette mission. Le résultat était à la hauteur des attentes. ASE a démontré une nouvelle fois son excellence et sa polyvalence technique et linguistique.
Retrouver un procédé de fabrication
Une entreprise spécialisée dans la modernisation d’anciens produits alimentaires nous a contacté afin de trouver un procédé de fabrication facilement industrialisable pour son produit d’intérêt. Le but final était d’approcher au maximum toutes les qualités du produit désiré et le procédé, si les résultats étaient jugés satisfaisant, devait être remis au commanditaire sous la forme d’un rapport.
Concernant l’environnement, le nombre de demandes d’étude est en hausse cette année encore. L’urgence climatique et les prises de consciences se font encore davantage ressentir en cette période de sécheresse et agir n’est plus une option. De l’analyse du cycle de vie d’un produit à la création d’un dossier pour candidater à une certification en passant par la réduction de son empreinte carbone, de nombreuses demandes nous parviennent chaque année. Reconnue pour ses démarches en RSE, notre Junior-Entreprise sait répondre au mieux à toutes ces missions.
En conclusion
AgroParisTech Service Études vit donc une nouvelle transition sur Saclay et nos étudiants ainsi que nos clients, sont toujours plus nombreux à se présenter à nous. C’est sur ce nouveau campus que s’installe une nouvelle dynamique entre les trois promotions d’étudiants AgroParisTech et les autres Grandes Écoles du plateau. Tout cela semble bien prometteur pour notre structure.
Quand les hommes se tournent vers les plantes pour se soigner : la recrudescence de la phytothérapie
Autrices : Leïla Marliac et Audrey Kislin
Temps de lecture estimé : 9 minutes
Durant des milliers d’années, la phytothérapie a constitué la principale source de remèdes contre de nombreuses maladies. Cependant, avec l’avènement de la chimie à la fin du XIXe siècle et la découverte de nouveaux médicaments, cette science ne fut plus que des « remèdes de grand-mère » aux vertus incertaines.
Cependant, cette mise à l’écart n’a duré qu’un temps. L’apparition d’effets secondaires de la plupart des médicaments de synthèse, les prix des productions, mais également les progrès scientifiques et techniques réalisés ces dernières années ont fait émerger une nouvelle phytothérapie. Celle-ci réconcilie les traditions ancestrales, les preuves d’une efficacité scientifique et une haute technicité garante de la qualité et sécurité des produits. Elle assure également le respect du végétal.
Aujourd’hui, 75% des Français envisagent d’utiliser des traitements naturels (homéopathie, phytothérapie, apithérapie, aromathérapie) [0] et 17% des Français utilisent la phytothérapie.
De nos jours, la phytothérapie a donc le vent en poupe. Qu’est-ce que la phytothérapie et comment expliquer son succès ?
Qu’est-ce que la phytothérapie ?
Par définition, la phytothérapie est une médecine douce qui traite et prévient certaines maladies ou troubles par l’usage des plantes. Les plantes médicinales utilisées contiennent naturellement de nombreuses substances qui peuvent agir sur notre organisme. Par exemple, les phénols sont des composés aromatiques qui ont des propriétés antiseptiques et antibactériennes. Les tanins ont un rôle asséchant et astringent. Quant aux flavonoïdes (responsables de la couleur jaune, orange ou rouge des fruits et fleurs), ils génèrent des effets laxatifs. D’autres composés peuvent être néanmoins toxiques, comme les alcaloïdes (morphine, nicotine). [1] Chaque espèce de plante contient des substances qualitativement et quantitativement différentes.
Thym en fleurs
Thymol
Apigénine
Le thym est une plante aromatique très prisée en phytothérapie pour ses propriétés anti-infectieuses et antioxydantes. On l’utilise notamment en cas de troubles respiratoires ou gastro-intestinaux. [2] Elle contient entre autres deux principes actifs : le thymol, un puissant anti-inflammatoire, et l’apigénine, aux propriétés antioxydantes et antitumorales. [3]
On utilise aussi bien les racines, les tiges, les fleurs et les feuilles des plantes médicinales selon l’utilisation que l’on veut en faire. Cependant, on consomme rarement les plantes brutes, il s’agit de les préparer afin de faire ressortir les composés d’intérêt.
Quelques exemples de méthodes de préparation…
L’infusion : il s’agit de porter des plantes fraîches ou sèches dans une eau en ébullition puis de les refroidir rapidement. Cette méthode permet d’extraire les principes actifs par solubilisation. L’eau froide solubilise les sels minéraux, pectines, mucilage et alcaloïdes tandis que l’eau chaude solubilise partiellement les huiles essentielles. Plus les plantes sont ligneuses et plus le temps d’infusion est long. [1]
La décoction : Elle concerne les tiges, écorces, racines et fruits. Il s’agit de faire bouillir ces parties végétales entre 10 et 30 min. [1]
La fumigation : Il s’agit de porter les plantes à ébullition ou d’en faire une combustion et d’utiliser les vapeurs ou fumées qui en résultent. [1]
La teinture : Des plantes fraîches sont d’abord hachées puis doivent macérer 3 semaines dans de l’alcool à 95°. [1] Un malaxage a lieu régulièrement en absence de lumière afin de favoriser l’extraction des principes actifs vers la phase liquide. On extrait ensuite le liquide par filtration.
Les extraits fluides : On les obtient par extraction des principes actifs en plongeant les plantes dans différents mélanges de concentration en alcool croissante. On peut les mettre dans une solution neutre glycérinée à la fin. [1]
Les huiles essentielles : Elles s’obtiennent par distillation d’une plante dans de l’eau ou par entraînement à la vapeur. [1]
La gélule : Les plantes sont pulvérisées puis encapsulées dans des gélules de gélatine vides à l’aide d’une machine. La gélule offre l’avantage de conserver le plus longtemps possible les vertus thérapeutiques des principes actifs qui y sont contenus, une facilité d’usage et l’absence de goût du produit absorbé. [4]
Le cataplasme : Il s’agit d’une pâte épaisse médicinale que l’on applique sur la peau en la faisant tenir grâce à un linge. La peau étant perméable, les principes actifs qu’il contient vont pénétrer à travers la peau.
Dans quels cas utiliser la phytothérapie ?
La phytothérapie possède un très large champ d’applications. Elle peut être efficace contre des pathologies aiguës ou chroniques mais aussi en prévention. Elle peut également permettre d’accompagner des traitements allopathiques pour en potentialiser les effets ou améliorer le bien-être des patients. Ainsi, la phytothérapie peut aider à venir à bout de nombreuses maladies mais certainement pas de toutes les pathologies. En effet, on ne soigne pas le cancer par la phytothérapie. En revanche, il est possible d’accompagner la prise en charge des effets secondaires liés aux traitements.
La logique de traitement est différente entre la médecine classique et la phytothérapie. La médecine moderne est substitutive, c’est-à-dire que les médicaments classiques régularisent les fonctions de l’organisme et le soulagent du besoin de s’autoguérir. En phytothérapie, on utilise également les plantes comme des médicaments pour réguler les fonctions du corps, mais elles aident aussi le corps humain à se soigner.
Cependant aujourd’hui, il n’est plus question d’opposer traitements à base de plantes et médicaments issus de la chimie, mais au contraire de les associer. Le médecin nutritionniste, botaniste Ed. Fayard a déclaré : « Nous avons en France 13 millions de personnes polymédiquées avec des risques d’accidents liés aux interactions (10 à 20% des hospitalisations après 65 ans sont liés à un mésusage des médicaments). L’intérêt de certaines plantes est de limiter la prise de médicaments de synthèse et de permettre une décroissance médicamenteuse ». La logique de traitement est donc différente entre la médecine classique et la phytothérapie.
Quels risques pour la santé ?
Ce n’est pas parce que la phytothérapie utilise une matière première naturelle qu’elle est sans danger et sans contre-indications. Certaines plantes sont toxiques, d’autres risquent d’interagir avec des médicaments et de provoquer des effets indésirables.
Par exemple, on déconseille le ginkgo, un puissant fluidifiant, si le patient consomme des médicaments anticoagulants (aspirine, héparine, etc.) pour risque d’hémorragie. Pour la même raison, on recommande de ne pas consommer de thé, d’ail ou de gingembre en association avec le ginkgo. [5] La grande difficulté de la phytothérapie est de ne pas créer d’interactions négatives entre les plantes utilisées. Elle requiert donc une bonne connaissance des plantes et il est conseillé de se renseigner auprès d’un professionnel de santé.
De plus, certaines plantes sont contre-indiquées pour la grossesse et l’allaitement, celles-ci pouvant être toxiques pour le fœtus. [6] L’EMA (Agence européenne du médicament) contre-indique l’usage de certaines plantes chez les enfants de moins de 12 ans, et très souvent chez les moins de 18 ans.
Quelle réglementation régit actuellement la phytothérapie ?
En France, on regroupe les plantes médicinales dans les PPAM (Plantes à Parfum, Arômes ou Médicinales). Deux-tiers des PPAM ont pour finalité l’extraction des huiles essentielles et 7 plantes (lavande, pavot, sauge, estragon, thym, lavandin, ginkgo biloba) couvrent 90% des surfaces de culture des PPAM. [1]
La plupart des plantes commercialisées proviennent de l’importation de différents pays. Un important contrôle qualité a lieu sur le marché des plantes car selon le pays producteur, les plantes n’ont pas les mêmes teneurs en principes actifs. [1]
La Pharmacopée est un registre qui regroupe l’ensemble des plantes que seules les pharmacies peuvent commercialiser. [7] Ce document enregistre les plantes selon leurs effets et les parties toxiques ou contenant les principes actifs. Il peut être utilisé pour déterminer quelle partie de la plante (tige, feuille, racine, etc.) consommer pour se soigner.
Au vu de l’engouement pour la phytothérapie, il est facile d’imaginer l’augmentation de la cueillette sauvage ces dernières décennies. Cependant, la cueillette sauvage de plantes manque aujourd’hui cruellement de réglementation et met en danger la biodiversité de ces dernières.
Conclusion
Ainsi, la phytothérapie se présente aujourd’hui comme la solution vers laquelle se tourner pour éviter la surmédication. Il est cependant nécessaire de connaître ses dangers et ses limites. Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur la pharmacologie, les bioproduits et la santé. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers en pleine renaissance.
A l’heure actuelle, l’industrie chimique est omniprésente, et ce depuis de nombreuses années. Au cours du XXème siècle, le secteur de la chimie s’est élargi, aussi bien au niveau des constituants utilisés que de la production. De nouveaux matériaux et produits ont alors été créés : à la fin de la Première Guerre mondiale, les premiers engrais synthétiques font leur apparition, et les matières plastiques connaissent un essor à partir des années 1940 [1]. Cependant, l’industrie chimique est au cœur de nombreuses controverses. En effet, certains produits sont à l’origine de conséquences humaines et écologiques désastreuses dues à la persistance de polluants organiques. Ainsi, depuis quelques années, une alternative visant à atténuer les effets néfastes de la chimie industrielle classique se développe : la chimie verte. Qu’est-ce que la chimie verte ? Comment peut-elle permettre de limiter l’impact écologique de l’industrie chimique ? Pourquoi est-il nécessaire de trouver des alternatives aux procédés chimiques actuels ?
I – L’industrie chimique, à l’origine de désastres écologiques et humains
Afin de comprendre les motivations derrière le développement de nouvelles méthodes de synthèse chimique, il est nécessaire de s’attarder sur les impacts négatifs engendrés par l’utilisation de certains produits. Voici quelques exemples de produits chimiques dont l’utilisation a été à l’origine de nombreux débats.
La thalidomide
La thalidomide a été utilisée comme sédatif chez les femmes enceintes dans les années 1950. Commercialisée pour ses effets anti-vomitifs, cette substance s’est finalement avérée tératogène et fut ainsi à l’origine de milliers de malformations congénitales. Le nombre d’enfants nés avec des malformations a été estimé à 15 000 à travers le monde [2]. Des effets secondaires ont aussi été observés chez les personnes qui consommaient de la thalidomide. Ainsi, de nombreux cas de névrite périphérique (lésion nerveuse) ont été constatés, entraînant parfois des dommages irréversibles [3].
Le DDT
Le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) fut le premier insecticide moderne, développé à la fin des années 1930. Le DDT était reconnu comme efficace contre les moustiques transmettant le paludisme, mais aussi comme insecticide agricole. Cependant, les effets du DDT ne se limitent pas à cela. En effet, l’impact écologique du DDT est important : ce produit est nocif envers de nombreuses espèces, et se bio-amplifie le long de la chaîne alimentaire. Ainsi, les super prédateurs comme les rapaces ou les humains y sont fortement exposés [4]. Même si le DDT est interdit d’utilisation dans de nombreux pays depuis les années 1970, sa persistance fait que l’on en retrouve encore des traces dans les sols. De plus, même si un lien direct entre le DDT et l’apparition d’un cancer n’a pas été prouvé, l’OMS a classé le DDT comme potentiellement cancérogène [5], et certaines études suggèrent que le DDT pourrait être un facteur de risque pour Alzheimer [6].
Le plastique
Un des produits de l’industrie chimique dont l’impact écologique est conséquent est répandu dans tous les secteurs d’activité et à travers le monde entier : le plastique. Parmi les utilisations du plastique, la plus problématique est la production d’emballages à usage unique, dont l’ampleur est énorme. Depuis 2015, 7 milliards de tonnes d’emballages plastiques ont été produits. Parmi tous ces déchets, seuls 9% ont été recyclés. Aujourd’hui, 5000 milliards de morceaux de plastiques flottent dans les océans, exposant ainsi plus de 700 espèces marines différentes à l’ingestion de particules plastiques. De plus, la durée de dégradation du plastique est estimée de 450 ans à l’infini, ce qui entraîne de nombreuses problématiques quant au devenir des ces déchets dont la production est exponentielle [7].
Ces quelques exemples ne sont que l’ombre du large spectre de production balayé par le secteur de l’industrie chimique. De nombreuses autres substances sont remises en question en raison de leur bilan environnemental, ce qui suggère la nécessité de trouver des alternatives à leur production.
II – la chimie verte : la fin de la conception de substances nocives ?
En 1991, l’”U.S. Environmental Protection Agency” donne une définition de ce qu’on appelle “chimie verte” : “La chimie verte a pour but de concevoir et de développer des produits et des procédés chimiques permettant de réduire ou d’éliminer l’utilisation et la synthèse de substances dangereuses.” [8]. La chimie verte repose sur 12 principes établis par deux chimistes américains, Anastas et Warner. Ces 12 principes ont permis de populariser le concept de la chimie verte, en facilitant sa mise en place lors de synthèses chimiques. Les 12 principes sont :
Prévention des déchets : il vaut mieux limiter la production de déchets plutôt que de chercher à s’en débarrasser par la suite ;
Economie d’atomes : on cherche à maximiser le nombre d’atomes des réactifs qui composent le produit final ;
Conception de méthodes de synthèse moins dangereuses : les substances produites et utilisées lors des synthèses doivent être inoffensives pour l’homme et pour l’environnement dans la mesure du possible ;
Conception de produits chimiques plus sûrs : les produits finaux synthétisés doivent aussi être inoffensifs ;
Solvants et auxiliaires moins polluants : les auxiliaires de synthèse (solvants, agents de séparation…) doivent être évités ou inoffensifs lorsqu’ils sont essentiels ;
Recherche du rendement énergétique : l’impact énergétique doit être minimisé, on favorise les réactions à température et pression ambiantes ;
Utilisation de ressources renouvelables : les produits fossiles sont à éviter ;
Réduction du nombre de dérivés : l’utilisation de protecteurs/déprotecteurs de fonctions doit être limitée car elle entraîne la production de dérivés, ce qui augmente le coût énergétique et le nombre de déchets produits ;
Catalyse : on favorise les catalyseurs naturels aux procédés stoechiométriques ;
Conception de produits en vue de leur dégradation : on favorise la synthèse de produits biodégradables ;
Observation en temps réel en vue de prévenir la pollution : les substances synthétisées doivent être contrôlées efficacement et en continu, notamment grâce aux données recueillies par satellites ;
Une chimie fondamentalement plus fiable : les quantités et l’état physique des substances doivent être choisis de manière à éviter tout danger.
III – Bilan, perspectives d’évolution et défis
La chimie verte propose de traiter les problèmes à la source en développant des processus sans dangers contrairement aux activités chimiques industrielles qui se concentrent sur la minimisation de l’exposition aux dangers en contrôlant les substances toxiques aux différents stades du procédé [8].
Afin de pouvoir remplacer la chimie “industrielle”, la chimie verte devra faire face à de nombreux défis tels que :
Un défi technologique
L’illustration emblématique de ce domaine est la catalyse. En effet, lors de ces réactions catalytiques, le catalyseur accélère la vitesse de réaction en abaissant le seuil d’énergie nécessaire pour permettre à la réaction de se produire, économisant ainsi de l’énergie.
Un défi industriel
L’épuisement des matières premières issues du pétrole ainsi que l’obligation de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre sera l’axe principal de réflexion au sein de l’industrie.
Un défi économique
Un procédé vert ne remplacera un procédé traditionnel polluant que si son retour sur l’investissement est suffisamment rapide pour attirer les dirigeants et les investisseurs. Il faut pour cela compenser et surpasser les coûts de démantèlement de l’ancien procédé et de mise en place du nouveau le plus rapidement possible.
Un défi sociétal
De nos jours, les préoccupations environnementales s’installent de plus en plus dans les mentalités. Cela s’accompagne de certaines attentes de la société en termes de santé, de non-toxicité des produits consommés, de respect de l’environnement, d’éco-responsabilité des entreprises…
Du côté des entreprises, ces attentes sont aussi demandées mais doivent s’allier avec les exigences de compétitivité. Pour être acceptée, la chimie verte doit tout d’abord être comprise, c’est pourquoi la sensibilisation et la communication restent des facteurs clés de réussite [9].
En conclusion, la mise en place d’une chimie verte est en cours mais malheureusement, les changements que cela implique sont réalisés trop lentement et naïvement d’après Claude Grison, chercheuse et chimiste française renommée. Elle met en avant un obstacle majeur que la chimie va devoir dépasser pour devenir vraiment verte « La transition écologique ne peut être abordée de façon segmentaire, alerte-t-elle. Quand on dit vouloir respecter l’environnement, encore faut-il connaître la nature afin d’anticiper l’impact réel d’une réaction chimique. » et déplore une discipline trop cloisonnée à ses molécules et procédés : « Notre recherche ne peut s’inscrire dans une transition écologique que si elle est beaucoup plus ouverte vers les autres disciplines, en particulier vers le milieu de l’écologie scientifique. Si la transition est abordée d’une façon trop naïve, la chimie sera incapable d’affirmer qu’elle a réduit son empreinte environnementale. » [10]
Le domaine de la chimie verte est un domaine sur lequel AgroParisTech Services Études pourra vous accompagner, notamment en vous aidant à réaliser des études de marchés mais aussi sur l’implantation des filières.
AgroParisTech Service Études s’est lancée, avec la coopération de Junior-Entreprises du plateau de Saclay (CentraleSupélec, Polytechnique, ESTACA, l’ENSTA et l’ENSAE) dans la réalisation d’une COP RSE, un sujet aujourd’hui phare dans le monde de l’entreprise, pour organiser des formations et aboutir à une charte RSE inter-JE.
Pour parfaire notre expérience, nous avons participé au Prix d’Excellence et avons rejoint la L6 aux côtés de Skema Conseil, Junior CentraleSupélec, Marketing Méditerranée, Escadrille et N7 Consulting !
Enfin, comment ne pas citer le rapprochement avec APT Innovation qui, en parallèle de notre partenariat avec le Food’Inn Lab, saura renforcer nos liens avec des start-ups innovantes et séduire aussi bien les étudiants-réalisateurs et les étudiantes- réalisatrices que les entrepreneurs pour construire des projets ensemble !
Produits phytosanitaires
AgroParisTech Service Études a travaillé, en décembre dernier, avec une entreprise développant des outils et des projets au sujet de la conservation des semences. Elle cherchait à poster sur son site internet des articles percutants et solides sur le plan technique. ASE l’a donc mise en relation avec un étudiant pour que ce dernier rédige les articles demandés et puisse y apporter un regard neuf et dynamique tout en gagnant en compétence.
Étude de l’impact de la diminution de la consommation de viande
C’est pour ce même regard qu’une entreprise leader dans le secteur agroalimentaire mondial s’est adressée à ASE afin de réaliser une étude transversale sur l’impact de la diminution de la consommation de viande dans le monde. L’analyse portait sur les conséquences en termes d’émission de gaz à effet de serre, d’occupation des sols ou encore, dans le cas d’un arrêt total de cette consommation, des conséquences que cela pourrait engendrer sur les trois piliers du développement durable : Environnemental, Social et Économique.
Création d’une base de données pour de nouveaux modes de restauration
Une entreprise spécialisée dans les alternatives aux systèmes de restauration classiques se lance dans la préparation de produits alimentaires et a eu besoin de créer une base de données pour étiqueter ces denrées conformément aux normes et lois de commercialisation. ASE a donc été choisie pour structurer et remplir cette base de données en suivant les exigences posées.
Étude sur les procédés de conservation des légumineuses
Une autre étude portant sur le génie des procédés, la microbiologie et l’économie a été proposée à AgroParisTech Service Études. Notre Junior-Entreprise réalise actuellement un état de l’art des procédés de fermentation des légumineuses pour une interprofession des oléoprotéagineux, accompagnée d’une analyse des acteurs de la filière, pour comprendre au mieux son potentiel.
Protection de la biodiversité
Une association travaillant à préserver et restaurer la continuité écologique d’une portion de territoire en Bourgogne souhaite mener une initiative originale, collective et participative de protection de la biodiversité ordinaire. AgroParisTech Service Études devait alors valider le projet au travers d’une étude de faisabilité et d’une étude marketing.
Bilan carbone et labellisation Agroécologique
Toujours pour avoir une expertise sur un projet environnemental, un réseau d’aide aux ONG a demandé à ASE de construire et d’analyser la structure du dossier d’enregistrement carbone pour obtenir une labellisation de type Vera, Gold Standard. L’étude consistait à enregistrer le bilan carbone d’un projet environnemental et agricole où ont été mis en place des pratiques agroécologiques en Afrique et élaborer le document de demande de certification.
Des labels et certifications engagés pour l’agriculture de demain
Auteurs : Violette Ricard et Pauline Faucher
Temps de lecture estimé : 5 minutes
La labellisation en agriculture devient de plus en plus complexe et la liste des certifications ne cesse de s’accroître. Nous allons ici aborder une liste non exhaustive des certifications et labels qu’on peut trouver en France. Ceux-ci peuvent être validés par l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine) qui délivre notamment des labels comme AOP (Appellation d’Origine Protégée), AOC (Appellation d’Origine Contrôlée), IGP (Indication d’Origine Protégée) ou encore le label Agriculture Biologique. [1]
Les labels au service de l’agriculture raisonnée
Le label CRC
Suite au regroupement de certains agriculteurs émergent des idées collectives qui peuvent s’organiser non seulement sur la partie production mais sur tout le long de la filière. Il s’agit de certifications comme la CRC : Culture Raisonnée Contrôlée.
Dans les années 90, des agriculteurs céréaliers bourguignons ont décidé de mettre en commun leurs réflexions pour instaurer une filière de qualité respectueuse de l’environnement et de la santé. En effet, leur projet repose sur les différents piliers du développement durable. Tout d’abord, leurs cahiers des charges stricts imposent aux agriculteurs de respecter davantage l’environnement en réduisant l’utilisation de pesticides et d’amendement sur les parcelles, mais ils définissent également une réglementation stricte quant à la préservation de la biodiversité. D’un point de vue social, ce label garantit une juste rémunération des agriculteurs : par exemple, les organismes stockeurs touchent une prime de 21€ par tonne de blé, qu’ils partagent avec les agriculteurs. Finalement, la filière est aussi viable d’un point de vue économique : les rendements obtenus sont très comparables aux rendements de l’agriculture conventionnelle, tout en réduisant l’apport d’intrants (et donc leur coût de production). Par ailleurs la filière impose une obligation de résultat, c’est à dire qu’un agriculteur ne peut faire du CRC que si sa coopérative est CRC. Celle-ci ne peut l’être qu’à condition de vendre les récoltes à un industriel adhérant aussi à la filière. [2]
Le label ZRP
Dans ce même état d’esprit, on trouve le label Zéro Résidu de Pesticide qui est une initiative du Collectif Nouveaux Champs. Il s’agit d’un mouvement citoyen de producteurs français, acteurs volontaires de la transformation agricole de notre pays. La dynamique du projet permet de répondre aux enjeux environnementaux de demain tout en valorisant le travail des agriculteurs et en obtenant une meilleure rémunération. Aujourd’hui, une quarantaine d’espèces de fruits, légumes, céréales, surgelés sont certifiés ZRP. Les producteurs s’engagent à respecter un cahier des charges qui leur impose de mettre en œuvre une combinaison de méthodes et de pratiques culturales qui visent à diminuer de 41% l’utilisation de pesticides de synthèse. Après la récolte, ces productions font l’objet d’analyse des résidus par un organisme certificateur dans la limite des quantifications (de 0,01mg/kg). Cela va finalement amener sur le marché un produit avec un taux de pesticides faible, c’est-à-dire meilleur pour la santé du consommateur et de l’agriculteur. [3]
La certification en agriculture biologique
Le label AB
De plus, il existe une certification pour l’Agriculture Biologique. La certification AB (un label français mais valable aussi pour des produits de provenance européenne) atteste que la production a eu recours à des pratiques de culture et d’élevage soucieuses du respect de la santé des consommateurs et des équilibres naturels. Le logo identifie les produits 100% bio ou les produits bio transformés contenant au moins 95 % des ingrédients élaborés sans produits chimiques tels que pesticides et engrais chimiques de synthèse, sans antibiotiques ni OGM. Ce label est désormais facultatif au profit du logo bio européen. Le logo bio européen est obligatoire sur les produits bio alimentaires pré-emballés au sein de l’Union Européenne. Il comprend le code de l’organisme certificateur (FR-BIO-XX) qui a contrôlé la conformité du produit bio aux règles définies. La mention Agriculture suivi du nom de pays ou UE informe qu’au moins 98% des ingrédients du produit en sont originaires. Dans le cas contraire, c’est la mention Agriculture NON-UE qui est affichée. [4]
Logo français et logo européen du label AB
Le label Bio Cohérence
L’extension européenne de la certification agriculture biologique impliquait une baisse des exigences notamment quant à la traçabilité des produits et aux audits. Certaines organisations de l’agriculture biologique ont ainsi décidé de mettre en place le label Bio Cohérence.
Il s’agit d’une marque française de filière portée par des producteurs, des transformateurs, des distributeurs et des consommateurs. A ce jour, elle couvre principalement les produits alimentaires. D’autres produits sont également labellisés, comme des semences, des plants et des fleurs. [5]
Un label tourné vers une philosophie de vie : la biodynamie
Les labels, en plus de valoriser les produits, permettent d’atteindre des consommateurs ciblés. Par exemple, certains agriculteurs ont souhaité faire de leur production une véritable philosophie de vie. Le label Demeter en a découlé, un label qui se focalise sur l’agriculture en biodynamie. Ce label a été créé en 1928 par l’occultiste autrichien Rudolf Steiner, fondateur du mouvement de l’anthroposophie. Ainsi, tous les consommateurs qui s’intéressent à la biodynamie peuvent facilement trouver des produits qui leur conviennent grâce à la certification. La valeur scientifique ajoutée à ce label semble plus controversée : en effet le fondateur du mouvement se base majoritairement sur son intuition.
La biodynamie se distingue de l’agriculture biologique en englobant non seulement les techniques agricoles, mais aussi des rituels de nature mystique : « Le paysan qui accepte de se plier au cahier des charges de Demeter, la marque de certification des produits agricoles cultivés en biodynamie, ne se borne pas à produire des fruits ou des légumes biologiques — cette sorte de druidisme lui impose de manipuler des cornes remplies de bouse et des vessies de cerf et de respecter un calendrier cosmique. Comme pour des viandes halal ou casher, les vins et carottes biodynamiques signalent qu’ils respectent une codification rituelle » (Le Monde diplomatique, no 772, 2018, p. 16 – 17). Il s’agit donc d’un type d’agriculture bien spécifique mais qui s’implante de plus en plus dans l’agriculture européenne. En France par exemple, on compte 745 fermes qui sont certifiées, cela représente 14 629 ha.
Voici donc ici une liste non exhaustive de labels qui existent à l’échelle française et même européenne. Chaque label impose une réflexion importante notamment sur le mode de production mais implique également une réflexion plus globale et générale sur les filières, leur implantation à l’échelle nationale, les stratégies marketing et de R&D qu’on peut trouver derrière. C’est pourquoi chez AgroParisTech Service Études, nous pouvons vous aider à réaliser un premier pas dans ces recherches. Nous pouvons notamment vous aider à réaliser des études bibliographiques, de marchés mais aussi sur l’implantation des filières.