13/09/22

Newsletter – Septembre 2022

  • Durée de lecture estimée : 5 minutes
  • Auteur : Romain Thierry

Ça y est : c’est la rentrée ! De nouveaux étudiants AgroParisTech sont déjà intéressés par notre association et le mandat actuel se prépare pour les former afin de mener à bien la pérennité de notre belle structure.
Attention cependant, il ne faut pas croire que “rentrée” signifie “reprise du travail”. Nos chers membres du Pôle Études n’ont pas cessé de suivre les études, le Pôle Communication n’a pas cessé de promouvoir notre image auprès de nos parties externes et tous les autres membres ont également mis la main à la pâte.
Bref, un été bien rempli pour nos chers Junior-Entrepreneurs qui peuvent désormais travailler sur le Plateau de Saclay, entourés d’autres Grandes Écoles d’Ingénieurs et de leurs Junior-Entreprises. Pour illustrer tout ce travail, voici quelques exemples d’études réalisées cet été…

Enquête de détermination des fonctionnalités d’un outil agronomique

Des étudiants d’une Grande École d’ingénieur française ont eu pour projet de développer un outil pour aider les agriculteurs et entreprises à établir, à petit prix, un suivi de leurs terres et cultures. Il s’agit de détecter et mesurer les dégâts dus aux aléas climatiques et/ou maladies sur une exploitation agricole. Pour construire pareil outil, ils ont demandé à ASE de les aider à comprendre les attentes des potentiels utilisateurs de celui-ci. ASE a alors mené une enquête auprès des agriculteurs et des entreprises du milieu agricole pour déterminer qualitativement et quantitativement quelles fonctionnalités étaient attendues ainsi que la portée de leurs applications. Ce fut une mission enrichissante pour nos étudiants réalisateurs et leur compte-rendu synthétique le fut tout autant pour les concepteurs.

La déshydratation du fourrage pour lutter contre les marées vertes

Une agglomération française et ASE ont travaillé ensemble pour étudier la faisabilité de l’implantation d’une usine de déshydratation de fourrage afin de promouvoir la plantation de luzerne sur son territoire et ainsi fixer davantage d’azote dans ses sols. Vous connaissez sûrement la suite : plus d’azote fixé dans le sol induit moins d’azote dans les cours d’eau puis moins d’azote dans l’eau de mer et donc une prolifération d’algues vertes réduite ! Il s’agit donc pour nos étudiants réalisateurs de concevoir un circuit économique court pour la déshydratation de la luzerne et la production de granulés de chauffage. Défi relevé !

Benchmark in China

Les nouveaux produits végétaux de substitution font aujourd’hui leur grande entrée dans l’agroalimentaire. C’est la raison pour laquelle un géant français de l’électroménager a fait appel à ASE pour mener une étude de benchmark sur la conservation de laits végétaux au réfrigérateur. La petite subtilité de cette étude est qu’elle devait se faire en chinois. C’est donc un étudiant AgroParisTech maniant bien la langue qui a été retenu pour cette mission. Le résultat était à la hauteur des attentes. ASE a démontré une nouvelle fois son excellence et sa polyvalence technique et linguistique. 

Retrouver un procédé de fabrication

Une entreprise spécialisée dans la modernisation d’anciens produits alimentaires nous a contacté afin de trouver un procédé de fabrication facilement industrialisable pour son produit d’intérêt. Le but final était d’approcher au maximum toutes les qualités du produit désiré et le procédé, si les résultats étaient jugés satisfaisant, devait être remis au commanditaire sous la forme d’un rapport.

Concernant l’environnement, le nombre de demandes d’étude est en hausse cette année encore. L’urgence climatique et les prises de consciences se font encore davantage ressentir en cette période de sécheresse et agir n’est plus une option. De l’analyse du cycle de vie d’un produit à la création d’un dossier pour candidater à une certification en passant par la réduction de son empreinte carbone, de nombreuses demandes nous parviennent chaque année. Reconnue pour ses démarches en RSE, notre Junior-Entreprise sait répondre au mieux à toutes ces missions.

En conclusion

AgroParisTech Service Études vit donc une nouvelle transition sur Saclay et nos étudiants ainsi que nos clients, sont toujours plus nombreux à se présenter à nous. C’est sur ce nouveau campus que s’installe une nouvelle dynamique entre les trois promotions d’étudiants AgroParisTech et les autres Grandes Écoles du plateau. Tout cela semble bien prometteur pour notre structure.

20/12/21

Un escadron de 10000 drones pour une agriculture française de précision

  • Auteurs : Romain et Pauline
  • Temps de lecture estimé : 4 minutes

Il y a de cela quelques années, Jeff Bezos affirmait la chose suivante : « le drone est l’outil de demain ». Aujourd’hui, la France est le deuxième plus grand consommateur de drones civils sur la planète[1] . Elle ne se limite cependant pas à une utilisation récréative. Depuis 2012, l’agriculture française les utilise pour l’observation et le traitement de parcelles et ce sont dorénavant 10 000 drones qui survolent nos terres agricoles[2]. Là où jusqu’à présent, l’irrigation et l’apport d’intrants se faisaient sur tout un champ en application générale, l’utilisation de drones permet une approche individuelle et raisonnée.

Une cartographie des cultures par les airs

Les drones sont tout d’abord utilisés pour leur capacité à réaliser des photographies aériennes de grande qualité. Même si le survol des surfaces agricoles par drone est encore minoritaire (0.5% selon une étude de l’INRA en 2018[2]), la vue aérienne à grande résolution d’une culture et son exploitation par des logiciels spécialisés permet une étude précise de l’état de la culture : stress hydrique, présence d’adventice, stress azoté, etc. 

Figure 1 : Image thermique du stress hydrique d’un plan de vigne (University of Melbourne)

L’angle de vue pris, la période de la journée et le type de caméra embarquée sont autant de paramètres à prendre en compte lorsque l’agriculteur souhaite survoler son champ. Les présences d’adventices aux pieds des vignes, de plants morts ou précoces ou encore de zones humides peuvent être localisées à partir d’une simple vue aérienne tandis que le stress hydrique, les besoins en azote et la présence de nuisibles sont détectés par imagerie multispectrale

Une réponse spécialisée et individuelle par drone

L’application des drones dans le milieu agricole ne s’arrête pas là. Des tests de pulvérisation d’intrants et d’arrosage ont été réalisés en 2019 dans différentes régions de France. La conclusion ? Une précision du dosage et de la surface ciblée équivalente à une pulvérisation manuelle et une exposition moindre pour l’exploitant

Malgré une gamme de modèle encore assez faible (10% des fournisseurs spécialisés en proposent[3]), le drone agricole semble donc être porteur de promesses : 

  • maniabilité
  • précision des opérations
  • acquisition de données
  • protection de l’utilisateur, économie de produits et gain de main d’œuvre
  • meilleure gestion des parcelles 

Tous ces arguments font de lui le futur outil phare de l’agriculteur et de l’agronome.

Les difficultés rencontrées par les agriculteurs

Le principal frein à l’emploi de drone en agriculture est le prix d’achat du drone : 30 000 à 50 000 euros pour un drone. Ce à quoi il faut additionner le coût des logiciels d’exploitation des données. 

Le cadre légal français est plutôt propice à l’emploi d’une telle technologie en matière de photographie, les normes à respecter étant les mêmes que pour un drone de loisir. Pour l’épandage, cela est plus délicat, puisqu’il s’agit de traitement aérien. Une dérogation était en place jusqu’en octobre 2021 pour permettre un épandage par drone pour des cultures présentant une pente de plus de 30%[2]. L’Union Européenne s’est alors saisie du sujet. Une formation pour l’usage de drone agricole, un cadre légal et une estampille CE (sans laquelle un drone ne pourrait voler) devraient bientôt voir le jour[4].

Conclusion

Le drone agricole semble être un outil incontournable, quoique coûteux, pour les agriculteurs et agronomes de demain. Pour Emmanuel de Maistre , président de Redbird, interviewé par France Inter[3] : l’enjeu central de l’emploi de drone agricole « est d’économiser sur l’utilisation des produits, engrais ou pesticides, et d’augmenter la qualité et les performances des productions ». Une mise en application de l’agriculture numérique pour des pratiques plus raisonnées, voilà ce que peut être l’avenir du drone en France.

Pour mieux comprendre les impacts de l’utilisation de drones dans des exploitations agricoles, n’hésitez pas à contacter ASE, nous serons heureux de pouvoir répondre à vos interrogations et travailler avec vous.