03/05/20

L’analyse sociale du cycle de vie : les entreprises au service d’une société durable.

  • Durée de lecture estimée : 2 minutes
  • Auteurs : Eléa Fournier & Delphine Yeh




L’impact des entreprises dans le façonnement de la société n’est plus à démontrer. Créatrices d’emplois, elles modifient l’environnement, et répondent aux besoins des consommateurs. Dans un contexte de mondialisation, face aux préoccupations grandissantes concernant le développement durable, la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux en leur sein est aujourd’hui plus que nécessaire. De nouveaux outils sont ainsi développés afin de guider les entreprises dans leurs décisions. L’analyse sociale du cycle de vie (ASCV) est l’un d’entre eux.

Qu’est-ce que l’ASCV ?

L’ASCV est une technique d’aide à la décision, utilisée dans le cadre d’une politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Basée sur de multiples critères, elle permet d’évaluer les impacts socio-économiques réels ou potentiels des activités d’une entreprise et répond aux enjeux d’un développement durable. Elle vise à améliorer les conditions sociales et les performances socio-économiques des produits ou des services d’une entreprise, pour toutes les parties prenantes, et sur l’ensemble du cycle de vie. L’ASCV est souvent associée à deux autres analyses : une analyse environnementale du cycle de vie (ACV), ainsi qu’une analyse du cycle des coûts (ACC). Cette combinaison permet d’aboutir à une vision d’ensemble complète des impacts sociaux, économiques et environnementaux d’un produit ou d’un service.

Quels sont les éléments de méthodologie pour réaliser une ACVS ?

L’ASCV se divise en différentes phases : la définition des objectifs et du champ de l’étude, l’analyse de l’inventaire du cycle de vie, l’évaluation des impacts du cycle de vie, et l’interprétation du cycle de vie. L’ASCV prend en compte les multiples parties prenantes et s’intéresse à de nombreuses mesures quantitatives et qualitatives concernant ces différents acteurs, telles que les conditions de travail des employés, la contribution au développement économique de la communauté locale, ou encore la transparence auprès des consommateurs. À l’issue de l’analyse, la meilleure connaissance de la chaîne causale permet à l’entreprise d’améliorer sa stratégie pour réduire ou maximiser ses impacts.

Pourquoi les entreprises devraient l’utiliser dans le cadre de la RSE ?

L’ASCV rencontre cependant de nombreuses limites, notamment du fait de sa nouveauté : un manque de compétences, un accès difficile aux données, une ignorance des chaînes causales, une mauvaise analyse de certaines phases d’utilisation du produit ou du service étudié, ou encore un manque de transparence dans la communication des résultats. Si elle représente encore un véritable défi, l’ASCV se positionne toutefois comme un outil précieux pour aiguiller les entreprises dans leurs décisions, notamment en vue d’inscrire celles-ci dans le respect des objectifs du développement durable (ODD) définis par les Nations Unies.

L’ASCV est, entre autres, prônée par la Life Cycle Initiative, un projet soutenu par le Programme des Nations Unies pour l’environnement, et qui vise à encourager l’amélioration des méthodologies de l’ASCV et l’adoption de cet outil par un nombre croissant d’entreprises. La vision globale des impacts socio-économiques du cycle de vie d’un produit, obtenue grâce à une ASCV, permet de formaliser et mettre en place de véritables solutions dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises