20/03/23

Le rôle du biochar dans la transition bas-carbone

  • Auteur: Orki
  • Temps de lecture: 5 min

La transition bas-carbone est devenue une priorité pour de nombreux pays et organisations en raison de l’impact environnemental des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le climat mondial. 

Réduire les émissions de gaz à effet de serre devient donc un impératif pour les entreprises.  

La législation impose de plus en plus aux entreprises réaliser le bilan carbone entreprise pour rendre compte de leur impact environnemental. La nécessité d’adopter des plans de transition devient un impératif. 

Certains référentiels, comme le Science Based Target, incitent à définir des trajectoires conformes aux accords de Paris et à compenser les émissions résiduelles en finançant des projets bas-carbone.

Les solutions de stockage de CO2 par les sols 

Les sols peuvent stocker de grandes quantités de carbone organique, ce qui peut aider à réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère. 

Les pratiques agricoles durables telles que la conservation des sols et l’agroforesterie peuvent aider à stocker du carbone dans les sols, mais il existe également des technologies spécifiques pour stocker du carbone dans les sols, comme le biochar.

Le stockage de carbone dans les sols grâce au biochar

Le processus de production du biochar implique la combustion de matière organique (tels que les déchets de bois, les résidus de cultures, les déchets alimentaires, etc.) dans un environnement contrôlé, en l’absence d’oxygène. 

Le biochar est un matériau très stable, qui peut rester dans le sol pendant des centaines, voire des milliers d’années. 

Le biochar permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en stockant du carbone dans les sols plutôt que de le laisser dans l’atmosphère. 

Le stockage de carbone dans les sols grâce au biochar peut également améliorer la qualité du sol en augmentant la capacité de rétention d’eau, la fertilité et la biodiversité. 

Cela permet notamment de réduire les besoins en engrais et d’améliorer la santé des plantes.

Biochar (Simon Dooley)

Les efforts en cours pour encourager l’utilisation du biochar

Malgré les avantages environnementaux du biochar, son utilisation reste relativement peu répandue. 

De plus en plus d’initiatives sont néanmoins mises en place pour encourager son utilisation dans la transition bas-carbone.

En France, le plan Ecophyto 2+ encourage l’agriculture de conservation, qui implique l’utilisation du biochar pour stocker du carbone dans les sols.

De même, le gouvernement canadien a lancé le Programme Agri-environnemental visant à encourager les pratiques agricoles durables, y compris l’utilisation du biochar.

Les entreprises ont commencé à explorer l’utilisation du biochar dans leurs opérations pour réduire leur empreinte carbone.

Par exemple, Microsoft utilise du biochar pour stocker du carbone dans les sols et réduire les émissions de gaz à effet de serre associées à ses opérations.

Plusieurs sources de financement existent pour le calcul du biochar : 

  • Des financements gouvernementaux et des subventions. 
  • L’émission de crédits carbone, qui peuvent être vendus sur le marché du carbone

L’International Biochar Initiative (IBI) est une organisation mondiale qui promeut l’utilisation du biochar pour la durabilité environnementale et agricole. 

De même, Biochar for Sustainable Soils est une organisation européenne qui vise à promouvoir l’utilisation du biochar pour la durabilité environnementale et l’agriculture régénérative.

15/01/23

Réforme de la Haute Valeur Environnementale (HVE): Vers la troisième voie de l’agriculture ?

  • Auteur: Loïck Berthiaud
  • Temps de lecture: 5 min

Alors qu’on oppose régulièrement agriculture biologique et agriculture  conventionnelle, une troisième voie semble s’ouvrir. Encore méconnue il y a peu  de temps, la certification HVE gagne du terrain. Son arrivée dans la PAC ainsi que  sa réforme lui permettront-elles de répondre aux nombreuses critiques qui lui sont adressées et de poursuivre ainsi sur une dynamique favorable ?

La place de la HVE aujourd’hui

La certification HVE (Haute Valeur Environnementale) existe depuis 2012 suite  aux rencontres politiques du Grenelle de l’environnement. Son ambition est de certifier tout type d’exploitation mettant en œuvre des pratiques plus respectueuses de l’environnement, à l’instar de l’AB (Agriculture Biologique).

logo du label HVE [A]

Quel paysage pour la HVE

En janvier 2022, près de 25 000 exploitations sont certifiées (dont 80% sont des exploitations viticoles), ce qui représente 6,4 % des exploitations et 4,4 % de la  surface agricole française[1], encore loin derrière le bio qui couvre 10% du  territoire national[2]. Pourtant, la HVE présente aujourd’hui une forte dynamique avec une progression de 73% entre 2021 et 2022[1]

Évolution du nombre d’exploitations certifiées HVE [B]

Les modes de certifications

Il existe actuellement 3 niveaux de certification[3], mais seul le dernier permet de bénéficier de la mention « Haute Valeur Environnementale. »

Pour être certifié niveau 3, deux méthodes sont possibles

L’approche thématique ou « Voie A » : elle se base sur une quarantaine de critères regroupés en 4 thématiques (biodiversité, phytosanitaire, fertilisation,  irrigation). Une note minimale sur chaque thématique permet d’être certifié. Par exemple, un des indicateurs de la thématique biodiversité est le nombre d’espèces végétales cultivées. Plus on cultive d’espèces, plus on gagne de points comme le montre le tableau ci-dessous.

L’approche globale ou « Voie B » : l’exploitation doit posséder une part conséquente de surface en prairies permanentes ou en IAE (Infrastructures d’Intérêts Agroécologiques, des haies par exemple) et les intrants ne doivent représenter qu’un faible poids dans le chiffre d’affaires.

Un label critiqué

Malgré sa dénomination, la certification peine à convaincre sur le plan environnemental. 

En effet, une étude non publiée de l’Office Français de la Biodiversité déplore « l’absence de plus-value environnementale »[4] tandis que le rapport de la Cour  des Comptes affirme que la HVE « n’apporte […] pas de garantie  environnementale suffisante à l’heure actuelle »[5]. Même au niveau Européen,  la HVE est critiquée quant à ses promesses environnementales comme écrit dans  une note de la Commission européenne le 31 mars dernier[6]

Réforme de la certification

Pour répondre aux critiques, mais surtout pour intégrer la HVE comme moyen  d’accéder au nouveau système d’éco-régime de la PAC 2023-2027, une révision de la HVE a été effectuée.

Nouvelle PAC et écorégimes 

L’arrivée de la nouvelle PAC 2023-2027 amène notamment un durcissement de la conditionnalité ainsi que la fin du paiement vert (paiement découplé versé aux exploitants respectant certains critères environnementaux), désormais remplacé par les éco-régimes[7]. Ces éco-régimes sont des aides à vocations environnementales allant au-delà de la nouvelle conditionnalité.

Le PSN (Plan Stratégique Nationale), document qui définit les modalités au niveau national de la PAC, permet d’accéder aux éco-régimes  via 3 voies non cumulables[8]:

– Niveau standard de l’éco-régime : voie CE-2+ (60€/ha)

– Niveau supérieur de l’éco-régime : voie HVE (82€/ha)

– Niveau spécifique de l’écorégime : AB (112€/ha)

Ainsi, la France a répondu à la note de la Comission Européenne du 31 mars et a différencié les montants des aides entre l’AB et la HVE. 

Révision de la certification

Le travail a été initié fin 2021 afin d’être terminé au moment de la mise en œuvre de la nouvelle PAC, le 1er janvier 2023[9]. Cette rénovation s’est faite grâce à plusieurs groupes de travail associant représentants professionnels agricoles, ONG environnementales, experts techniques et scientifiques ainsi que l’administration. Le nouveau référentiel a reçu un avis favorable de la commission en charge du dossier (Commission nationale de la certification environnementale), de la commission européenne et a été soumis à la consultation du public. Il est entré en vigueur le 1er janvier 2023.

Contenu de la nouvelle certification

La nouvelle version supprime la Voie B de la certification et propose une révision de la voie A avec des changements au niveau des critères,  indicateurs et seuils[10]. Ainsi, des items sont ajoutés comme la taille des parcelles ou encore la vie du sol. Il y a aussi eu une modification des seuils et des critères avec par exemple le passage de 4 à 5 ou 6 espèces cultivées pour gagner un point dans l’item de diversification.

Il est possible de trouver l’ensemble du nouveau référentiel ici.

Quel avenir pour la HVE ?

Malgré les oppositions, la HVE poursuit sa dynamique et cela ne semble pas prêt de s’arrêter. En effet, la certification a récemment pu bénéficier du soutien des pouvoirs publics avec un crédit d’impôt suite au Plan de relance du gouvernement[11]. La certification rentre également dans les 50% de produits de qualité imposés par la loi Egalim dans la restauration collective [12]. Enfin, de plus en plus d’industriels et de distributeurs demandent la certification pour accéder aux marchés [13]. Ces nouveaux avantages ainsi que la nouvelle PAC devraient permettre de maintenir la dynamique et de viser les 50 000 exploitations certifiées en 2030 comme le voudrait le gouvernement[1].

Conclusion

La certification HVE est désormais bien intégrée dans le paysage agricole français et devrait continuer à prendre de l’importance dans les prochaines années. Elle permet d’offrir un compromis entre l’AB, aux exigences plus strictes, et l’absence de certifications.

Certaines spécialisations à AgroParisTech se penchent sur l’aide à la formalisation d’une démarche RSE ou encore sur l’optimisation de processus agricoles. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.

08/12/22

La COP 27

  • Autrice : Clara Martinot
  • Temps de lecture : 6min

Le 6 Novembre 2022 a eu lieu l’ouverture de la 27ème édition de la COP (Conference of the parties) à Sharm El Sheikh en Égypte. Selon le Président Abdel Fattah El-Sissi, elle constitue une opportunité d’agir unis contre une menace que l’on ne peut affronter qu’ensemble : le changement climatique. [1]
Cet événement très médiatisé réunit les représentants de presque 200 pays qui y discutent des enjeux majeurs pour le climat.

Quel est l’origine de cet événement ? Comment s’est déroulée la COP 27? Quels sont les enjeux et controverses des COP ?

L’origine et les objectifs de la COP

Afin de mieux comprendre la COP27 et ses enjeux, il est nécessaire de connaître son histoire ainsi que les objectifs des COP antérieures.

Origine et évolution

Les COP ont lieu tous les ans depuis 1995. Avant chaque COP, des intersessions ou « pré-COP » ont lieu afin de préparer les négociations très médiatisées de la conférence. Elles permettent alors d’identifier les points de convergence et ceux où plus de travail reste nécessaire.

La première COP s’est tenue à Berlin en 1995, elle avait pour but de réduire les émissions de gaz à effet de serre des États membres. La COP 21, en 2015, à Paris, a permis la signature du 1er accord universel sur le climat. Signé par 194 pays, il a pour but de maintenir le réchauffement climatique sous la barre de 2°C. Ces accords sont juridiquement contraignants : les pays signataires qui ne les respectent pas auront des sanctions. [2]

Ambitions et objectifs de la COP

L’objectif de la COP est de réunir les dirigeants du monde entier malgré les crises géo-politiques et de trouver un terrain d’entente sur le climat. L’enjeu majeur serait surtout de passer des négociations aux actions concrètes. [3]

La COP27 repose sur 4 axes majeurs. Ils correspondent tout d’abord à l’atténuation du réchauffement climatique et à l’adaptation aux conséquences du changement climatique. Mais ils comprennent aussi le financement pour remplir les engagements ultérieurs et la collaboration entre les différents pays. Cette collaboration comprend une participation active des pays Africains, victimes d’une grande partie des catastrophes climatiques. [1]

Le déroulement

Les COP sont des événements internationaux de grande ampleur. Ils possèdent une organisation importante, dans laquelle interviennent plusieurs acteurs majoritairement politiques.

Le lieu de la COP27

En 2022, la COP a pris place en Égypte

Le pays hôte porte la présidence de l’événement, il est très respecté et son rôle principal est de s’assurer que de nombreuses décisions importantes soient prises afin de réduire le changement climatique. En cette année 2022, un enjeu majeur a été soulevé par la localisation de la COP. En effet, elle a eu lieu sur le continent Africain, où les pays en développement et leur forte croissance constituent un challenge important. [4]

Le calendrier de la COP

Une COP dure environ 11 jours, cette année elle a eu lieu entre le 7 et le 20 novembre 2022. Chaque jour était porteur d’une thématique

Calendrier des thématiques abordées lors de la COP

La place des étudiants dans les négociations

Une volonté de l’ambassadeur Wael Aboulmagd était que les jeunes, les femmes, et plus largement la société civile soient représentés, qu’ils puissent participer et contribuer aux échanges dans cette COP. De plus, chaque année des élèves de différentes écoles dont AgroParisTech partent aux Conférences des Parties (COP). Ainsi, ils assistent aux négociations en cours et représentent le corps étudiant dans cette instance internationale.

Un avenir ?

Malgré l’histoire et l’organisation importante des COP, ces négociations ont-elles vraiment un impact ? Pouvons-nous imaginer qu’elles constituent une solution durable à la crise climatique majeure à venir ?

La sensibilisation des civils dans la COP

Malgré la volonté de l’Égypte d’inclure les représentants civils, leur rôle est principalement consultatif.

Ainsi, Greta Thunberg, la jeune militante suédoise pour le climat dénonce le côté « greenwashing » omniprésent dans les COP. Elle dénonce également une action pour le climat de niveau trop faible par rapport à l’importance des enjeux.[5]

De nombreuses manifestations ont lieu sur place pour convaincre les dirigeants avant les accords mais aussi à travers le monde pour sensibiliser sur la problématique environnementale. [6]

Les projections sont-elles réalisées ?

Niveau de respect des accords signés à la COP [8]

Selon un rapport de Climate Action Tracker, seul un pays respecte les accords de Paris en limitant ses émissions de gaz à effets de serre. Ainsi, il est possible de questionner la légitimité des négociations et accords signés lors des COP. [7]

En conclusion, la COP27 représente des enjeux majeurs dans la lutte contre le changement climatique. Elle a permis de sensibiliser et rassembler le monde face à ces problématiques. De nombreux progrès ont déjà été réalisés notamment grâce aux accords de Paris. Elle est cependant beaucoup associée à des controverses et des défauts. La plus grande polémique reste l’incohérence de centaines de jets privés qui se rendent à une conférence censée lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Conclusion

Face aux menaces environnementales qui ne cessent d’augmenter, le sommet de la COP s’avère nécessaire afin de coopérer mondialement.

L’établissement d’accords entre pays sous peine de sanctions permet de s’assurer d’un investissement mondial dans cette lutte. On note également une sensibilisation du public pour la cause environnementale. Une certaine révolte contre des décisions non tenues par les gouvernements semble d’ailleurs faire face.

Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur le conseil et aide à la formalisation d’une démarche RSE. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.

21/11/22

Le plastique : quelles alternatives plus durables à ce matériau aujourd’hui indispensable ?

  • Autrice : Rachel Philippe
  • Temps de lecture : 6 minutes

Aujourd’hui, le plastique provient majoritairement de ressources fossiles polluantes et bientôt épuisées. Il faut au minimum 450 ans pour que ce matériau se dégrade, dans le cas où il finit par  se dégrader complètement. Il contribue au réchauffement climatique, est nocif pour la santé  humaine et menace les écosystèmes planétaires [1].
Afin de limiter les effets nocifs des plastiques, il existe des alternatives plus respectueuses de l’environnement.

Quels sont ces matériaux alternatifs ? En quoi sont-ils plus écologiques ? Comment sont-ils produits et qu’est-ce qui limite leur utilisation à grande échelle ?

Décharge de déchets plastiques [A]

Définition et identification des bioplastiques

L’appellation de « bioplastique », ou « biopolymère » regroupe deux catégories de matériaux :

  • Les plastiques biosourcés : ils proviennent de la biomasse, ressource renouvelable, et font opposition aux plastiques pétrosourcés.
  • Les plastiques biodégradables : Des micro-organismes (bactéries, champignons, algues…) peuvent les décomposer dans un environnement favorable (conditions de température, d’oxygène…) [2].

Ainsi, on distingue trois combinaisons possibles de catégories de bioplastiques :

  • Les biopolymères exclusivement biosourcés : Bio-PE, Bio-PP, Bio-PVC, Bio-PET…
  • Les biopolymères exclusivement biodégradables : PBAT, PCL…
  • Les biopolymères biosourcés et biodégradables : PLA, PHA… [3]

Afin de repérer ces bioplastiques dans notre consommation, il existe plusieurs labels [4] :

Label de compostabilité [B]
Labels européens indiquant un produit biosourcé [B]

La compostabilité est également un indicateur de biodégradabilité. En effet, un plastique  compostable est forcément biodégradable. Cependant, la réciproque n’est pas toujours vraie [2].
Aujourd’hui, seulement 1% du plastique mondial est du bioplastique. Une plus faible proportion de ce bioplastique est de nature biosourcée et biodégradable [3]. Pourtant, ces derniers sont les bioplastiques les plus écologiques.

La fabrication, les applications et les limites de quelques plastiques biosourcés et biodégradables

Les industriels vendent les bioplastiques sous la forme de granulés. Il existe quatre procédés différents donnant la structure finale au matériau. Afin d’obtenir des produits rigides, les  industries se penchent vers les procédés de thermoformage (technique permettant la réalisation de formes d’un matériau par chauffage) ou d’injection. Pour des  produits souples, on utilisera l’extrusion. Le soufflage permet d’obtenir une rigidité intermédiaire [5].

Le PLA : acide polylactique

L’acide lactique obtenu par fermentation de glucides comme le saccharose (betterave, canne  à sucre) ou l’amidon (maïs, pomme de terre) s’autoassemble pour former le PLA. Il sert à  l’impression 3D et convient comme emballage alimentaire car il résiste aux acides gras et à  de nombreux solvants organiques [6].
Nécessitant des ressources végétales issues de grandes cultures et de grandes quantités  d’eau, il entre en concurrence avec l’enjeu de l’alimentation humaine.

Résine de PLA sous la forme de granulés : matière première pour les industriels de la plasturgie
[C]

Le CA : acétate de cellulose

L’acétate de cellulose est une molécule de cellulose issue du coton ou du bois ayant subi  une acétylation. Il est utilisé pour la fabrication de montures de lunettes [7].

Synthèse d’acétate de cellulose à partir de cellulose [D]

Les PHA : polyhydroxyalcanoates

Leur synthèse se fait via une fermentation par des bactéries ou archées. C’est une famille de  biopolymères comprenant notamment le PHB (poly-β-hydroxybutyrate, polymère biodégradable). Ils sont utilisés dans les emballages alimentaires.  Reconnus pour leur insolubilité dans l’eau, ils sont également idéaux pour des applications médicales. Récemment, une importante optimisation de leurs conditions de culture a été découverte, ce qui a permis d’augmenter leur rendement, de diminuer leur coût de production et de favoriser l’industrialisation. Ils sont désormais très compétitifs avec les plastiques actuels [8].

Le chitosan

La chitine est une macromolécule glucidique que l’on trouve dans l’exosquelette des  crustacés et arthropodes ainsi que dans la paroi des champignons. Cette molécule est transformée en chitosan par désacétylation de certains monomères.

Le chitosan possède de nombreuses propriétés bénéfiques à son usage dans le secteur  alimentaire : il est antibactérien, antifongique, antioxydant et émulsifiant. Il est prometteur  dans l’industrie car il utilise des co-produits de l’aquaculture.
À l’avenir, on pourra l’utiliser comme film protecteur comestible pour les aliments [9]. Cette  fonctionnalité sera également permise par d’autres molécules comme l’alginate issue des algues [3], ou encore la caséine, protéine du lait [10].

Synthèse de chitosan à partir de chitine [E]

Conclusion

La production de bioplastique biosourcés et biodégradables est certes bénéfique pour l’environnement mais présente des limites. Du fait de leur biodégradabilité, ces biopolymères sont plus fragiles que leurs concurrents pétrosourcés. Cela limite leur utilisation dans certains domaines. Leur coût élevé de production reste le facteur limitant majoritaire. Par exemple, le PET est au prix 2€/kg en 2022 [11], alors que celui du PLA est près de dix fois plus élevé [12]. Finalement, le plastique issu de la pétrochimie et non biodégradable est peu couteux et facile à travailler, ce qui rend difficile l’introduction d’alternatives.


Certaines spécialisations à AgroParisTech se penchent sur ces problèmes de durabilité des produits en cherchant à trouver les meilleures alternatives possibles. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.

16/11/22

Transition énergétique dans les grands secteurs d’activité en France et dans le monde

  • Auteur : Romain Lods
  • Temps de lecture estimé : 8 minutes

“La transition énergétique vise à préparer l’après pétrole et à instaurer un modèle énergétique robuste et durable face aux enjeux d’approvisionnement en énergie, à l’évolution des prix, à l’épuisement des ressources et aux impératifs de la protection de l’environnement” (objectifs de la loi de la transition énergétique française pour la croissance verte) [1].

Dans un contexte de crise énergétique avec une flambée des prix du gaz et de l’électricité, de réchauffement climatique et de croissance fulgurante de la population, la question de la production, de la consommation énergétique et de son impact environnemental devient plus que pertinente. A l’origine du développement de l’économie, d’innovations technologiques et du progrès technique, les différents secteurs d’activité tels que les transports, le résidentiel et l’industrie sont moteurs et indispensables au bon fonctionnement des sociétés humaines actuelles. En revanche, certains de ces secteurs sont critiqués pour leur surconsommation d’énergie, d’autant plus que celles-ci sont majoritairement d’origine non renouvelable. Quelle est la tendance actuelle de leur consommation énergétique ? Quels sont les moyens mis en œuvre afin de réaliser une transition énergétique ? Quels sont les leviers majeurs sur lesquels s’appuyer ?

“L’énergie primaire est l’ensemble des produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés. Ce sont principalement le pétrole brut, les schistes bitumineux, le gaz naturel, les combustibles minéraux solides, la biomasse, le rayonnement solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie du vent, la géothermie et l’énergie tirée de la fission de l’uranium”. [2]

TWh = térawattheure = 1 milliard de kWh 
5 MWh = consommation moyenne annuelle d’électricité d’un foyer en France [3]

I – Etat de la consommation énergétique dans les différents secteurs d’activité

1 – Une consommation énergétique en croissance malgré les objectifs des accords de Paris

En France

En France, les secteurs les plus énergivores sont le résidentiel (487 TWh) et le Transport (443 TWh) qui représentent à eux deux 60% de la consommation énergétique française en 2019. L’agriculture et la pêche y représentent seulement 3%.

La consommation finale à usage énergétique, corrigée des variations climatiques, s’élève à 1 562 TWh en 2020 et est en forte baisse par rapport à 2019 (- 5,6 %) du fait de la pandémie liée au coronavirus mais cette tendance est de nouveau revenue à son statu quo.

La consommation énergétique en France diminue légèrement depuis plusieurs années alors qu’à l’échelle mondiale, elle ne cesse de croître, principalement portée par la croissance de la demande asiatique [1].

Dans le monde

Les données concernant la consommation énergétique sectorielle mondiale n’étant que très peu référencées, nous nous appuierons sur les 5 pays les plus énergivores (Chine, Etats-Unis, Inde, Russie, Japon) . Ils représentent à eux seuls 60% de la consommation énergétique mondiale [4]. On observe que ce sont les secteurs de l’industrie et des transports qui prédominent dans la consommation énergétique et représentent à eux seuls 65% de la consommation énergétique totale.

Actuellement, les indicateurs d’efficacité énergétique et de décarbonisation sont revenus aux tendances précédentes, loin d’être suffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

1Mtoe (Million Tonnes of Oil Equivalent) = 11630 Twh

Consommation énergétique finale par secteur (2018)

II – Un pas vers la transition énergétique?

1 – Parmi ces secteurs, lesquels consomment le plus d’énergie non renouvelable?

En France

En France, en 2020, la consommation totale de produits pétroliers raffinés (hors biocarburants) s’établit à 60,4 Mtep (=702,5 Twh), en données corrigées des variations climatiques. La consommation d’énergie pour le chauffage est plus forte quand l’hiver est plus rigoureux. C’est une évidence qui ne présente pas un grand intérêt pour l’analyse dans la mesure où elle ne traduit pas un changement des comportements. Pour mieux analyser les évolutions, on calcule des consommations « corrigées du climat » (primaire et finale). C’est-à-dire qu’on essaie d’évaluer ce qu’aurait été la consommation si les températures avaient été « normales ». On obtient un résultat théorique, qui dépend de la méthode utilisée et qui complète la consommation « réelle », celle qui est observée [5]. Elle recule très nettement sur un an (- 10,4 %), en raison principalement de la chute de la consommation des transports (- 16 %) qui représentent plus de la moitié de la consommation. Depuis le milieu des années 2000, la tendance était déjà à la baisse, à un rythme néanmoins bien plus modéré (-1,5 % par an en moyenne entre 2005 et 2019). Cette tendance de long terme est principalement imputable à l’industrie, au résidentiel et au tertiaire, la consommation à usage de transport étant restée assez stable entre 1990 et 2019.

Dans le monde

A l’échelle mondiale, le secteur de production d’électricité est le plus néfaste pour l’environnement, ce qui est principalement dû à l’utilisation de charbon qui possède la plus forte teneur en CO2 libéré par kWh (1060 gCO2/kWh contre 418 pour le gaz et 6 pour le nucléaire) [6]. Il représente 41% de la part des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie en 2019. Les secteurs des transports et de l’électricité représentent donc un vrai enjeu dans la transition énergétique à l’échelle mondiale.

2 – Que dire de l’utilisation d’énergie renouvelable dans ces secteurs et de façon générale ?

En France

L’extraction d’énergies fossiles a fortement décliné jusqu’au milieu des années 2000 et est désormais marginale avec l’arrêt de l’extraction de charbon et de gaz naturel. En revanche, la production d’origine renouvelable (éolien, biocarburants, biogaz…) augmente progressivement depuis le milieu des années 2000. Le bois-énergie, qui représente la quasi-totalité de la biomasse solide, demeure la première source d’énergie renouvelable consommée, loin devant l’électricité d’origine hydraulique. Le secteur utilisant actuellement la plus grande part d’énergies renouvelables pour assurer son fonctionnement est le secteur résidentiel (25%). La stratégie de décarbonisation pour assurer la transition énergétique passe dans un premier temps grâce au fonctionnement de centrales nucléaires, lui permettant d’atteindre plus efficacement ses objectifs contrairement à l’Allemagne qui utilise encore ses centrales à charbon. La question du nucléaire représente également un défi auquel des solutions devront être proposées afin de ne pas en être dépendant.

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie atteint 19% en 2020 contre les 23% attendus (seul pays d’Europe n’ayant pas atteint son objectif) [7].

Dans le monde

Compte tenu d’une forte utilisation de bois-énergie couplée à une plus faible consommation d’énergie, les pays africains affichent une part d’énergies renouvelables proche de 50 % (le bois est considéré comme une ressource renouvelable et neutre en carbone car le carbone rejeté lors de la combustion est stocké lors de la croissance des arbres. Toutefois, la question de l’utilisation du bois en tant qu’énergie renouvelable soulève encore de nombreux débats). À l’opposé, les pays disposant de ressources abondantes en énergies fossiles tels que la Russie et les pays du Moyen-Orient sont très peu impliqués dans la transition énergétique.

Pays les plus pollueurs actuellement, la Chine puis l’Inde restent tout de même les premiers producteurs d’énergies renouvelables dans le monde en 2019 [7]

Conclusion

Ainsi, la transition énergétique s’applique de manière hétérogène entre les pays et au sein des différents secteurs. Les secteurs des transports et de l’électricité sont les plus énergivores et présentent le plus gros défi de décarbonisation. La tendance mondiale reste trop peu encourageante pour le futur mais des efforts sont réalisés depuis les années 2000. Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur le domaine de l’énergie et de l’environnement. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers. 

13/09/22

Newsletter – Septembre 2022

  • Durée de lecture estimée : 5 minutes
  • Auteur : Romain Thierry

Ça y est : c’est la rentrée ! De nouveaux étudiants AgroParisTech sont déjà intéressés par notre association et le mandat actuel se prépare pour les former afin de mener à bien la pérennité de notre belle structure.
Attention cependant, il ne faut pas croire que “rentrée” signifie “reprise du travail”. Nos chers membres du Pôle Études n’ont pas cessé de suivre les études, le Pôle Communication n’a pas cessé de promouvoir notre image auprès de nos parties externes et tous les autres membres ont également mis la main à la pâte.
Bref, un été bien rempli pour nos chers Junior-Entrepreneurs qui peuvent désormais travailler sur le Plateau de Saclay, entourés d’autres Grandes Écoles d’Ingénieurs et de leurs Junior-Entreprises. Pour illustrer tout ce travail, voici quelques exemples d’études réalisées cet été…

Enquête de détermination des fonctionnalités d’un outil agronomique

Des étudiants d’une Grande École d’ingénieur française ont eu pour projet de développer un outil pour aider les agriculteurs et entreprises à établir, à petit prix, un suivi de leurs terres et cultures. Il s’agit de détecter et mesurer les dégâts dus aux aléas climatiques et/ou maladies sur une exploitation agricole. Pour construire pareil outil, ils ont demandé à ASE de les aider à comprendre les attentes des potentiels utilisateurs de celui-ci. ASE a alors mené une enquête auprès des agriculteurs et des entreprises du milieu agricole pour déterminer qualitativement et quantitativement quelles fonctionnalités étaient attendues ainsi que la portée de leurs applications. Ce fut une mission enrichissante pour nos étudiants réalisateurs et leur compte-rendu synthétique le fut tout autant pour les concepteurs.

La déshydratation du fourrage pour lutter contre les marées vertes

Une agglomération française et ASE ont travaillé ensemble pour étudier la faisabilité de l’implantation d’une usine de déshydratation de fourrage afin de promouvoir la plantation de luzerne sur son territoire et ainsi fixer davantage d’azote dans ses sols. Vous connaissez sûrement la suite : plus d’azote fixé dans le sol induit moins d’azote dans les cours d’eau puis moins d’azote dans l’eau de mer et donc une prolifération d’algues vertes réduite ! Il s’agit donc pour nos étudiants réalisateurs de concevoir un circuit économique court pour la déshydratation de la luzerne et la production de granulés de chauffage. Défi relevé !

Benchmark in China

Les nouveaux produits végétaux de substitution font aujourd’hui leur grande entrée dans l’agroalimentaire. C’est la raison pour laquelle un géant français de l’électroménager a fait appel à ASE pour mener une étude de benchmark sur la conservation de laits végétaux au réfrigérateur. La petite subtilité de cette étude est qu’elle devait se faire en chinois. C’est donc un étudiant AgroParisTech maniant bien la langue qui a été retenu pour cette mission. Le résultat était à la hauteur des attentes. ASE a démontré une nouvelle fois son excellence et sa polyvalence technique et linguistique. 

Retrouver un procédé de fabrication

Une entreprise spécialisée dans la modernisation d’anciens produits alimentaires nous a contacté afin de trouver un procédé de fabrication facilement industrialisable pour son produit d’intérêt. Le but final était d’approcher au maximum toutes les qualités du produit désiré et le procédé, si les résultats étaient jugés satisfaisant, devait être remis au commanditaire sous la forme d’un rapport.

Concernant l’environnement, le nombre de demandes d’étude est en hausse cette année encore. L’urgence climatique et les prises de consciences se font encore davantage ressentir en cette période de sécheresse et agir n’est plus une option. De l’analyse du cycle de vie d’un produit à la création d’un dossier pour candidater à une certification en passant par la réduction de son empreinte carbone, de nombreuses demandes nous parviennent chaque année. Reconnue pour ses démarches en RSE, notre Junior-Entreprise sait répondre au mieux à toutes ces missions.

En conclusion

AgroParisTech Service Études vit donc une nouvelle transition sur Saclay et nos étudiants ainsi que nos clients, sont toujours plus nombreux à se présenter à nous. C’est sur ce nouveau campus que s’installe une nouvelle dynamique entre les trois promotions d’étudiants AgroParisTech et les autres Grandes Écoles du plateau. Tout cela semble bien prometteur pour notre structure.

11/05/22

Newsletter – Avril 2022

  • Durée de lecture estimée : 3 minutes
  • Auteur : Romain Thierry

AgroParisTech Service Études s’est lancée, avec la coopération de Junior-Entreprises du plateau de Saclay (CentraleSupélec, Polytechnique, ESTACA, l’ENSTA et l’ENSAE) dans la réalisation d’une COP RSE, un sujet aujourd’hui phare dans le monde de l’entreprise, pour organiser des formations et aboutir à une charte RSE inter-JE.

Pour parfaire notre expérience, nous avons participé au Prix d’Excellence et avons rejoint la L6 aux côtés de Skema Conseil, Junior CentraleSupélec, Marketing Méditerranée, Escadrille et N7 Consulting !

Enfin, comment ne pas citer le rapprochement avec APT Innovation qui, en parallèle de notre partenariat avec le Food’Inn Lab, saura renforcer nos liens avec des start-ups innovantes et séduire aussi bien les étudiants-réalisateurs et les étudiantes- réalisatrices que les entrepreneurs pour construire des projets ensemble !

Produits phytosanitaires

AgroParisTech Service Études a travaillé, en décembre dernier, avec une entreprise développant des outils et des projets au sujet de la conservation des semences. Elle cherchait à poster sur son site internet des articles percutants et solides sur le plan technique. ASE l’a donc mise en relation avec un étudiant pour que ce dernier rédige les articles demandés et puisse y apporter un regard neuf et dynamique tout en gagnant en compétence.

Étude de l’impact de la diminution de la consommation de viande

C’est pour ce même regard qu’une entreprise leader dans le secteur agroalimentaire mondial s’est adressée à ASE afin de réaliser une étude transversale sur l’impact de la diminution de la consommation de viande dans le monde. L’analyse portait sur les conséquences en termes d’émission de gaz à effet de serre, d’occupation des sols ou encore, dans le cas d’un arrêt total de cette consommation, des conséquences que cela pourrait engendrer sur les trois piliers du développement durable : Environnemental, Social et Économique.

Création d’une base de données pour de nouveaux modes de restauration

Une entreprise spécialisée dans les alternatives aux systèmes de restauration classiques se lance dans la préparation de produits alimentaires et a eu besoin de créer une base de données pour étiqueter ces denrées conformément aux normes et lois de commercialisation. ASE a donc été choisie pour structurer et remplir cette base de données en suivant les exigences posées.

Étude sur les procédés de conservation des légumineuses

Une autre étude portant sur le génie des procédés, la microbiologie et l’économie a été proposée à AgroParisTech Service Études. Notre Junior-Entreprise réalise actuellement un état de l’art des procédés de fermentation des légumineuses pour une interprofession des oléoprotéagineux, accompagnée d’une analyse des acteurs de la filière, pour comprendre au mieux son potentiel.

Protection de la biodiversité

Une association travaillant à préserver et restaurer la continuité écologique d’une portion de territoire en Bourgogne souhaite mener une initiative originale, collective et participative de protection de la biodiversité ordinaire. AgroParisTech Service Études devait alors valider le projet au travers d’une étude de faisabilité et d’une étude marketing.

Bilan carbone et labellisation Agroécologique

Toujours pour avoir une expertise sur un projet environnemental, un réseau d’aide aux ONG a demandé à ASE de construire et d’analyser la structure du dossier d’enregistrement carbone pour obtenir une labellisation de type Vera, Gold Standard. L’étude consistait à enregistrer le bilan carbone d’un projet environnemental et agricole où ont été mis en place des pratiques agroécologiques en Afrique et élaborer le document de demande de certification.

10/01/22

L’essor du “reconditionné”

  • Autrice : Leila
  • Temps de lecture estimé : 4 minutes

Le mardi 2 novembre, un texte de loi visant à renforcer la régulation environnementale du numérique a été adopté par le Parlement. Une des mesures évoquées dans ce texte porte sur la limitation du  renouvellement des appareils numériques,  « dont la fabrication représente 70% de l’empreinte carbone du numérique en France ». [1] 

Une des solutions en plein essor ces dernières années pour limiter la production des objets électroniques est le reconditionnement. En effet, dans un monde où le numérique est omniprésent et où ces objets sont devenus indispensables à une grande partie de la population, il est essentiel d’évaluer leur impact écologique sur notre planète et de trouver des solutions à cette problématique au plus vite.

Le reconditionnement, un marché en plein expansion pour les professionnels…

Fructueux, efficace et écologique, le reconditionnement d’objets électroniques est devenu, en quelques années, une alternative qui attire de plus en plus d’adeptes. Il se définit par une remise en état d’un produit mais se différencie du matériel d’occasion. Les smartphones, tout comme les ordinateurs, les aspirateurs, les consoles de jeux, les appareils photos, les machines à café, les lave-linges sont éligibles à ce dernier. Au vu du nombre d’objets électroniques commercialisés chaque année autour du globe, le marché du reconditionné se révèle gigantesque, avec à la clé un impact positif indiscutable sur l’environnement mais aussi un enjeu financier colossal.

Ainsi, depuis une dizaine d’années, de nombreuses startups et entreprises se lancent dans le reconditionnement et les acteurs se multiplient sur ce marché [2]

● les reconditionneurs comme Remade, Recommerce, Smaaart, Certideal

● les places de marché comme Backmarket qui mettent en relation les consommateurs et des reconditionneurs en France et partout dans le monde

● les opérateurs de téléphonie et les grandes surfaces qui développent des offres de produits reconditionnés pour leurs clients (en partenariat avec des reconditionneurs). 

…mais aussi très attractif et économique pour les consommateurs.

Les prix attractifs et les longues périodes de garantie séduisent les clients. La preuve en est, aujourd’hui 1/3 des Français a déjà acheté un produit reconditionné d’après une étude menée par Rebuy [3]. Les smartphones reconditionnés sont en moyenne 30 à 40% moins cher que les neufs, tout en offrant un niveau de performance égal et une durée de vie égale voire plus longue. En 2020, 2,6 millions de téléphones reconditionnés ont été vendus en France, contre 16 millions de neufs. L’écart entre les deux marchés reste grand mais les ventes de smartphones reconditionnés ne cessent de croître : elles étaient en hausse de 4% en 2019 et ont même connu une augmentation de presque 20% en 2020 [4].

Par ailleurs, pour alimenter ce marché il est nécessaire que les utilisateurs cèdent leurs anciens téléphones. Il y a quelques années, le processus était compliqué : les prix de reprise étaient complètement différents entre les recycleurs, et les consommateurs étaient souvent mal informés à propos des points de collectes, ou des avantages de reconditionner son smartphone au lieu de le jeter. Mais grâce à des plateformes comme CompaRecycle, un comparateur en ligne, il est aujourd’hui possible de revendre simplement ses objets connectés au meilleur prix tout en favorisant leur reconditionnement en France. Il faut savoir qu’une personne reçoit en moyenne 120 euros pour la reprise de son téléphone, un bénéfice non négligeable pour le consommateur [5]

Mais quels sont les réels avantages du “reconditionné” sur le plan écologique ?

L’impact positif du reconditionné est porté par la suppression de l’empreinte environnementale de production des objets électroniques, mais également celle de leur destruction. On peut s’appuyer sur les propos de Erwann Fangeat, ingénieur au sein de la direction Économie circulaire et Déchets de l’Agence de la transition écologique (Ademe) qui affirme que “ 75% de l’impact écologique d’un smartphone est lié à sa fabrication, donc acheter un téléphone qui a déjà été fabriqué fera un différentiel écologique très important.” [4] Bien sûr, l’industrie du reconditionné a elle-même un impact négatif sur l’environnement : il y a le transport chez le reconditionneur, le changement éventuel d’une pièce (une batterie ou un écran, par exemple). Mais cet impact est en moyenne 3 fois inférieur à celui de la production d’un appareil neuf. [6]

De plus, ce tableau comparatif [5] met en lumière l’économie de matières premières et de la diminution de l’empreinte carbone lors de l’achat d’un smartphone reconditionné : 

Enfin, l’achat d’un appareil remis à neuf est un moyen efficace de lutter contre la surproduction de déchets électroniques et la surconsommation globale de notre société.

Conclusion

Ainsi, le reconditionnement semble limiter considérablement l’impact négatif des objets électroniques sur notre planète. Cependant, la surconsommation reste une des tares de notre société comme le montre ce chiffre : 88% des Français.e.s changent de téléphone alors que l’ancien fonctionne toujours [7]

Par ailleurs, le texte adopté le mardi 2 novembre, ne modifie pas la taxe réduite sur les produits reconditionnés, ce que déplorent certains acteurs du milieu qui souhaiteraient “exonérer les produits reconditionnés et ainsi garantir la compétitivité du reconditionnement” [1].

AgroParisTech Service Etudes porte une attention particulière à son impact écologique ainsi qu’à celui des entreprises avec qui elle travaille, avec une volonté de contribuer à une dynamique plus respectueuse des valeurs qui lui sont chères. 

30/12/21

Newsletter – Décembre 2021

  • Durée de lecture estimée : 3 minutes
  • Auteurs : Romain Thierry, Clémence Caro et Mehdi Souabni

AgroParisTech Service Etudes vient d’achever son processus de Recrutement Formation Passation, débuté il y a quelques semaines afin de constituer et former dans les meilleures conditions le nouveau mandat qui entrera en pleines fonctions en janvier 2022.

AgroParisTech Service Etudes a eu la chance de pouvoir être représentée au Congrès Régional d’Automne organisé par la Junior ESTACA.

Notre Junior-Entreprise a également passé un audit blanc fin octobre dans les standards de la norme ISO 9001 afin d’évaluer l’ensemble de nos processus et a reçu à cette issue une appréciation positive attestant l’amélioration continue de notre structure.

Six membres d’AgroParisTech Service Etudes, du mandat actuel et mandat entrant, ont pu se rendre au Congrès National d’Hiver organisé par la Confédération Nationale des Junior-Entreprises à Seignosse. Ils ont pu échanger avec d’autres Junior-entrepreneurs mais également y dispenser une formation sur la comptabilité extra-financière à l’ensemble du Mouvement afin de présenter le modèle CARE et ses enjeux dans le monde entrepreneurial de demain.

Carbone et production agricole

Un grand groupe semencier français a demandé à AgroParisTech Service Etudes de créer un questionnaire portant sur la question du carbone dans le domaine des semences. Il était également demandé de le distribuer aux étudiants d’AgroParisTech afin d’avoir une vision plus claire sur les exigences des futurs ingénieurs agronomes en termes de pratiques respectueuses de l’environnement. A ceci s’ajoute un travail de synthèse et de réflexion nécessaire à la compréhension de cette approche générationnelle sur les pratiques agronomiques à créer ou employer.

Plantation de pistachiers

Un représentant d’un domaine agricole en France métropolitaine a contacté AgroParisTech Service Etudes pour une étude du marché de la pistache en France. Il s’agissait de réaliser une triple analyse sur la structure de la filière, sur l’offre et enfin sur la demande aux échelles nationales et internationales.

Analyse du marché allemand du blé tendre et de l’orge

Cette étude consistait en un recensement des éléments principaux du marché allemand pour une jeune entreprise cherchant à développer une application pour aider les semenciers. Par son analyse, AgroParisTech Service Etudes a permis de comprendre le mode de fonctionnement de ces marchés afin que le client puisse commencer la phase de dialogue avec les acteurs étrangers.

Étude de faisabilité du développement de produit agroalimentaire

AgroParisTech Service Etudes a accompagné deux entrepreneuses dans le développement d’un nouveau produit laitier agroalimentaire. Pour ce faire, AgroParisTech Service Etudes s’est vu confier la tâche d’enquêter auprès des futures cibles du produit afin de recenser leurs attentes, d’étudier les possibilités de financement, d’aides et d’accompagnement du projet.

Enquête sur le biocontrôle

AgroParisTech Service Etudes a reçu de la part d’une association à visée internationale, spécialisée dans le biocontrôle, la mission suivante : élaborer une base de données d’agriculteurs répondant à des critères spécifiques, et diffuser un questionnaire fourni par l’association en construisant une analyse statistique des résultats. Cette enquête servira par la suite au client pour accorder ses axes de réflexions sur la question du biocontrôle.

Veille réglementaire sur la dénomination “Tisane”

AgroParisTech Service Etudes a répondu à la demande d’une grande société française travaillant dans le domaine des infusions afin de réaliser une veille réglementaire sur la possibilité d’employer le terme “tisane” pour certains de ses produits. Cette veille s’étendait à tous les synonymes de ce nom pour tous les territoires francophones.

Étude sur le stockage de carbone des forêts Miyawaki

Une entreprise française d’holding s’intéressant à l’impact des forêts sur la composition de l’atmosphère s’est adressée à AgroParisTech Service Etudes afin qu’elle réalise une recherche bibliographique sur les forêts Miyawaki. Il s’agissait, suite à ces recherches, de calculer la surface de forêt nécessaire pour capter le carbone excédentaire depuis le début de l’ère industrielle jusqu’à nos jours. A cette mission s’est ajouté le besoin d’apporter des solutions adaptées à l’utilisation de ces forêts en lien avec l’objectif étudié.

Détermination de l’emplacement d’une centrale photovoltaïque

Afin de construire de nouvelles centrales photovoltaïques, une PME, actuellement n°2 de production d’énergie solaire en France, avait besoin d’une analyse des terrains pour savoir si ceux-ci étaient propices à l’installation d’une telle infrastructure. AgroParisTech Service Etudes a donc étudié le potentiel de chaque terrain vis-à-vis de l’implantation d’une centrale photovoltaïque et les a hiérarchisés selon les critères de l’entreprise. Les intervenants devaient également chiffrer la consommation d’un véhicule thermique roulant aux agrocarburants.

18/10/21

Les entreprises à mission, entre rentabilité et objectifs sociaux et environnementaux

  • Autrice: Clémence Caro
  • Temps de lecture: 4min

Définition des entreprises à mission

Les entreprises à mission reposent sur la volonté de se doter d’une finalité différente et supplémentaire à la recherche de profit. Cette finalité est pour le plus souvent d’ordre social et/ou environnemental. Une entreprise à mission se définit également par trois caractéristiques principales : premièrement, elle a une mission qui est de définir un Objet Social Étendu (OSE), visant à la réalisation d’un bien commun. [1] Une société devient alors une SOSE si elle le stipule dans ses statuts. Deuxièmement, l’entreprise doit fixer des objectifs d’ordre humain, social ou environnemental. Et troisièmement, elle doit s’engager dans une forme d’engagement statutaire ainsi qu’un mode d’évaluation. [2]

Parmi ce concept assez généraliste, deux modèles d’entreprises à mission se distinguent [3]:

  • Les entreprises à mission générique nécessairement portées sur des enjeux de RSE et soumises à une évaluation exhaustive selon les critères de triple performance avec un rapport annuel réalisé par un tiers indépendant et transparent ;
  • Les entreprises à mission spécifique libres sur le choix de leur finalité et modalités d’évaluation avec le rendu d’un rapport annuel sur les décisions prises et projetées ainsi que les résultats obtenus et attendus. 

Ce concept est apparu aux États-Unis il y a une dizaine d’années et en France en 2015. [2] Il est désormais entré dans la législation française depuis la Loi Pacte de 2019 qui définit leur statut juridique. Ce dernier permet d’apporter une crédibilité supplémentaire et faire valoir un engagement plus important que celui d’une charte RSE ou d’un label. En effet il est important de distinguer le statut d’entreprise à mission avec les différents labels internationaux existants dont le processus de certification repose notamment sur des critères extra-financiers, par exemple le label « certification B Corp » délivré par l’organisme à but non lucratif B Lab. 

Domaines des entreprises à mission en France

L’entreprise à mission est un modèle accessible à toute société (SA, SARL, SAS, SCOP, etc.) qui transcende les secteurs d’activité [4]. En effet, parmi les 255 entreprises à mission, à la mi-septembre 2021, 79 % de ces entreprises relèvent des services, 11 % du commerce et 10 % de l’industrie. On peut toutefois constater que la finance / assurance et le conseil en stratégie d’impact sont les deux activités les plus représentées, avec notamment la MAIF, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale ou encore LGP Conseil, suivies par la tech.
Le commerce alimentaire et l’industrie agroalimentaire sont aussi très représentés avec 13 entreprises dont Danone, Sabarot Wassner ou plus récemment Bio Armor.


BioArmor : histoire d'une PME indépendante tournée vers l ...
Source: BioArmor

Le secteur de l’immobilier et du BTP est aussi très actif, avec 12 entreprises dont Erilia et Frey.
On retrouve d’autres entreprises aussi différentes les unes des autres en passant du textile avec Le Slip Français ou Aigle, aux cosmétiques biologiques avec Léa Nature. 

Si l’on s’intéresse plus particulièrement à l’exemple de Danone, en lien avec sa raison d’être « Apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre », la société a défini des objectifs stratégiques notamment sociaux et environnementaux, alignés sur les objectifs de développement durable des Nations Unies à horizon 2030. [5] On retrouve ainsi dans la Mission de Danone : « Améliorer la santé, grâce à un portefeuille de produits plus sains, à des marques qui encouragent de meilleurs choix nutritionnels, et à la promotion de meilleures pratiques alimentaires, au niveau local », « Préserver la planète et renouveler ses ressources, en soutenant l’agriculture régénératrice, en protégeant le cycle de l’eau et en renforçant l’économie circulaire des emballages », « Construire le futur avec ses équipes », « Promouvoir une croissance inclusive ». [6]

L’évaluation est tenue par un comité de mission qui présente annuellement un rapport joint au rapport de gestion à l’Assemblée Générale Ordinaire. Il est chargé de vérifier tout ce qu’il juge opportun et se fait communiquer par le Directeur Général tout document nécessaire au suivi de l’exécution de la Mission. Une entreprise à mission se définit également par trois caractéristiques principales : premièrement une mission à savoir la définition d’un Objet Social Étendu (OSE), une société devient alors une SOSE si elle le stipule dans ses statuts.

L’entreprise à mission et ses engagements sociaux et environnementaux

Perspectives d’avenir des entreprises à mission

Les entreprises à mission connaissent un véritable essor ces derniers mois avec une augmentation de 24% au premier trimestre 2021 [4]. Alors que l’on dénombrait 143 entreprises à mission en France en mars 2021, elles sont au nombre de 255 à la mi-septembre de la même année. Une association de référence des Entreprises à mission a même été créée, il s’agit de la Communauté des Entreprises à mission qui permet de développer l’échange et la coopération entre elles. Cet essor n’est pas limité à la France, le concept se diffuse en effet dans le monde entier et d’autres pays comme le Royaume-Uni, le Brésil et l’Australie réfléchissent ainsi à également introduire un statut d’entreprise à mission dans leur droit des sociétés. 

Quant à l’intérêt du statut, certains acteurs remettent en cause la viabilité du modèle depuis le licenciement du dirigeant de Danone en mars 2021 alors qu’il avait choisi de concilier objectifs sociaux et environnementaux et de rentabilité. À l’inverse, de nombreux acteurs revendiquent que tout le potentiel proposé par le modèle n’est pas encore observable par manque de recul puisque la loi Pacte a été promulguée en 2019 et le décret d’application publié en janvier 2021. [2]

Nous sommes à votre disposition pour tout échange, et toute notre équipe est en mesure de vous aider à faire grandir vos projets. N’hésitez pas à nous contacter, nous serons ravis de discuter avec vous !