26/07/23

La viande fabriquée en laboratoire, une innovation alimentaire viable face aux problématiques de l’élevage ?

  • Autrice : Clara Bézier
  • Temps de lecture : 6 min

  En raison de la demande mondiale croissante de produits animaux tels que la viande, le lait et les œufs, l’industrie de l’élevage est devenue l’une des principales causes de dégradation environnementale à l’échelle mondiale. La menace des gaz à effet de serre soulève une préoccupation générale et une nécessité de repenser notre système alimentaire. Or dans un contexte d’anxiété sur la sécurité alimentaire mondiale, la viande fabriquée en laboratoire pourrait sembler être une alternative envisageable à la consommation de cette source de protéines. Mais quels sont alors les enjeux, les avantages et les inconvénients de cette innovation ?

Le processus de fabrication de la viande in vitro

Le 2 décembre 2020, les autorités sanitaires de Singapour ont autorisé la consommation de nuggets à base de viande de poulet fabriquée en laboratoire par la start-up californienne Eat Just. [1] Mais comment de la viande peut-elle être fabriquée par l’Homme ?
La conception de viande in vitro prend en compte quatre grandes étapes. Elle commence tout d’abord par le prélèvement de cellules souches de muscles provenant de tissus d’animaux vivants. [1] Ces cellules sont ensuite placées dans des bioréacteurs pour se multiplier. Ce sont des enceintes stériles qui contiennent des liquides nutritifs recréant un environnement similaire à celui que les cellules trouveraient dans l’organisme de l’animal. Les nutriments contenus dans ce dernier sont nécessaires pour leur multiplication. Le milieu de culture est ensuite modifié pour déclencher la différenciation des cellules souches en trois types de tissus qui constituent la viande ; la graisse, le muscle et le tissu conjonctif. Pour finir, les cellules sont séparées et la viande est « construite » mécaniquement.

Les différentes étapes dans la fabrication de viande in vitro [1]

Une innovation qui révèle des avantages tout comme des inconvénients

Une solution au bien-être animal

La viande cultivée offre une alternative qui permettrait d‘éviter l’abattage d’animaux. En utilisant des techniques de culture cellulaire, les scientifiques peuvent reproduire les cellules musculaires et produire de la viande sans nécessiter l’élevage ou l’abattage d’animaux. Cette innovation pourrait réduire considérablement la souffrance animale associée à la production de viande, ce qui est une avancée éthique majeure. Toutefois, cette méthode n’exclut pour l’instant pas toujours l’abattage puisqu’encore de nombreux milieux de culture contiennent du sérum bovin fœtal (FBS), qui est collecté dans le sang fœtal issu d’abattoirs d’animaux. [2]

Des risques sanitaires moindres

La viande produite en laboratoire présente un avantage significatif en terme de réduction des risques sanitaires. Ce processus de culture cellulaire permet de minimiser les risques de contamination par des agents pathogènes tels que les bactéries comme celles de type E. coli ou Campylobacter, qui proviennent généralement de l’intestin du bétail [4]. De plus, la production en laboratoire offre un environnement contrôlé et stérile, réduisant ainsi les risques liés aux maladies animales transmissibles à l’homme, comme la grippe aviaire ou la maladie de la vache folle.

Une pratique qui répond aux défis environnementaux ?

L’élevage est sans aucun doute un problème majeur pour l’environnement. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production de viande conventionnelle représente une part considérable des émissions de gaz à effet de serre (18 %), de l’utilisation des sols (30 %), ainsi que de la consommation d’eau (8 %) et d’énergie mondiale. [1] La viande réalisée en laboratoire s’avérerait alors être une solution envisageable pour lutter face à ces enjeux. Or d’après de récentes études, il s’avère que cette nouvelle méthode aurait un impact environnemental qui pourrait sur le long terme être supérieur à celui de l’élevage. [1] Les infrastructures nécessaires sont en effet très demandeuses en énergies fossiles. De plus, le matériel en plastique nécessaire pour garantir la stérilité de la viande représente une grande quantité de déchets.

Cette viande in-vitro représente-elle un risque pour la santé du consommateur ?

La consommation de ce type de viande ne serait pas sans risque de part la présence d’hormones anabolisantes et de perturbateurs endocriniens. Ces molécules permettent en effet d’accélérer la multiplication cellulaire et ainsi obtenir en quelques semaines in vitro ce que l’animal ferait en plusieurs années. Or si ces hormones sont présentes chez l’homme, une surexposition à ces dernières peut avoir des effets délétères. [1]

Une acceptation de cette alternative à la viande d’élevage difficile à adopter

Une nécessité de conquérir les consommateurs

La viande fabriquée en laboratoire doit s’adapter aux attentes des consommateurs pour qu’elle puisse peu à peu remplacer la viande conventionnelle. Tout d’abord, le matériel nécessaire à sa conception coûte très cher, un coût qui ne garantirait pas un prix convenable pour la viande. [5] On compte aujourd’hui 46 euros pour une lamelle de 5mm d’épaisseur. [2]
Le visuel et l’appétence de la viande doivent également être travaillés pour conquérir le publique et lui donner envie de manger ces produits innovants. [4] Les consommateurs pourraient en effet être repoussés à l’idée de manger de la viande issue d’un laboratoire et non d’un pré.

La législation

La viande in-vitro est encore fabriquée à petite échelle, et si elle est adoptée dans certains pays comme à Singapour, ce n’est encore pas le cas pour beaucoup d’autres comme pour la France. En tant que nouvel aliment, la viande cultivée doit être autorisée par les autorités nationales pour être commercialisée ; concernant l’Europe il s’agit de la Commission européenne. [3] La mise en marché de ce produit sera alors encadrée par la législation « Novelfood ». [2] L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) étudiera le nouvel aliment pour déterminer s’il est sans danger. Ce processus peut toutefois durer plusieurs années.
Actuellement, les recherches sur la viande cultivée en laboratoire ne relèvent que du secteur privé avec une cinquantaine de startups sur le sujet.

Conclusion

La viande conçue in-vitro est ainsi une innovation qui pourrait révolutionner l’industrie agroalimentaire. Elle offre en effet une alternative potentielle à la production traditionnelle de viande, qui est souvent associée à des problèmes environnementaux, éthiques et sanitaires. Toutefois, cette méthode doit encore être développée pour résoudre certains défis comme son coût trop élevé. A ce stade la viande fabriquée en laboratoire ne peut pas remplacer celle conventionnelle c’est pourquoi de nombreuses recherches sont encore en cours. Des améliorations et contrôles sont encore nécessaire pour garantir la fiabilité de cette innovation.

Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech est tourné vers l’agroalimentaire. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.

03/07/23

Newsletter – Mai 2023

  • Durée de lecture: 4 minutes
  • Auteur : Jean-Baptiste Heude

Voici déjà cinq mois que le nouveau mandat est en place. A travers des projets comme le partenariat avec N7Consulting, nos membres sont affairés à développer la structure. Un autre projet d’envergure aura lieu le 3 juin au sein de notre école, AgroParisTech, sur le plateau de Saclay. 
ASE y organise la 2ème édition de la COP RSE, un évènement regroupant 20 Juniors-Entreprises autour de formations durant une journée. Celle-ci se clôturera par la signature d’une charte RSE par chaque junior. 

Enquête sur l’adaptation au changement climatique

Une agence publique œuvrant pour la gestion de l’eau a contacté ASE afin de présenter une stratégie d’adaptation au changement climatique. L’étude consistait à recueillir les avis d’une diversité de jeunes situés dans la région concernée et provenant de tous secteurs (associations, différents corps de métiers…) concernant la stratégie proposée.
Après quoi une analyse des avis a été effectuée ainsi qu’une synthèse sous la forme de deux rapports.

Étude bibliographique et sourcing 

ASE a réalisé une étude pour une entreprise spécialisée dans les domaines de la nutrition et des arômes. Cette dernière s’intéressait à l’activité antioxydante de cocktails de peptides présents dans divers aliments et boissons fermentées. Les étudiants ont fait une étude bibliographique sur cette activité et les processus de libération par fermentation ou hydrolyse enzymatique. Ils ont aussi rendu un sourcing de matières premières riches en protéines, et d’enzymes utilisables pour l’hydrolyse.

Étude de marché co-produit

ASE à réalisé une étude pour une plateforme B2B d’économie circulaire entre producteurs, transformateurs et industriels. Celle-ci cherche à promouvoir le recyclage de matières premières et de coproduits alimentaires et à limiter le gaspillage alimentaire. 
Les étudiants ont réalisé une étude de marché pour rendre compte des possibilités de valorisation des coproduits alimentaires. Ils ont en même temps appréhendé les contraintes législatives et sanitaires vis-à-vis de cette valorisation. Tout cela ayant pour but de permettre à la plateforme d’étendre son activité à de nouveaux secteurs alimentaires.

Promotion du biochar

Une entreprise qui produit et commercialise du biochar a fait appel à ASE afin de promouvoir son produit auprès des agriculteurs en tant qu’amendement du sol. La volonté s’inscrit dans une démarche visant à faire évoluer les pratiques agricoles et de lutter contre le réchauffement climatique. 
Les étudiants ont déterminé quantitativement et qualitativement l’effet du produit sur la production agricole des cultures. 
Il a aussi fallu soutenir la démarche du client et proposer des alternatives propres et durables aux intrants chimiques conventionnels, lui permettant ainsi d’étendre son marché aux producteurs agricoles.

Conclusion

La transition de notre école et donc de la Junior-Entreprise vers le plateau de Saclay crée un nombre d’opportunités sans précédent. ASE jouit de la proximité avec les autres Grandes Écoles pour organiser des évènements et signer des partenariats tel le partenariat Juniors-Entreprises du Plateau de Saclay. Tout cela est très prometteur pour notre structure.

01/05/23

L’offre 360° décarbonation d’ENGIE pour les entreprises

  • Auteur : Jean-Baptise Heude
  • Temps de lecture : 3 min

Ce n’est plus un mystère pour personne, il faut réduire notre empreinte carbone. ENGIE, en plus d’avoir décidé d’être net zéro carbone d’ici 2045, propose aux entreprises de réduire leur consommation de carbone tout en continuant leur croissance. Leur but : 45 Mt  CO2 d’émissions évitées d’ici 2030. L’offre passe par plusieurs points que nous allons étudier.

Créer sa stratégie de décarbonation et réfléchir à la notion d’efficacité énergétique

A l’aide d’ENGIE, vous allez dresser votre impact environnemental, émission du scope 3 incluse et élaborer une feuille de route réalisable afin de réduire vos émissions. Cette feuille de route comprend un mélange de solutions et de technologies permettant une performance énergétique et ainsi d’économiser de l’énergie tout en assurant les activités de votre entreprise. Toujours dans cette optique, l’offre s’accompagne d’un suivi de protocole IPMVP (Protocole International de Mesure et Vérification de la Performance Énergétique).

S’orienter vers des utilités et des énergies vertes

Il ne faut pas confondre utilités vertes et énergies vertes. ENGIE vous propose de travailler sur ces deux points. L’utilité verte consiste à exploiter au mieux vos productions sur site et ce qui est associé à vos productions. Par exemple, un surplus de vapeur lié à la fabrication d’un produit peut-être exploité afin de créer de l’énergie. 

Concernant les énergies vertes (aussi appelés renouvelables), ENGIE est expert en photovoltaïsme et peut apporter à votre site une énergie zéro carbone à prix compétitif sur un long terme. L’offre ne consiste pas seulement en la vente de panneaux mais aussi à dresser une stratégie efficace et en vous accompagnant pour la maintenance. 

De plus, ENGIE vous permettra aussi d’obtenir des contrats d’achat d’énergie verte certifiée établis selon vos besoins par GEMS, une entité d’ENGIE ne travaillant que sur la conduite de l’énergie.

Exploiter les réseaux de chaleur, de froid

Afin d’embrasser résilience et réduction de l’empreinte carbone, l’utilisation des réseaux de chaud et de froid urbains vous est proposée par ENGIE.

Déjà utilisés par la Défense, les réseaux de froid peuvent par exemple servir à la climatisation. La transition énergétique ne se fera pas sans ces réseaux et grâce à ENGIE vous ferez partie des acteurs de cette transition. Ces réseaux s’appuient sur plusieurs technologies et peuvent exploiter des énergies renouvelables et de récupérations déjà présentes sur le territoire.

Rendre les data centers 100% neutres en carbone

Ceci est rendu possible par une association par ENGIE d’énergies du réseau national et d’énergies renouvelables produites sur site (utilités vertes et photovoltaïsme). Bien entendu, cette démarche s’accompagne aussi de la mise en place d’un équipement de secours qui est lui aussi durable.

Repenser ses mobilités et considérer l’hydrogène comme source d’énergie

ENGIE vous accompagne également dans le choix des mobilités. Pour cela, un mélange de technologies est préférable. Par exemple, l’électrique pour les voitures, utilitaires, le bioGNV pour les camions, mais aussi l’hydrogène pour la mobilité lourde. 

Concernant l’hydrogène, il est principalement utilisé pour l’industrie et la mobilité lourde. Cette source d’énergie, encore assez méconnue du grand public, est un réel moyen pour votre entreprise de baisser l’empreinte carbone. Il permet de remplacer l’hydrogène gris dans les processus industriels mais est aussi employé dans les carburants de synthèse qui peuvent être produits à l’aide du C02 capté sur votre site.

Conclusion

Le réchauffement climatique et la dégradation des milieux naturels sont deux des grands enjeux du 21ème siècle. Néanmoins un mouvement est en marche pour relever ces défis. ENGIE fait partie des acteurs luttant pour préserver notre planète et vous engage à les suivre dans leur démarche tout en continuant vos activités. Ils vous proposent une autre démarche, plus respectueuse, plus verte mais pas moins efficace vous permettant d’atteindre vos objectifs.

Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur l’environnement et l’aide à la formalisation d’une démarche RSE. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.

20/03/23

Le rôle du biochar dans la transition bas-carbone

  • Auteur: Orki
  • Temps de lecture: 5 min

La transition bas-carbone est devenue une priorité pour de nombreux pays et organisations en raison de l’impact environnemental des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le climat mondial. 

Réduire les émissions de gaz à effet de serre devient donc un impératif pour les entreprises.  

La législation impose de plus en plus aux entreprises réaliser le bilan carbone entreprise pour rendre compte de leur impact environnemental. La nécessité d’adopter des plans de transition devient un impératif. 

Certains référentiels, comme le Science Based Target, incitent à définir des trajectoires conformes aux accords de Paris et à compenser les émissions résiduelles en finançant des projets bas-carbone.

Les solutions de stockage de CO2 par les sols 

Les sols peuvent stocker de grandes quantités de carbone organique, ce qui peut aider à réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère. 

Les pratiques agricoles durables telles que la conservation des sols et l’agroforesterie peuvent aider à stocker du carbone dans les sols, mais il existe également des technologies spécifiques pour stocker du carbone dans les sols, comme le biochar.

Le stockage de carbone dans les sols grâce au biochar

Le processus de production du biochar implique la combustion de matière organique (tels que les déchets de bois, les résidus de cultures, les déchets alimentaires, etc.) dans un environnement contrôlé, en l’absence d’oxygène. 

Le biochar est un matériau très stable, qui peut rester dans le sol pendant des centaines, voire des milliers d’années. 

Le biochar permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en stockant du carbone dans les sols plutôt que de le laisser dans l’atmosphère. 

Le stockage de carbone dans les sols grâce au biochar peut également améliorer la qualité du sol en augmentant la capacité de rétention d’eau, la fertilité et la biodiversité. 

Cela permet notamment de réduire les besoins en engrais et d’améliorer la santé des plantes.

Biochar (Simon Dooley)

Les efforts en cours pour encourager l’utilisation du biochar

Malgré les avantages environnementaux du biochar, son utilisation reste relativement peu répandue. 

De plus en plus d’initiatives sont néanmoins mises en place pour encourager son utilisation dans la transition bas-carbone.

En France, le plan Ecophyto 2+ encourage l’agriculture de conservation, qui implique l’utilisation du biochar pour stocker du carbone dans les sols.

De même, le gouvernement canadien a lancé le Programme Agri-environnemental visant à encourager les pratiques agricoles durables, y compris l’utilisation du biochar.

Les entreprises ont commencé à explorer l’utilisation du biochar dans leurs opérations pour réduire leur empreinte carbone.

Par exemple, Microsoft utilise du biochar pour stocker du carbone dans les sols et réduire les émissions de gaz à effet de serre associées à ses opérations.

Plusieurs sources de financement existent pour le calcul du biochar : 

  • Des financements gouvernementaux et des subventions. 
  • L’émission de crédits carbone, qui peuvent être vendus sur le marché du carbone

L’International Biochar Initiative (IBI) est une organisation mondiale qui promeut l’utilisation du biochar pour la durabilité environnementale et agricole. 

De même, Biochar for Sustainable Soils est une organisation européenne qui vise à promouvoir l’utilisation du biochar pour la durabilité environnementale et l’agriculture régénérative.

15/01/23

Réforme de la Haute Valeur Environnementale (HVE): Vers la troisième voie de l’agriculture ?

  • Auteur: Loïck Berthiaud
  • Temps de lecture: 5 min

Alors qu’on oppose régulièrement agriculture biologique et agriculture  conventionnelle, une troisième voie semble s’ouvrir. Encore méconnue il y a peu  de temps, la certification HVE gagne du terrain. Son arrivée dans la PAC ainsi que  sa réforme lui permettront-elles de répondre aux nombreuses critiques qui lui sont adressées et de poursuivre ainsi sur une dynamique favorable ?

La place de la HVE aujourd’hui

La certification HVE (Haute Valeur Environnementale) existe depuis 2012 suite  aux rencontres politiques du Grenelle de l’environnement. Son ambition est de certifier tout type d’exploitation mettant en œuvre des pratiques plus respectueuses de l’environnement, à l’instar de l’AB (Agriculture Biologique).

logo du label HVE [A]

Quel paysage pour la HVE

En janvier 2022, près de 25 000 exploitations sont certifiées (dont 80% sont des exploitations viticoles), ce qui représente 6,4 % des exploitations et 4,4 % de la  surface agricole française[1], encore loin derrière le bio qui couvre 10% du  territoire national[2]. Pourtant, la HVE présente aujourd’hui une forte dynamique avec une progression de 73% entre 2021 et 2022[1]

Évolution du nombre d’exploitations certifiées HVE [B]

Les modes de certifications

Il existe actuellement 3 niveaux de certification[3], mais seul le dernier permet de bénéficier de la mention « Haute Valeur Environnementale. »

Pour être certifié niveau 3, deux méthodes sont possibles

L’approche thématique ou « Voie A » : elle se base sur une quarantaine de critères regroupés en 4 thématiques (biodiversité, phytosanitaire, fertilisation,  irrigation). Une note minimale sur chaque thématique permet d’être certifié. Par exemple, un des indicateurs de la thématique biodiversité est le nombre d’espèces végétales cultivées. Plus on cultive d’espèces, plus on gagne de points comme le montre le tableau ci-dessous.

L’approche globale ou « Voie B » : l’exploitation doit posséder une part conséquente de surface en prairies permanentes ou en IAE (Infrastructures d’Intérêts Agroécologiques, des haies par exemple) et les intrants ne doivent représenter qu’un faible poids dans le chiffre d’affaires.

Un label critiqué

Malgré sa dénomination, la certification peine à convaincre sur le plan environnemental. 

En effet, une étude non publiée de l’Office Français de la Biodiversité déplore « l’absence de plus-value environnementale »[4] tandis que le rapport de la Cour  des Comptes affirme que la HVE « n’apporte […] pas de garantie  environnementale suffisante à l’heure actuelle »[5]. Même au niveau Européen,  la HVE est critiquée quant à ses promesses environnementales comme écrit dans  une note de la Commission européenne le 31 mars dernier[6]

Réforme de la certification

Pour répondre aux critiques, mais surtout pour intégrer la HVE comme moyen  d’accéder au nouveau système d’éco-régime de la PAC 2023-2027, une révision de la HVE a été effectuée.

Nouvelle PAC et écorégimes 

L’arrivée de la nouvelle PAC 2023-2027 amène notamment un durcissement de la conditionnalité ainsi que la fin du paiement vert (paiement découplé versé aux exploitants respectant certains critères environnementaux), désormais remplacé par les éco-régimes[7]. Ces éco-régimes sont des aides à vocations environnementales allant au-delà de la nouvelle conditionnalité.

Le PSN (Plan Stratégique Nationale), document qui définit les modalités au niveau national de la PAC, permet d’accéder aux éco-régimes  via 3 voies non cumulables[8]:

– Niveau standard de l’éco-régime : voie CE-2+ (60€/ha)

– Niveau supérieur de l’éco-régime : voie HVE (82€/ha)

– Niveau spécifique de l’écorégime : AB (112€/ha)

Ainsi, la France a répondu à la note de la Comission Européenne du 31 mars et a différencié les montants des aides entre l’AB et la HVE. 

Révision de la certification

Le travail a été initié fin 2021 afin d’être terminé au moment de la mise en œuvre de la nouvelle PAC, le 1er janvier 2023[9]. Cette rénovation s’est faite grâce à plusieurs groupes de travail associant représentants professionnels agricoles, ONG environnementales, experts techniques et scientifiques ainsi que l’administration. Le nouveau référentiel a reçu un avis favorable de la commission en charge du dossier (Commission nationale de la certification environnementale), de la commission européenne et a été soumis à la consultation du public. Il est entré en vigueur le 1er janvier 2023.

Contenu de la nouvelle certification

La nouvelle version supprime la Voie B de la certification et propose une révision de la voie A avec des changements au niveau des critères,  indicateurs et seuils[10]. Ainsi, des items sont ajoutés comme la taille des parcelles ou encore la vie du sol. Il y a aussi eu une modification des seuils et des critères avec par exemple le passage de 4 à 5 ou 6 espèces cultivées pour gagner un point dans l’item de diversification.

Il est possible de trouver l’ensemble du nouveau référentiel ici.

Quel avenir pour la HVE ?

Malgré les oppositions, la HVE poursuit sa dynamique et cela ne semble pas prêt de s’arrêter. En effet, la certification a récemment pu bénéficier du soutien des pouvoirs publics avec un crédit d’impôt suite au Plan de relance du gouvernement[11]. La certification rentre également dans les 50% de produits de qualité imposés par la loi Egalim dans la restauration collective [12]. Enfin, de plus en plus d’industriels et de distributeurs demandent la certification pour accéder aux marchés [13]. Ces nouveaux avantages ainsi que la nouvelle PAC devraient permettre de maintenir la dynamique et de viser les 50 000 exploitations certifiées en 2030 comme le voudrait le gouvernement[1].

Conclusion

La certification HVE est désormais bien intégrée dans le paysage agricole français et devrait continuer à prendre de l’importance dans les prochaines années. Elle permet d’offrir un compromis entre l’AB, aux exigences plus strictes, et l’absence de certifications.

Certaines spécialisations à AgroParisTech se penchent sur l’aide à la formalisation d’une démarche RSE ou encore sur l’optimisation de processus agricoles. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.

08/12/22

La COP 27

  • Autrice : Clara Martinot
  • Temps de lecture : 6min

Le 6 Novembre 2022 a eu lieu l’ouverture de la 27ème édition de la COP (Conference of the parties) à Sharm El Sheikh en Égypte. Selon le Président Abdel Fattah El-Sissi, elle constitue une opportunité d’agir unis contre une menace que l’on ne peut affronter qu’ensemble : le changement climatique. [1]
Cet événement très médiatisé réunit les représentants de presque 200 pays qui y discutent des enjeux majeurs pour le climat.

Quel est l’origine de cet événement ? Comment s’est déroulée la COP 27? Quels sont les enjeux et controverses des COP ?

L’origine et les objectifs de la COP

Afin de mieux comprendre la COP27 et ses enjeux, il est nécessaire de connaître son histoire ainsi que les objectifs des COP antérieures.

Origine et évolution

Les COP ont lieu tous les ans depuis 1995. Avant chaque COP, des intersessions ou « pré-COP » ont lieu afin de préparer les négociations très médiatisées de la conférence. Elles permettent alors d’identifier les points de convergence et ceux où plus de travail reste nécessaire.

La première COP s’est tenue à Berlin en 1995, elle avait pour but de réduire les émissions de gaz à effet de serre des États membres. La COP 21, en 2015, à Paris, a permis la signature du 1er accord universel sur le climat. Signé par 194 pays, il a pour but de maintenir le réchauffement climatique sous la barre de 2°C. Ces accords sont juridiquement contraignants : les pays signataires qui ne les respectent pas auront des sanctions. [2]

Ambitions et objectifs de la COP

L’objectif de la COP est de réunir les dirigeants du monde entier malgré les crises géo-politiques et de trouver un terrain d’entente sur le climat. L’enjeu majeur serait surtout de passer des négociations aux actions concrètes. [3]

La COP27 repose sur 4 axes majeurs. Ils correspondent tout d’abord à l’atténuation du réchauffement climatique et à l’adaptation aux conséquences du changement climatique. Mais ils comprennent aussi le financement pour remplir les engagements ultérieurs et la collaboration entre les différents pays. Cette collaboration comprend une participation active des pays Africains, victimes d’une grande partie des catastrophes climatiques. [1]

Le déroulement

Les COP sont des événements internationaux de grande ampleur. Ils possèdent une organisation importante, dans laquelle interviennent plusieurs acteurs majoritairement politiques.

Le lieu de la COP27

En 2022, la COP a pris place en Égypte

Le pays hôte porte la présidence de l’événement, il est très respecté et son rôle principal est de s’assurer que de nombreuses décisions importantes soient prises afin de réduire le changement climatique. En cette année 2022, un enjeu majeur a été soulevé par la localisation de la COP. En effet, elle a eu lieu sur le continent Africain, où les pays en développement et leur forte croissance constituent un challenge important. [4]

Le calendrier de la COP

Une COP dure environ 11 jours, cette année elle a eu lieu entre le 7 et le 20 novembre 2022. Chaque jour était porteur d’une thématique

Calendrier des thématiques abordées lors de la COP

La place des étudiants dans les négociations

Une volonté de l’ambassadeur Wael Aboulmagd était que les jeunes, les femmes, et plus largement la société civile soient représentés, qu’ils puissent participer et contribuer aux échanges dans cette COP. De plus, chaque année des élèves de différentes écoles dont AgroParisTech partent aux Conférences des Parties (COP). Ainsi, ils assistent aux négociations en cours et représentent le corps étudiant dans cette instance internationale.

Un avenir ?

Malgré l’histoire et l’organisation importante des COP, ces négociations ont-elles vraiment un impact ? Pouvons-nous imaginer qu’elles constituent une solution durable à la crise climatique majeure à venir ?

La sensibilisation des civils dans la COP

Malgré la volonté de l’Égypte d’inclure les représentants civils, leur rôle est principalement consultatif.

Ainsi, Greta Thunberg, la jeune militante suédoise pour le climat dénonce le côté « greenwashing » omniprésent dans les COP. Elle dénonce également une action pour le climat de niveau trop faible par rapport à l’importance des enjeux.[5]

De nombreuses manifestations ont lieu sur place pour convaincre les dirigeants avant les accords mais aussi à travers le monde pour sensibiliser sur la problématique environnementale. [6]

Les projections sont-elles réalisées ?

Niveau de respect des accords signés à la COP [8]

Selon un rapport de Climate Action Tracker, seul un pays respecte les accords de Paris en limitant ses émissions de gaz à effets de serre. Ainsi, il est possible de questionner la légitimité des négociations et accords signés lors des COP. [7]

En conclusion, la COP27 représente des enjeux majeurs dans la lutte contre le changement climatique. Elle a permis de sensibiliser et rassembler le monde face à ces problématiques. De nombreux progrès ont déjà été réalisés notamment grâce aux accords de Paris. Elle est cependant beaucoup associée à des controverses et des défauts. La plus grande polémique reste l’incohérence de centaines de jets privés qui se rendent à une conférence censée lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Conclusion

Face aux menaces environnementales qui ne cessent d’augmenter, le sommet de la COP s’avère nécessaire afin de coopérer mondialement.

L’établissement d’accords entre pays sous peine de sanctions permet de s’assurer d’un investissement mondial dans cette lutte. On note également une sensibilisation du public pour la cause environnementale. Une certaine révolte contre des décisions non tenues par les gouvernements semble d’ailleurs faire face.

Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur le conseil et aide à la formalisation d’une démarche RSE. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.

21/11/22

Le plastique : quelles alternatives plus durables à ce matériau aujourd’hui indispensable ?

  • Autrice : Rachel Philippe
  • Temps de lecture : 6 minutes

Aujourd’hui, le plastique provient majoritairement de ressources fossiles polluantes et bientôt épuisées. Il faut au minimum 450 ans pour que ce matériau se dégrade, dans le cas où il finit par  se dégrader complètement. Il contribue au réchauffement climatique, est nocif pour la santé  humaine et menace les écosystèmes planétaires [1].
Afin de limiter les effets nocifs des plastiques, il existe des alternatives plus respectueuses de l’environnement.

Quels sont ces matériaux alternatifs ? En quoi sont-ils plus écologiques ? Comment sont-ils produits et qu’est-ce qui limite leur utilisation à grande échelle ?

Décharge de déchets plastiques [A]

Définition et identification des bioplastiques

L’appellation de « bioplastique », ou « biopolymère » regroupe deux catégories de matériaux :

  • Les plastiques biosourcés : ils proviennent de la biomasse, ressource renouvelable, et font opposition aux plastiques pétrosourcés.
  • Les plastiques biodégradables : Des micro-organismes (bactéries, champignons, algues…) peuvent les décomposer dans un environnement favorable (conditions de température, d’oxygène…) [2].

Ainsi, on distingue trois combinaisons possibles de catégories de bioplastiques :

  • Les biopolymères exclusivement biosourcés : Bio-PE, Bio-PP, Bio-PVC, Bio-PET…
  • Les biopolymères exclusivement biodégradables : PBAT, PCL…
  • Les biopolymères biosourcés et biodégradables : PLA, PHA… [3]

Afin de repérer ces bioplastiques dans notre consommation, il existe plusieurs labels [4] :

Label de compostabilité [B]
Labels européens indiquant un produit biosourcé [B]

La compostabilité est également un indicateur de biodégradabilité. En effet, un plastique  compostable est forcément biodégradable. Cependant, la réciproque n’est pas toujours vraie [2].
Aujourd’hui, seulement 1% du plastique mondial est du bioplastique. Une plus faible proportion de ce bioplastique est de nature biosourcée et biodégradable [3]. Pourtant, ces derniers sont les bioplastiques les plus écologiques.

La fabrication, les applications et les limites de quelques plastiques biosourcés et biodégradables

Les industriels vendent les bioplastiques sous la forme de granulés. Il existe quatre procédés différents donnant la structure finale au matériau. Afin d’obtenir des produits rigides, les  industries se penchent vers les procédés de thermoformage (technique permettant la réalisation de formes d’un matériau par chauffage) ou d’injection. Pour des  produits souples, on utilisera l’extrusion. Le soufflage permet d’obtenir une rigidité intermédiaire [5].

Le PLA : acide polylactique

L’acide lactique obtenu par fermentation de glucides comme le saccharose (betterave, canne  à sucre) ou l’amidon (maïs, pomme de terre) s’autoassemble pour former le PLA. Il sert à  l’impression 3D et convient comme emballage alimentaire car il résiste aux acides gras et à  de nombreux solvants organiques [6].
Nécessitant des ressources végétales issues de grandes cultures et de grandes quantités  d’eau, il entre en concurrence avec l’enjeu de l’alimentation humaine.

Résine de PLA sous la forme de granulés : matière première pour les industriels de la plasturgie
[C]

Le CA : acétate de cellulose

L’acétate de cellulose est une molécule de cellulose issue du coton ou du bois ayant subi  une acétylation. Il est utilisé pour la fabrication de montures de lunettes [7].

Synthèse d’acétate de cellulose à partir de cellulose [D]

Les PHA : polyhydroxyalcanoates

Leur synthèse se fait via une fermentation par des bactéries ou archées. C’est une famille de  biopolymères comprenant notamment le PHB (poly-β-hydroxybutyrate, polymère biodégradable). Ils sont utilisés dans les emballages alimentaires.  Reconnus pour leur insolubilité dans l’eau, ils sont également idéaux pour des applications médicales. Récemment, une importante optimisation de leurs conditions de culture a été découverte, ce qui a permis d’augmenter leur rendement, de diminuer leur coût de production et de favoriser l’industrialisation. Ils sont désormais très compétitifs avec les plastiques actuels [8].

Le chitosan

La chitine est une macromolécule glucidique que l’on trouve dans l’exosquelette des  crustacés et arthropodes ainsi que dans la paroi des champignons. Cette molécule est transformée en chitosan par désacétylation de certains monomères.

Le chitosan possède de nombreuses propriétés bénéfiques à son usage dans le secteur  alimentaire : il est antibactérien, antifongique, antioxydant et émulsifiant. Il est prometteur  dans l’industrie car il utilise des co-produits de l’aquaculture.
À l’avenir, on pourra l’utiliser comme film protecteur comestible pour les aliments [9]. Cette  fonctionnalité sera également permise par d’autres molécules comme l’alginate issue des algues [3], ou encore la caséine, protéine du lait [10].

Synthèse de chitosan à partir de chitine [E]

Conclusion

La production de bioplastique biosourcés et biodégradables est certes bénéfique pour l’environnement mais présente des limites. Du fait de leur biodégradabilité, ces biopolymères sont plus fragiles que leurs concurrents pétrosourcés. Cela limite leur utilisation dans certains domaines. Leur coût élevé de production reste le facteur limitant majoritaire. Par exemple, le PET est au prix 2€/kg en 2022 [11], alors que celui du PLA est près de dix fois plus élevé [12]. Finalement, le plastique issu de la pétrochimie et non biodégradable est peu couteux et facile à travailler, ce qui rend difficile l’introduction d’alternatives.


Certaines spécialisations à AgroParisTech se penchent sur ces problèmes de durabilité des produits en cherchant à trouver les meilleures alternatives possibles. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers.

16/11/22

Transition énergétique dans les grands secteurs d’activité en France et dans le monde

  • Auteur : Romain Lods
  • Temps de lecture estimé : 8 minutes

“La transition énergétique vise à préparer l’après pétrole et à instaurer un modèle énergétique robuste et durable face aux enjeux d’approvisionnement en énergie, à l’évolution des prix, à l’épuisement des ressources et aux impératifs de la protection de l’environnement” (objectifs de la loi de la transition énergétique française pour la croissance verte) [1].

Dans un contexte de crise énergétique avec une flambée des prix du gaz et de l’électricité, de réchauffement climatique et de croissance fulgurante de la population, la question de la production, de la consommation énergétique et de son impact environnemental devient plus que pertinente. A l’origine du développement de l’économie, d’innovations technologiques et du progrès technique, les différents secteurs d’activité tels que les transports, le résidentiel et l’industrie sont moteurs et indispensables au bon fonctionnement des sociétés humaines actuelles. En revanche, certains de ces secteurs sont critiqués pour leur surconsommation d’énergie, d’autant plus que celles-ci sont majoritairement d’origine non renouvelable. Quelle est la tendance actuelle de leur consommation énergétique ? Quels sont les moyens mis en œuvre afin de réaliser une transition énergétique ? Quels sont les leviers majeurs sur lesquels s’appuyer ?

“L’énergie primaire est l’ensemble des produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés. Ce sont principalement le pétrole brut, les schistes bitumineux, le gaz naturel, les combustibles minéraux solides, la biomasse, le rayonnement solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie du vent, la géothermie et l’énergie tirée de la fission de l’uranium”. [2]

TWh = térawattheure = 1 milliard de kWh 
5 MWh = consommation moyenne annuelle d’électricité d’un foyer en France [3]

I – Etat de la consommation énergétique dans les différents secteurs d’activité

1 – Une consommation énergétique en croissance malgré les objectifs des accords de Paris

En France

En France, les secteurs les plus énergivores sont le résidentiel (487 TWh) et le Transport (443 TWh) qui représentent à eux deux 60% de la consommation énergétique française en 2019. L’agriculture et la pêche y représentent seulement 3%.

La consommation finale à usage énergétique, corrigée des variations climatiques, s’élève à 1 562 TWh en 2020 et est en forte baisse par rapport à 2019 (- 5,6 %) du fait de la pandémie liée au coronavirus mais cette tendance est de nouveau revenue à son statu quo.

La consommation énergétique en France diminue légèrement depuis plusieurs années alors qu’à l’échelle mondiale, elle ne cesse de croître, principalement portée par la croissance de la demande asiatique [1].

Dans le monde

Les données concernant la consommation énergétique sectorielle mondiale n’étant que très peu référencées, nous nous appuierons sur les 5 pays les plus énergivores (Chine, Etats-Unis, Inde, Russie, Japon) . Ils représentent à eux seuls 60% de la consommation énergétique mondiale [4]. On observe que ce sont les secteurs de l’industrie et des transports qui prédominent dans la consommation énergétique et représentent à eux seuls 65% de la consommation énergétique totale.

Actuellement, les indicateurs d’efficacité énergétique et de décarbonisation sont revenus aux tendances précédentes, loin d’être suffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

1Mtoe (Million Tonnes of Oil Equivalent) = 11630 Twh

Consommation énergétique finale par secteur (2018)

II – Un pas vers la transition énergétique?

1 – Parmi ces secteurs, lesquels consomment le plus d’énergie non renouvelable?

En France

En France, en 2020, la consommation totale de produits pétroliers raffinés (hors biocarburants) s’établit à 60,4 Mtep (=702,5 Twh), en données corrigées des variations climatiques. La consommation d’énergie pour le chauffage est plus forte quand l’hiver est plus rigoureux. C’est une évidence qui ne présente pas un grand intérêt pour l’analyse dans la mesure où elle ne traduit pas un changement des comportements. Pour mieux analyser les évolutions, on calcule des consommations « corrigées du climat » (primaire et finale). C’est-à-dire qu’on essaie d’évaluer ce qu’aurait été la consommation si les températures avaient été « normales ». On obtient un résultat théorique, qui dépend de la méthode utilisée et qui complète la consommation « réelle », celle qui est observée [5]. Elle recule très nettement sur un an (- 10,4 %), en raison principalement de la chute de la consommation des transports (- 16 %) qui représentent plus de la moitié de la consommation. Depuis le milieu des années 2000, la tendance était déjà à la baisse, à un rythme néanmoins bien plus modéré (-1,5 % par an en moyenne entre 2005 et 2019). Cette tendance de long terme est principalement imputable à l’industrie, au résidentiel et au tertiaire, la consommation à usage de transport étant restée assez stable entre 1990 et 2019.

Dans le monde

A l’échelle mondiale, le secteur de production d’électricité est le plus néfaste pour l’environnement, ce qui est principalement dû à l’utilisation de charbon qui possède la plus forte teneur en CO2 libéré par kWh (1060 gCO2/kWh contre 418 pour le gaz et 6 pour le nucléaire) [6]. Il représente 41% de la part des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie en 2019. Les secteurs des transports et de l’électricité représentent donc un vrai enjeu dans la transition énergétique à l’échelle mondiale.

2 – Que dire de l’utilisation d’énergie renouvelable dans ces secteurs et de façon générale ?

En France

L’extraction d’énergies fossiles a fortement décliné jusqu’au milieu des années 2000 et est désormais marginale avec l’arrêt de l’extraction de charbon et de gaz naturel. En revanche, la production d’origine renouvelable (éolien, biocarburants, biogaz…) augmente progressivement depuis le milieu des années 2000. Le bois-énergie, qui représente la quasi-totalité de la biomasse solide, demeure la première source d’énergie renouvelable consommée, loin devant l’électricité d’origine hydraulique. Le secteur utilisant actuellement la plus grande part d’énergies renouvelables pour assurer son fonctionnement est le secteur résidentiel (25%). La stratégie de décarbonisation pour assurer la transition énergétique passe dans un premier temps grâce au fonctionnement de centrales nucléaires, lui permettant d’atteindre plus efficacement ses objectifs contrairement à l’Allemagne qui utilise encore ses centrales à charbon. La question du nucléaire représente également un défi auquel des solutions devront être proposées afin de ne pas en être dépendant.

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie atteint 19% en 2020 contre les 23% attendus (seul pays d’Europe n’ayant pas atteint son objectif) [7].

Dans le monde

Compte tenu d’une forte utilisation de bois-énergie couplée à une plus faible consommation d’énergie, les pays africains affichent une part d’énergies renouvelables proche de 50 % (le bois est considéré comme une ressource renouvelable et neutre en carbone car le carbone rejeté lors de la combustion est stocké lors de la croissance des arbres. Toutefois, la question de l’utilisation du bois en tant qu’énergie renouvelable soulève encore de nombreux débats). À l’opposé, les pays disposant de ressources abondantes en énergies fossiles tels que la Russie et les pays du Moyen-Orient sont très peu impliqués dans la transition énergétique.

Pays les plus pollueurs actuellement, la Chine puis l’Inde restent tout de même les premiers producteurs d’énergies renouvelables dans le monde en 2019 [7]

Conclusion

Ainsi, la transition énergétique s’applique de manière hétérogène entre les pays et au sein des différents secteurs. Les secteurs des transports et de l’électricité sont les plus énergivores et présentent le plus gros défi de décarbonisation. La tendance mondiale reste trop peu encourageante pour le futur mais des efforts sont réalisés depuis les années 2000. Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur le domaine de l’énergie et de l’environnement. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers. 

13/09/22

Newsletter – Septembre 2022

  • Durée de lecture estimée : 5 minutes
  • Auteur : Romain Thierry

Ça y est : c’est la rentrée ! De nouveaux étudiants AgroParisTech sont déjà intéressés par notre association et le mandat actuel se prépare pour les former afin de mener à bien la pérennité de notre belle structure.
Attention cependant, il ne faut pas croire que “rentrée” signifie “reprise du travail”. Nos chers membres du Pôle Études n’ont pas cessé de suivre les études, le Pôle Communication n’a pas cessé de promouvoir notre image auprès de nos parties externes et tous les autres membres ont également mis la main à la pâte.
Bref, un été bien rempli pour nos chers Junior-Entrepreneurs qui peuvent désormais travailler sur le Plateau de Saclay, entourés d’autres Grandes Écoles d’Ingénieurs et de leurs Junior-Entreprises. Pour illustrer tout ce travail, voici quelques exemples d’études réalisées cet été…

Enquête de détermination des fonctionnalités d’un outil agronomique

Des étudiants d’une Grande École d’ingénieur française ont eu pour projet de développer un outil pour aider les agriculteurs et entreprises à établir, à petit prix, un suivi de leurs terres et cultures. Il s’agit de détecter et mesurer les dégâts dus aux aléas climatiques et/ou maladies sur une exploitation agricole. Pour construire pareil outil, ils ont demandé à ASE de les aider à comprendre les attentes des potentiels utilisateurs de celui-ci. ASE a alors mené une enquête auprès des agriculteurs et des entreprises du milieu agricole pour déterminer qualitativement et quantitativement quelles fonctionnalités étaient attendues ainsi que la portée de leurs applications. Ce fut une mission enrichissante pour nos étudiants réalisateurs et leur compte-rendu synthétique le fut tout autant pour les concepteurs.

La déshydratation du fourrage pour lutter contre les marées vertes

Une agglomération française et ASE ont travaillé ensemble pour étudier la faisabilité de l’implantation d’une usine de déshydratation de fourrage afin de promouvoir la plantation de luzerne sur son territoire et ainsi fixer davantage d’azote dans ses sols. Vous connaissez sûrement la suite : plus d’azote fixé dans le sol induit moins d’azote dans les cours d’eau puis moins d’azote dans l’eau de mer et donc une prolifération d’algues vertes réduite ! Il s’agit donc pour nos étudiants réalisateurs de concevoir un circuit économique court pour la déshydratation de la luzerne et la production de granulés de chauffage. Défi relevé !

Benchmark in China

Les nouveaux produits végétaux de substitution font aujourd’hui leur grande entrée dans l’agroalimentaire. C’est la raison pour laquelle un géant français de l’électroménager a fait appel à ASE pour mener une étude de benchmark sur la conservation de laits végétaux au réfrigérateur. La petite subtilité de cette étude est qu’elle devait se faire en chinois. C’est donc un étudiant AgroParisTech maniant bien la langue qui a été retenu pour cette mission. Le résultat était à la hauteur des attentes. ASE a démontré une nouvelle fois son excellence et sa polyvalence technique et linguistique. 

Retrouver un procédé de fabrication

Une entreprise spécialisée dans la modernisation d’anciens produits alimentaires nous a contacté afin de trouver un procédé de fabrication facilement industrialisable pour son produit d’intérêt. Le but final était d’approcher au maximum toutes les qualités du produit désiré et le procédé, si les résultats étaient jugés satisfaisant, devait être remis au commanditaire sous la forme d’un rapport.

Concernant l’environnement, le nombre de demandes d’étude est en hausse cette année encore. L’urgence climatique et les prises de consciences se font encore davantage ressentir en cette période de sécheresse et agir n’est plus une option. De l’analyse du cycle de vie d’un produit à la création d’un dossier pour candidater à une certification en passant par la réduction de son empreinte carbone, de nombreuses demandes nous parviennent chaque année. Reconnue pour ses démarches en RSE, notre Junior-Entreprise sait répondre au mieux à toutes ces missions.

En conclusion

AgroParisTech Service Études vit donc une nouvelle transition sur Saclay et nos étudiants ainsi que nos clients, sont toujours plus nombreux à se présenter à nous. C’est sur ce nouveau campus que s’installe une nouvelle dynamique entre les trois promotions d’étudiants AgroParisTech et les autres Grandes Écoles du plateau. Tout cela semble bien prometteur pour notre structure.

11/05/22

Newsletter – Avril 2022

  • Durée de lecture estimée : 3 minutes
  • Auteur : Romain Thierry

AgroParisTech Service Études s’est lancée, avec la coopération de Junior-Entreprises du plateau de Saclay (CentraleSupélec, Polytechnique, ESTACA, l’ENSTA et l’ENSAE) dans la réalisation d’une COP RSE, un sujet aujourd’hui phare dans le monde de l’entreprise, pour organiser des formations et aboutir à une charte RSE inter-JE.

Pour parfaire notre expérience, nous avons participé au Prix d’Excellence et avons rejoint la L6 aux côtés de Skema Conseil, Junior CentraleSupélec, Marketing Méditerranée, Escadrille et N7 Consulting !

Enfin, comment ne pas citer le rapprochement avec APT Innovation qui, en parallèle de notre partenariat avec le Food’Inn Lab, saura renforcer nos liens avec des start-ups innovantes et séduire aussi bien les étudiants-réalisateurs et les étudiantes- réalisatrices que les entrepreneurs pour construire des projets ensemble !

Produits phytosanitaires

AgroParisTech Service Études a travaillé, en décembre dernier, avec une entreprise développant des outils et des projets au sujet de la conservation des semences. Elle cherchait à poster sur son site internet des articles percutants et solides sur le plan technique. ASE l’a donc mise en relation avec un étudiant pour que ce dernier rédige les articles demandés et puisse y apporter un regard neuf et dynamique tout en gagnant en compétence.

Étude de l’impact de la diminution de la consommation de viande

C’est pour ce même regard qu’une entreprise leader dans le secteur agroalimentaire mondial s’est adressée à ASE afin de réaliser une étude transversale sur l’impact de la diminution de la consommation de viande dans le monde. L’analyse portait sur les conséquences en termes d’émission de gaz à effet de serre, d’occupation des sols ou encore, dans le cas d’un arrêt total de cette consommation, des conséquences que cela pourrait engendrer sur les trois piliers du développement durable : Environnemental, Social et Économique.

Création d’une base de données pour de nouveaux modes de restauration

Une entreprise spécialisée dans les alternatives aux systèmes de restauration classiques se lance dans la préparation de produits alimentaires et a eu besoin de créer une base de données pour étiqueter ces denrées conformément aux normes et lois de commercialisation. ASE a donc été choisie pour structurer et remplir cette base de données en suivant les exigences posées.

Étude sur les procédés de conservation des légumineuses

Une autre étude portant sur le génie des procédés, la microbiologie et l’économie a été proposée à AgroParisTech Service Études. Notre Junior-Entreprise réalise actuellement un état de l’art des procédés de fermentation des légumineuses pour une interprofession des oléoprotéagineux, accompagnée d’une analyse des acteurs de la filière, pour comprendre au mieux son potentiel.

Protection de la biodiversité

Une association travaillant à préserver et restaurer la continuité écologique d’une portion de territoire en Bourgogne souhaite mener une initiative originale, collective et participative de protection de la biodiversité ordinaire. AgroParisTech Service Études devait alors valider le projet au travers d’une étude de faisabilité et d’une étude marketing.

Bilan carbone et labellisation Agroécologique

Toujours pour avoir une expertise sur un projet environnemental, un réseau d’aide aux ONG a demandé à ASE de construire et d’analyser la structure du dossier d’enregistrement carbone pour obtenir une labellisation de type Vera, Gold Standard. L’étude consistait à enregistrer le bilan carbone d’un projet environnemental et agricole où ont été mis en place des pratiques agroécologiques en Afrique et élaborer le document de demande de certification.