10/01/22

L’essor du “reconditionné”

  • Autrice : Leila
  • Temps de lecture estimé : 4 minutes

Le mardi 2 novembre, un texte de loi visant à renforcer la régulation environnementale du numérique a été adopté par le Parlement. Une des mesures évoquées dans ce texte porte sur la limitation du  renouvellement des appareils numériques,  « dont la fabrication représente 70% de l’empreinte carbone du numérique en France ». [1] 

Une des solutions en plein essor ces dernières années pour limiter la production des objets électroniques est le reconditionnement. En effet, dans un monde où le numérique est omniprésent et où ces objets sont devenus indispensables à une grande partie de la population, il est essentiel d’évaluer leur impact écologique sur notre planète et de trouver des solutions à cette problématique au plus vite.

Le reconditionnement, un marché en plein expansion pour les professionnels…

Fructueux, efficace et écologique, le reconditionnement d’objets électroniques est devenu, en quelques années, une alternative qui attire de plus en plus d’adeptes. Il se définit par une remise en état d’un produit mais se différencie du matériel d’occasion. Les smartphones, tout comme les ordinateurs, les aspirateurs, les consoles de jeux, les appareils photos, les machines à café, les lave-linges sont éligibles à ce dernier. Au vu du nombre d’objets électroniques commercialisés chaque année autour du globe, le marché du reconditionné se révèle gigantesque, avec à la clé un impact positif indiscutable sur l’environnement mais aussi un enjeu financier colossal.

Ainsi, depuis une dizaine d’années, de nombreuses startups et entreprises se lancent dans le reconditionnement et les acteurs se multiplient sur ce marché [2]

● les reconditionneurs comme Remade, Recommerce, Smaaart, Certideal

● les places de marché comme Backmarket qui mettent en relation les consommateurs et des reconditionneurs en France et partout dans le monde

● les opérateurs de téléphonie et les grandes surfaces qui développent des offres de produits reconditionnés pour leurs clients (en partenariat avec des reconditionneurs). 

…mais aussi très attractif et économique pour les consommateurs.

Les prix attractifs et les longues périodes de garantie séduisent les clients. La preuve en est, aujourd’hui 1/3 des Français a déjà acheté un produit reconditionné d’après une étude menée par Rebuy [3]. Les smartphones reconditionnés sont en moyenne 30 à 40% moins cher que les neufs, tout en offrant un niveau de performance égal et une durée de vie égale voire plus longue. En 2020, 2,6 millions de téléphones reconditionnés ont été vendus en France, contre 16 millions de neufs. L’écart entre les deux marchés reste grand mais les ventes de smartphones reconditionnés ne cessent de croître : elles étaient en hausse de 4% en 2019 et ont même connu une augmentation de presque 20% en 2020 [4].

Par ailleurs, pour alimenter ce marché il est nécessaire que les utilisateurs cèdent leurs anciens téléphones. Il y a quelques années, le processus était compliqué : les prix de reprise étaient complètement différents entre les recycleurs, et les consommateurs étaient souvent mal informés à propos des points de collectes, ou des avantages de reconditionner son smartphone au lieu de le jeter. Mais grâce à des plateformes comme CompaRecycle, un comparateur en ligne, il est aujourd’hui possible de revendre simplement ses objets connectés au meilleur prix tout en favorisant leur reconditionnement en France. Il faut savoir qu’une personne reçoit en moyenne 120 euros pour la reprise de son téléphone, un bénéfice non négligeable pour le consommateur [5]

Mais quels sont les réels avantages du “reconditionné” sur le plan écologique ?

L’impact positif du reconditionné est porté par la suppression de l’empreinte environnementale de production des objets électroniques, mais également celle de leur destruction. On peut s’appuyer sur les propos de Erwann Fangeat, ingénieur au sein de la direction Économie circulaire et Déchets de l’Agence de la transition écologique (Ademe) qui affirme que “ 75% de l’impact écologique d’un smartphone est lié à sa fabrication, donc acheter un téléphone qui a déjà été fabriqué fera un différentiel écologique très important.” [4] Bien sûr, l’industrie du reconditionné a elle-même un impact négatif sur l’environnement : il y a le transport chez le reconditionneur, le changement éventuel d’une pièce (une batterie ou un écran, par exemple). Mais cet impact est en moyenne 3 fois inférieur à celui de la production d’un appareil neuf. [6]

De plus, ce tableau comparatif [5] met en lumière l’économie de matières premières et de la diminution de l’empreinte carbone lors de l’achat d’un smartphone reconditionné : 

Enfin, l’achat d’un appareil remis à neuf est un moyen efficace de lutter contre la surproduction de déchets électroniques et la surconsommation globale de notre société.

Conclusion

Ainsi, le reconditionnement semble limiter considérablement l’impact négatif des objets électroniques sur notre planète. Cependant, la surconsommation reste une des tares de notre société comme le montre ce chiffre : 88% des Français.e.s changent de téléphone alors que l’ancien fonctionne toujours [7]

Par ailleurs, le texte adopté le mardi 2 novembre, ne modifie pas la taxe réduite sur les produits reconditionnés, ce que déplorent certains acteurs du milieu qui souhaiteraient “exonérer les produits reconditionnés et ainsi garantir la compétitivité du reconditionnement” [1].

AgroParisTech Service Etudes porte une attention particulière à son impact écologique ainsi qu’à celui des entreprises avec qui elle travaille, avec une volonté de contribuer à une dynamique plus respectueuse des valeurs qui lui sont chères. 

30/12/21

Newsletter – Décembre 2021

  • Durée de lecture estimée : 3 minutes
  • Auteurs : Romain Thierry, Clémence Caro et Mehdi Souabni

AgroParisTech Service Etudes vient d’achever son processus de Recrutement Formation Passation, débuté il y a quelques semaines afin de constituer et former dans les meilleures conditions le nouveau mandat qui entrera en pleines fonctions en janvier 2022.

AgroParisTech Service Etudes a eu la chance de pouvoir être représentée au Congrès Régional d’Automne organisé par la Junior ESTACA.

Notre Junior-Entreprise a également passé un audit blanc fin octobre dans les standards de la norme ISO 9001 afin d’évaluer l’ensemble de nos processus et a reçu à cette issue une appréciation positive attestant l’amélioration continue de notre structure.

Six membres d’AgroParisTech Service Etudes, du mandat actuel et mandat entrant, ont pu se rendre au Congrès National d’Hiver organisé par la Confédération Nationale des Junior-Entreprises à Seignosse. Ils ont pu échanger avec d’autres Junior-entrepreneurs mais également y dispenser une formation sur la comptabilité extra-financière à l’ensemble du Mouvement afin de présenter le modèle CARE et ses enjeux dans le monde entrepreneurial de demain.

Carbone et production agricole

Un grand groupe semencier français a demandé à AgroParisTech Service Etudes de créer un questionnaire portant sur la question du carbone dans le domaine des semences. Il était également demandé de le distribuer aux étudiants d’AgroParisTech afin d’avoir une vision plus claire sur les exigences des futurs ingénieurs agronomes en termes de pratiques respectueuses de l’environnement. A ceci s’ajoute un travail de synthèse et de réflexion nécessaire à la compréhension de cette approche générationnelle sur les pratiques agronomiques à créer ou employer.

Plantation de pistachiers

Un représentant d’un domaine agricole en France métropolitaine a contacté AgroParisTech Service Etudes pour une étude du marché de la pistache en France. Il s’agissait de réaliser une triple analyse sur la structure de la filière, sur l’offre et enfin sur la demande aux échelles nationales et internationales.

Analyse du marché allemand du blé tendre et de l’orge

Cette étude consistait en un recensement des éléments principaux du marché allemand pour une jeune entreprise cherchant à développer une application pour aider les semenciers. Par son analyse, AgroParisTech Service Etudes a permis de comprendre le mode de fonctionnement de ces marchés afin que le client puisse commencer la phase de dialogue avec les acteurs étrangers.

Étude de faisabilité du développement de produit agroalimentaire

AgroParisTech Service Etudes a accompagné deux entrepreneuses dans le développement d’un nouveau produit laitier agroalimentaire. Pour ce faire, AgroParisTech Service Etudes s’est vu confier la tâche d’enquêter auprès des futures cibles du produit afin de recenser leurs attentes, d’étudier les possibilités de financement, d’aides et d’accompagnement du projet.

Enquête sur le biocontrôle

AgroParisTech Service Etudes a reçu de la part d’une association à visée internationale, spécialisée dans le biocontrôle, la mission suivante : élaborer une base de données d’agriculteurs répondant à des critères spécifiques, et diffuser un questionnaire fourni par l’association en construisant une analyse statistique des résultats. Cette enquête servira par la suite au client pour accorder ses axes de réflexions sur la question du biocontrôle.

Veille réglementaire sur la dénomination “Tisane”

AgroParisTech Service Etudes a répondu à la demande d’une grande société française travaillant dans le domaine des infusions afin de réaliser une veille réglementaire sur la possibilité d’employer le terme “tisane” pour certains de ses produits. Cette veille s’étendait à tous les synonymes de ce nom pour tous les territoires francophones.

Étude sur le stockage de carbone des forêts Miyawaki

Une entreprise française d’holding s’intéressant à l’impact des forêts sur la composition de l’atmosphère s’est adressée à AgroParisTech Service Etudes afin qu’elle réalise une recherche bibliographique sur les forêts Miyawaki. Il s’agissait, suite à ces recherches, de calculer la surface de forêt nécessaire pour capter le carbone excédentaire depuis le début de l’ère industrielle jusqu’à nos jours. A cette mission s’est ajouté le besoin d’apporter des solutions adaptées à l’utilisation de ces forêts en lien avec l’objectif étudié.

Détermination de l’emplacement d’une centrale photovoltaïque

Afin de construire de nouvelles centrales photovoltaïques, une PME, actuellement n°2 de production d’énergie solaire en France, avait besoin d’une analyse des terrains pour savoir si ceux-ci étaient propices à l’installation d’une telle infrastructure. AgroParisTech Service Etudes a donc étudié le potentiel de chaque terrain vis-à-vis de l’implantation d’une centrale photovoltaïque et les a hiérarchisés selon les critères de l’entreprise. Les intervenants devaient également chiffrer la consommation d’un véhicule thermique roulant aux agrocarburants.

18/10/21

Les entreprises à mission, entre rentabilité et objectifs sociaux et environnementaux

  • Autrice: Clémence Caro
  • Temps de lecture: 4min

Définition des entreprises à mission

Les entreprises à mission reposent sur la volonté de se doter d’une finalité différente et supplémentaire à la recherche de profit. Cette finalité est pour le plus souvent d’ordre social et/ou environnemental. Une entreprise à mission se définit également par trois caractéristiques principales : premièrement, elle a une mission qui est de définir un Objet Social Étendu (OSE), visant à la réalisation d’un bien commun. [1] Une société devient alors une SOSE si elle le stipule dans ses statuts. Deuxièmement, l’entreprise doit fixer des objectifs d’ordre humain, social ou environnemental. Et troisièmement, elle doit s’engager dans une forme d’engagement statutaire ainsi qu’un mode d’évaluation. [2]

Parmi ce concept assez généraliste, deux modèles d’entreprises à mission se distinguent [3]:

  • Les entreprises à mission générique nécessairement portées sur des enjeux de RSE et soumises à une évaluation exhaustive selon les critères de triple performance avec un rapport annuel réalisé par un tiers indépendant et transparent ;
  • Les entreprises à mission spécifique libres sur le choix de leur finalité et modalités d’évaluation avec le rendu d’un rapport annuel sur les décisions prises et projetées ainsi que les résultats obtenus et attendus. 

Ce concept est apparu aux États-Unis il y a une dizaine d’années et en France en 2015. [2] Il est désormais entré dans la législation française depuis la Loi Pacte de 2019 qui définit leur statut juridique. Ce dernier permet d’apporter une crédibilité supplémentaire et faire valoir un engagement plus important que celui d’une charte RSE ou d’un label. En effet il est important de distinguer le statut d’entreprise à mission avec les différents labels internationaux existants dont le processus de certification repose notamment sur des critères extra-financiers, par exemple le label « certification B Corp » délivré par l’organisme à but non lucratif B Lab. 

Domaines des entreprises à mission en France

L’entreprise à mission est un modèle accessible à toute société (SA, SARL, SAS, SCOP, etc.) qui transcende les secteurs d’activité [4]. En effet, parmi les 255 entreprises à mission, à la mi-septembre 2021, 79 % de ces entreprises relèvent des services, 11 % du commerce et 10 % de l’industrie. On peut toutefois constater que la finance / assurance et le conseil en stratégie d’impact sont les deux activités les plus représentées, avec notamment la MAIF, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale ou encore LGP Conseil, suivies par la tech.
Le commerce alimentaire et l’industrie agroalimentaire sont aussi très représentés avec 13 entreprises dont Danone, Sabarot Wassner ou plus récemment Bio Armor.


BioArmor : histoire d'une PME indépendante tournée vers l ...
Source: BioArmor

Le secteur de l’immobilier et du BTP est aussi très actif, avec 12 entreprises dont Erilia et Frey.
On retrouve d’autres entreprises aussi différentes les unes des autres en passant du textile avec Le Slip Français ou Aigle, aux cosmétiques biologiques avec Léa Nature. 

Si l’on s’intéresse plus particulièrement à l’exemple de Danone, en lien avec sa raison d’être « Apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre », la société a défini des objectifs stratégiques notamment sociaux et environnementaux, alignés sur les objectifs de développement durable des Nations Unies à horizon 2030. [5] On retrouve ainsi dans la Mission de Danone : « Améliorer la santé, grâce à un portefeuille de produits plus sains, à des marques qui encouragent de meilleurs choix nutritionnels, et à la promotion de meilleures pratiques alimentaires, au niveau local », « Préserver la planète et renouveler ses ressources, en soutenant l’agriculture régénératrice, en protégeant le cycle de l’eau et en renforçant l’économie circulaire des emballages », « Construire le futur avec ses équipes », « Promouvoir une croissance inclusive ». [6]

L’évaluation est tenue par un comité de mission qui présente annuellement un rapport joint au rapport de gestion à l’Assemblée Générale Ordinaire. Il est chargé de vérifier tout ce qu’il juge opportun et se fait communiquer par le Directeur Général tout document nécessaire au suivi de l’exécution de la Mission. Une entreprise à mission se définit également par trois caractéristiques principales : premièrement une mission à savoir la définition d’un Objet Social Étendu (OSE), une société devient alors une SOSE si elle le stipule dans ses statuts.

L’entreprise à mission et ses engagements sociaux et environnementaux

Perspectives d’avenir des entreprises à mission

Les entreprises à mission connaissent un véritable essor ces derniers mois avec une augmentation de 24% au premier trimestre 2021 [4]. Alors que l’on dénombrait 143 entreprises à mission en France en mars 2021, elles sont au nombre de 255 à la mi-septembre de la même année. Une association de référence des Entreprises à mission a même été créée, il s’agit de la Communauté des Entreprises à mission qui permet de développer l’échange et la coopération entre elles. Cet essor n’est pas limité à la France, le concept se diffuse en effet dans le monde entier et d’autres pays comme le Royaume-Uni, le Brésil et l’Australie réfléchissent ainsi à également introduire un statut d’entreprise à mission dans leur droit des sociétés. 

Quant à l’intérêt du statut, certains acteurs remettent en cause la viabilité du modèle depuis le licenciement du dirigeant de Danone en mars 2021 alors qu’il avait choisi de concilier objectifs sociaux et environnementaux et de rentabilité. À l’inverse, de nombreux acteurs revendiquent que tout le potentiel proposé par le modèle n’est pas encore observable par manque de recul puisque la loi Pacte a été promulguée en 2019 et le décret d’application publié en janvier 2021. [2]

Nous sommes à votre disposition pour tout échange, et toute notre équipe est en mesure de vous aider à faire grandir vos projets. N’hésitez pas à nous contacter, nous serons ravis de discuter avec vous !

27/09/21

La mode durable

  • Auteur : Auriane Meiller
  • Temps de lecture estimé : 4 minutes

Cet été, AgroParisTech Service Etudes a proposé un concours de rédaction de Veille de Marché sur le thème de la « Mode durable » à l’ensemble de la promotion de première année d’AgroParisTech. Cette veille de marché est celle rédigée par la gagnante,  Auriane Meiller. Bravo à elle ! 


L’essor du prêt-à-porter dans les années 1950 a été rendu possible par la généralisation de la machine à coudre et par l’arrivée de l’électricité [1]. Le prêt-à-porter repose sur une fabrication en masse de vêtements, avec des tailles standardisées et un prix très faible. La mode est ainsi devenue une façon de se démarquer des autres et un moyen de communication plutôt qu’un réel besoin.
Avec des garde robes de plus en plus volumineuses, l’empreinte carbone de l’habillement représente ainsi aujourd’hui 0,8 t CO2e/ an, soit 6,7% de l’empreinte carbone d’un français [2] (2016).
Il est nécessaire d’aborder les causes de cet impact de l’industrie textile, pour à la fois modifier nos façons de consommer, mais aussi pour concevoir des productions de textile plus écoresponsables.

Comprendre l’impact environnemental du textile

Pour fabriquer des vêtements, il faut des matières premières (lin, coton, laine, chanvre, etc), dont l’impact environnemental est non négligeable. Par exemple, pour produire 1 kg de coton – fibre la plus utilisée – il faut entre 5 000 et 17 000 litres d’eau selon l’ADEME. De plus, pour transformer les fibres en fil puis le fil en tissu, il faut des usines, qui sont principalement alimentées au charbon en Chine, Inde, Bangladesh. Après la confection du tissu, vient l’étape d’ennoblissement qui vise à donner une valeur ajoutée aux produits. Celle-ci nécessite de la vapeur d’eau et est donc gourmande en énergie. Ensuite vient le transport aérien, pour la mise en forme ou distribution puis transport routier pour l’approvisionnement des magasins. Enfin, il ne faut pas oublier l’impact du lavage de nos vêtements, qui consomme de l’électricité, du détergent et le repassage, puis l’incinération ou le recyclage du vêtement en question. [3]

L’impact environnemental de l’industrie textile s’explique donc par des émissions de gaz à effet de serre notables liées à la combustion fossile, par une forte consommation en eau et par des rejets lors du lavage. Pour un T-shirt classique mondialisé on estime à 10 kg son empreinte carbone, soit 0,5% de notre budget carbone (2t CO2e). [4]

A cela s’ajoutent les problèmes éthiques liés à l’achat de vêtements. Le documentaire The True Cost (2015) de Andrew Morgan dévoile les dessous de nos vêtements : une forme d’esclavage moderne dans les usines de tissu au Bangladesh, en Inde, au Cambodge et en Chine, qui permet de vendre à bas prix des vêtements dans les pays développés.

Quelles sont alors les solutions pour minimiser cet impact environnemental ? A quoi ressemblerait une mode dite “durable” ?

De nouvelles manières de consommer ….

Pour permettre aux acheteurs compulsifs de vêtements de renouveler leur garde-robe tout en limitant leur impact sur l’environnement, de plus en plus d’entreprises proposent de louer des vêtements plutôt que d’en acheter. C’est le cas de Le Closet, un service de location de vêtements. Le client sélectionne des habits, et les renvoie quand il n’en veut plus, en échange d’une nouvelle sélection.

Une autre solution est d’acheter des habits de seconde main en friperie ou dans des magasins de type Emmaüs. Enfin, des couturiers écoresponsables innovent en récupérant des déchets de l’industrie textile, comme Les Hirondelles , ou encore en confectionnant des vêtements recyclés. Hopaal par exemple est une entreprise qui confectionne des vêtements à partir de bouteilles plastiques, de filets de pêche ou de vieux vêtements.

Une autre alternative est l’upcycling. Cette méthode très en vogue consiste à donner une seconde vie à des vêtements, en transformant par exemple de vieux jeans en housses à coussins ou en sacs à main. [5]

… et de produire

Il y a vingt ans, les filatures ont disparu de France, contraignant le pays à exporter ses fibres vers d’autres pays comme la Chine. Cependant, depuis quelques années, des entreprises conscientes du potentiel de de la filière textile, cherche à relocaliser la production de certaines fibres. C’est le cas du lin. La France est le premier producteur mondial de lin mais en exporte 80% en Chine pour qu’il soit filé. Des entreprises installent donc des machines à filer le lin (Velcorex notamment) pour permettre de maximiser les étapes de fabrication en France. En plus de limiter l’impact environnemental des vêtements produits, cela permet de créer de l’emploi et de valoriser des savoir-faire perdus. Des logos permettent de valoriser de telles démarches, comme le label origine France garantie. [6]

Ainsi, c’est par des comportements responsables des consommateurs et des entreprises que la filière textile pourra être davantage “durable”. Cela doit s’accompagner d’une aide de l’Etat pour aider à relocaliser la filière textile en France.

30/06/21

Newsletter – Juin 2021

  • Durée de lecture estimée: 4 minutes
  • Auteur: Clémence Caro et Elio Dorion

L’engagement et le travail des mandats 2020 et 2021 nous ont permis de recevoir la certification ISO 9001 décernée par l’AFNOR. La dernière étape de cette certification s’est déroulée sans difficulté majeure fin mai. Ce gage de qualité témoigne du sérieux d’AgroParisTech Service Etudes et de l’implication de ses membres au quotidien.

Nous sommes également fiers d’annoncer que la convention liant notre Junior-Entreprise, ainsi que AgroParisTech Alumni a été signée. Elle nous permettra de consolider l’ancrage d’ASE avec le réseau des anciens de son école.

Toujours engagée envers la RSE et soucieuse de préserver l’environnement, ASE a calculé son empreinte carbone.

Travail sur la pasteurisation et la stérilisation

Une conserverie artisanale travaillant en circuit court avec des fruits et légumes issus de l’agriculture biologique a contacté AgroParisTech Service Etudes afin d’établir un barème de pasteurisation ou stérilisation pour leur autoclave sur les différentes familles de recettes dans les différents contenants. L’étude permettra également de déterminer les valeurs nutritionnelles des produits élaborés.

Etude de marché : consommateur et allergènes

Une grande entreprise française commercialisant du thé s’est récemment tournée vers notre Junior-Entreprise à propos de la réalisation d’un questionnaire destiné à cerner les attentes des consommateurs et son analyse postérieure afin d’orienter l’entreprise dans son choix de nouvelles saveurs. Ils ont parallèlement aussi demandé une étude exhaustive des différents ingrédients afin d’identifier les potentiels allergènes.

Base de données

AgroParisTech Service Etudes s’est vue confier la mission de mettre en relation les entreprises de la filière porcine française avec les acteurs de la restauration collective afin de mettre en avant les produits des territoires français. Dans cet objectif, l’étudiant réalisateur a construit une base de données recensant l’ensemble des offres des entreprises commercialisant de la viande de porc et charcuterie à destination de la restauration collective.

Mesures agro écologiques et préservation de la biodiversité

Un cabinet de conseil conscient de l’urgence de préserver l’environnement nous a contacté afin de réaliser un premier état des lieux des connaissances sur la plus-value écologique. Celle-ci est engendrée par le changement de certaines pratiques agricoles, dans un objet de reconquête de la biodiversité. L’étudiant réalisateur a également estimé dans quelle mesure une généralisation peut être faite.

Installation d’une filière phytothérapie

AgroParisTech Service Etudes est également impliquée dans la création d’une unité de phytothérapie en Afrique de l’Ouest par un réseau d’aides associé à une Organisation Non Gouvernementale. Il est question de rechercher l’ensemble des données disponibles et importantes pour la mise en place de la filière, entrer en contact avec les acteurs présents et identifier les financeurs et partenaires potentiels.

Enquête sur la rentabilité d’une culture de soja

Une entreprise française commercialisant des biomolécules s’est adressée à AgroParisTech Service Etudes pour la réalisation d’un questionnaire adressé à des agriculteurs français et pour l’analyse des réponses obtenues. Ce questionnaire a pour objectif de déterminer à partir de quelle augmentation de rendement par hectare la culture du soja deviendrait rentable en France.

Etude de marché sur les tracteurs électriques

AgroParisTech Service Etudes s’est vue confier par une start-up développant le projet d’un tracteur électrique, la réalisation d’un état de l’art sur l’usage actuel des tracteurs selon les exploitations et les travaux agricoles réalisés. Les intervenants ont également proposé une méthodologie pour quantifier la consommation énergétique d’un tracteur selon différents facteurs.

La viande fabriquée en laboratoire, une innovation alimentaire viable face aux problématiques de l’élevage ?
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Newsletter – Mai 2023
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30/04/21

L’énergie à l’hydrogène

  • Auteurs: Emma Bernadet, Matthieu Cieutat et Julie Perrin
  • Temps de lecture estimé: 8min

L’hydrogène est l’élément chimique le plus abondant sur la planète Terre. Il est prometteur de l’utiliser en tant que ressource énergétique car il n’est pas sujet à des problèmes d’épuisement. Ce vecteur énergétique est souvent considéré comme “l’énergie du futur”. En effet, son utilisation génère 3 fois plus d’énergie que l’essence à poids constant [1]. De plus, une source d’énergie non carbonée est préférable dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique. Depuis plusieurs années, la recherche avance et l’utilisation de l’énergie à hydrogène dans le cadre de la transition écologique est à l’étude. Pour le moment, l’hydrogène est essentiellement utilisé comme comme réactif dans les procédés de raffinage et comme matière de base pour la production d’ammoniac (engrais) et de méthanol. L’agence internationale de l’énergie (AIE) estime que l’hydrogène décarboné pourrait contribuer à hauteur de 13% au mix énergétique global en 2050. C’est équivalent à une production 10 fois supérieure à celle d’aujourd’hui [1]. Pourtant, on ne voit toujours pas fleurir de voitures à hydrogène. Qu’en est-il vraiment du potentiel de l’hydrogène?
Avant de découvrir les limites de cette source d’énergie alternative, il faut bien comprendre son fonctionnement et ses différentes applications aujourd’hui.

NB: La terminologie employée couramment est un abus de langage : on utilise en fait du dihydrogène (H2 , 2 atomes) et non de l’hydrogène (H, 1 atome). 

Le fonctionnement de l’énergie à hydrogène

L’hydrogène existe rarement à l’état pur. Les atomes d’hydrogène sont généralement liés à d’autres atomes. Ainsi, récupérer de l’hydrogène nécessite la mise en place de filières de production. Plusieurs méthodes existent : on peut par exemple séparer les 4 atomes d’hydrogène de la molécule de méthane (CH4), en envoyant dans un réacteur de la vapeur d’eau à 900°C. Cette technique de reformage des gaz à la vapeur d’eau a pour inconvénient de former du CO2. Cependant, de nombreux autres procédés, comme l’électrolyse de l’eau, permettent de libérer de l’hydrogène sans carbone, permettant ainsi à cette forme d’énergie de rester sans émission de CO2 [2]. Seulement à l’heure actuelle, 96% de l’hydrogène utilisé est issu de ressources fossiles (hydrocarbure, gaz) [3].

Mais comment fonctionne cette “énergie miracle”? L’hydrogène libère de l’énergie sous forme chimique. Il s’agit plutôt d’un vecteur énergétique que d’énergie à part entière. Deux utilisations de l’hydrogène sont possibles, chacune avec des enjeux importants. Premièrement, l’hydrogène peut être utilisé directement comme combustible dans les moteurs thermiques. Il remplace ainsi l’essence dans les voitures et ne libère que de l’eau. Le secteur des transports n’est pas le seul concerné par l’énergie hydrogène, qui peut aussi être utilisée dans la production d’électricité. Faire de l’électricité à partir d’hydrogène nécessite une pile à combustible, comme la PEMFC (pile à combustible à membrane d’échange de protons) [4].
Cette dernière fonctionne avec des réactions d’oxydo-réduction à partir de dioxygène et d’hydrogène. Elle met ainsi en circulation des électrons et produit du courant électrique. Et quel produit est formé par cette réaction? Là encore, de l’eau.  

Ainsi, il est clair que les enjeux environnementaux sont de taille. Les études ont prouvé qu’une voiture utilisant l’hydrogène comme combustible libère deux fois moins de CO2 qu’une voiture à essence, en prenant en compte toutes les émissions de l’approvisionnement en combustible à la construction du véhicule [5]. De plus, l’hydrogène est un excellent moyen de stockage énergétique car il n’y a pas de production d’électricité tant qu’il n’est pas injecté dans la pile. Il permet ainsi de rendre plus facile l’utilisation d’énergie renouvelable en éludant le problème d’intermittence. Par exemple, le surplus d’énergie solaire produit en été peut être utilisé pour former du dihydrogène à partir d’eau (électrolyse de l’eau). En hiver, ce dihydrogène sera mobilisé pour produire l’électricité manquante liée au faible ensoleillement. 

Les recherches ont donc montré que l’hydrogène a de forts potentiels économique. Plébiscité par les défenseurs de l’environnement et par de nombreux grands groupes, l’hydrogène est devenu un enjeu majeur en matière de lutte contre la pollution. En juin 2018, Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, avait d’ailleurs présenté un plan de soutien à la filière qui ambitionne de faire de la France un «leader mondial de cette technologie». Les grands groupes tels que Engie, Total, Air Liquide, Alstom, BMW ou encore General Motors se montrent très impliqués. Ils promettent tous d’investir dans cette source d’énergie devenue un «vecteur incontournable de la transition énergétique», selon Benoît Potier, PDG d’Air Liquide et co-président de l’Hydrogen Council [6].

La consommation mondiale actuelle d’hydrogène reste encore faible : environ 56 millions de tonnes, soit moins de 2% de la consommation mondiale d’énergie. Mais d’après une étude réalisée par le Hydrogen Council avec McKinsey, l’hydrogène pourrait représenter près d’un cinquième de l’énergie totale consommée à l’horizon 2050. «Cela permettrait de contribuer à hauteur de 20% à la diminution requise pour limiter le réchauffement climatique à 2°C», explique l’Hydrogen Council.
On peut distinguer deux grandes catégories d’acteurs de la filière hydrogène. Tout d’abord les centres de recherche travaillent sur les procédés de production et de transport les plus performants (en France, notamment le CEA [7], le CNRS ou IFP Énergies nouvelles). Les industriels travaillent de leur côté sur les débouchés de ce vecteur énergétique (constructeurs automobiles ou groupes gaziers comme Air Liquide). En France, la filière est mise en valeur auprès des acteurs économiques et du grand public par l’association française de l’hydrogène (AFH2). 

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C’est surtout dans les transports que son utilisation est en train d’évoluer car il offre à ce secteur un potentiel de développement majeur. Plusieurs entreprises et constructeurs automobiles ont déjà commencé à commercialiser des véhicules utilisant ce procédé. À Paris, les taxis Hype, développés par la start-up STEP, roulent déjà à l’hydrogène. Ces taxis, reconnaissables à leur couleur bleu ciel et leurs nuages, profitent des trois stations de recharge installées par Air Liquide à Orly, Roissy et près du pont de l’Alma. Le département pionnier en la matière reste celui de la Manche qui, en janvier 2015, a inauguré la première station publique d’hydrogène pour voitures de France. La collectivité possède aujourd’hui une flotte de 17 véhicules à hydrogène. Selon Hydrogen Council, l’hydrogène pourrait alimenter 10 à 15 millions de voitures et 500.000 camions d’ici à 2030. 
Depuis 2017, les premiers vélos électriques à hydrogène de France, conçus par Pragma Industries, sont en service à Saint-Lô dans le département de la Manche. Des scooters à hydrogène sont également proposés par la société suisse Aaqius. Un bateau à hydrogène, Energy Observer, 100% autonome en énergie, a aussi été mis à l’eau en avril 2017. Fabriqué à Saint-Malo, il est présenté comme «le premier navire au monde, capable de produire son propre hydrogène à bord». Il a entamé son tour du monde pour six ans à l’été 2017.

Le secteur aérien aussi s’est lancé dans l’utilisation de l’hydrogène. Plusieurs projets ont vu le jour, l’un des plus récents étant porté par l’Onera, le centre français de recherche aérospatial qui avait présenté Ampere en 2016. Il a pour objectif de construire un avion futuriste qui sera alimenté en électricité par dix piles à hydrogène.
Plusieurs pays se trouvent à la pointe de la recherche appliquée à l’hydrogène. En 2007, le Canada et les États-Unis ont convenu de créer une « autoroute verte », un réseau de 200 stations de ravitaillement en hydrogène entre la Colombie-Britannique et la Californie. La ville de Londres, quant à elle, s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 60% d’ici 2025 et a acquis une flotte de huit autobus à hydrogène dans cette optique [8]

Les freins à l’expansion de cette énergie

Mais alors pourquoi l’énergie à hydrogène n’est-elle pas l’énergie adoptée mondialement ? Tout d’abord car 95% de l’hydrogène récupéré est issu de méthodes nécessitant des énergies fossiles. La seule méthode de production d’hydrogène potentiellement viable est l’électrolyse de l’eau si tant est que l’électricité utilisée soit d’origine renouvelable ou nucléaire. La production d’hydrogène doit donc assumer actuellement un mauvais bilan carbone. En France, la production d’hydrogène est à l’origine de 2 à 3% des émissions annuelles de gaz à effet de serre (soit environ 10 MtCO2/an). [1]

Le second problème est d’ordre technologique et économique : pour re-transformer le dihydrogène en électricité mobilisable à tout moment, il faut produire en grande quantité et à prix compétitif les piles à combustible. Ce problème est récurrent lors de la mise en place de nouvelles technologies. Au début, ces technologies sont chères et réservées à une minorité aisée, puis les méthodes de production se spécialisent et permettent la production en masse, une baisse des prix et la diffusion de ladite technologie. Cependant, le potentiel de l’hydrogène est connu depuis des décennies et le prix de ces technologies est toujours aussi grand car les industries ne misent pas sur l’énergie hydrogène pour le moment. On le constate avec le faible développement du réseau de distribution du dihydrogène, l’exemple ultime étant le nombre de bornes de rechargement pour voiture : il était au nombre de 6 en 2019 dans le monde entier.

De même, pourquoi les voitures à hydrogène qui bénéficient des systèmes de production à grande échelle ne sont-elles pas plus répandues ?
Tout d’abord, car les voitures à hydrogène sont associées à une image négative avec les problèmes d’explosion des moteurs. Cette image est pourtant erronée. En effet, même si le dihydrogène s’enflamme à l’air libre, les batteries à hydrogène sont entourées de Kevlar sécurisé. [3]
Les réels problèmes sont : 
– le prix (75 000 € pour les premiers prix monospace) 
– le rendement énergétique peu efficace :  avec une pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène, vous devez d’abord convertir l’électricité en hydrogène par électrolyse, qui n’est efficace qu’à 75%. Ensuite, le gaz doit être comprimé, refroidi et transporté. Cela entraîne une perte supplémentaire de 10%. Le processus de conversion (hydrogène en électricité par la pile à combustible) n’est efficace qu’à 60%. Enfin, il y a une perte de 5% par le moteur lors de la conduite.  Au total, la perte est de 62%, autrement dit, pour chaque kW d’électricité fourni, on ne récupère que 380 W utiles pour un véhicule à pile à combustible, contre 500 en électrique. [7]
– la taille imposante des batteries alourdissant la voiture

Enfin si l’on réfléchit en termes de pollution et non d’émission de gaz à effet de serre, les batteries des voitures nouvelles générations, aussi bien électriques qu’hybrides ou à hydrogène, sont toutes composées de matériaux rares (lithium, silicium…). Ces derniers sont extraits par des méthodes extrêmement polluantes et destructrices de la biodiversité.
Il nous reste donc de nombreuses innovations à créer pour maintenir la locomotion générale de manière écoresponsable.

18/02/21

Newsletter – Janvier 2021

  • Durée de lecture estimée: 4 minutes
  • Auteur: Clémence Caro et Elio Dorion

L’engagement et le travail fourni tout au long de l’année 2020 autour de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ont permis à AgroParisTech Service Etudes de remporter le Prix BNP Paribas de la RSE 2020. La RSE demeure pour cette nouvelle année une problématique au cœur de nos actions. Ainsi, des membres d’AgroParisTech Service Etudes ont récemment assisté à une formation sur l’empreinte carbone, regroupant différentes Junior Entreprises et dispensée par GEM Junior Conseil et Junior Centrale Supélec. AgroParisTech Service Etudes se chargera également de délivrer une formation sur la RSE au Congrès Numérique de Printemps 2021 qui se déroulera en mars. Dans le cadre de la campagne d’Audit-Conseil 2020-2021, AgroParisTech Service Etudes a reçu la mention Satisfaisant, meilleure mention attribuable pour l’Audit passé. Le nouveau mandat 2021, officiellement en poste depuis l’Assemblée Générale de Passation de janvier, continue de s’investir pleinement pour vous satisfaire. 

Rédaction articles blogs 

Une entreprise d’agronomie démarrant un blog sur la thématique du stockage des récoltes afin d’augmenter leur visibilité et apporter des réponses aux professionnels visitant le blog, a fait appel à AgroParisTech Service Etudes afin de rédiger les publications. L’étudiant a lu et analysé les documents fournis par l’entreprise sur les thématiques du blog puis rédigé des articles percutants et optimisés pour les moteurs de recherche. 

Etude de marché de la filière céréales/ oléo-protéagineux 


Un regroupement d’entreprises dont l’activité principale est centrée autour du secteur céréalier nous a demandé de réaliser une étude de marché sur la filière céréales et oléoprotéagineux en France. Deux étudiants se sont respectivement occupés de réaliser une analyse bibliographique exhaustive de l’offre et de la demande dans ce secteur. Finalement une synthèse sur le potentiel du de la filière céréales et oléoprotéagineux a été rédigée afin d’orienter les décisions de la société.

Biblio exploitation agricole 

Un étudiant a recherché et décrit des modèles météorologiques permettant de prévoir des problématiques clés rencontrées par un producteur de blé (rendement, maladies, maturité, ravageurs…), pour une start-up proposant des solutions d’analyse pour les exploitations agricoles dans l’optique d’un monitoring optimisé. Il a également proposé des actions permettant de répondre aux problématiques énoncées.

Analyses nutritionnelles 

Un étudiant d’AgroParisTech réalise l’analyse des données de légumes cultivés sous serre. Des données sur la spiruline doivent également être cherchées. Suite à cela, l’étudiant créera un modèle pour extrapoler l’apport nutritionnel de la consommation des produits de l’ensemble de la serre sur une année. Il faudra enfin étudier l’impact de leur consommation sur la santé et l’organisme.

Saumon Norvégien 

Une entreprise souhaite retranscrire l’intégralité d’un focus group préalablement réalisé et enregistré, au sujet de la consommation du saumon norvégien et de la perception de l’aquaculture Norvégienne. Une analyse doit suivre la retranscription afin de dégager les conclusions principales avancées par le groupe.

Transition durable ferme

Dans le but d’éduquer les plus jeunes, une entreprise a sollicité ASE afin d’engager des terres agricoles dans une transition écologique. L’étudiant réalisateur a ainsi mis au point un visuel numérique du projet, sous forme de plan paysager, pour l’horizon 2030. Le but est d’élaborer un jardin pédagogique sous forme de potager à vocation éducative et ludique en conseillant entre autres sur la mise en place de certaines cultures. 

Transformation territoires 

Dans le but de trouver des solutions aux limites de notre mode de production et de consommation, une entreprise a souhaité interroger des groupes d’étudiants provenant de différentes écoles d’ingénieur. L’étudiant réalisateur d’ASE a ainsi dû proposer un espace d’expression et de réflexion sur ces interrogations. Ensuite, il pourra imaginer le futur désirable d’un territoire en passant par une l’analyse systémique des dynamiques de changement et travailler ensuite sur une thématique ciblée pour modéliser concrètement les conditions de déploiements d’un nouvel usage.

Bilan d’une structure

Une fondation engagée dans la préservation de l’environnement a souhaité réaliser un bilan de ses actions environnementales passées. Ce travail sera un support pour ses équipes internes de communication. Cet état des lieux s’établira grâce aux comptes-rendus d’actions et aux recherches bibliographiques.

Briques de chanvre

Dans sa démarche éco responsable, une entreprise a souhaité agir à son échelle dans la réduction de la pollution du BTP en réalisant des briques à base de chanvre. L’étudiant réalisateur devra donc cibler les acteurs du marché du chanvre et des briques de chanvre dans un pays étranger. Il s’agira de comprendre les difficultés et facilités du secteur. Une synthèse des connaissances sera donc faite ainsi qu’une analyse de marché. Enfin, l’étudiant devra se positionner sur la potentielle  réalisation de ce projet.

21/12/20

Viticulture et changement climatique : inventaire et évolutions

  • Temps de lecture estimé : 5 minutes
  • Auteurs : Anne de Lignières & Clara Bolac

A l’heure où le changement climatique ne fait plus matière à débattre mais semble être imprimé dans l’esprit de tous, le monde doit commencer à s’adapter aux modifications qu’il connaît. Des animaux migrent, des espèces s’en trouvent menacées tandis que notre agriculture elle aussi va devoir évoluer. Le premier type de culture impacté en France est par ailleurs la viticulture, qui est très sensible au climat. Nombreux sont ceux qui ont pu remarquer d’ailleurs l’avancement des dates de vendanges.

Changement climatique : comment affecte-t-il la vigne ?

La viticulture est l’une des cultures les plus sensibles aux variations climatiques. En effet, son potentiel viticole et œnologique est grandement déterminé par le climat de la région. C’est d’ailleurs pour cela que de nombreux vins se protègent à l’aide des appellations AOC (Appellation d’Origine Contrôlée), AOP (Appellation d’Origine Protégée) qui elle s’étend au niveau européen ou encore l’IGP (Indication Géographique Protégée). Ces trois gages de qualités dépendent entre autres d’un critère géographique bien précis qui assure la présence d’un certain climat, responsable des qualités gustatives du vin. 

L’accélération soudaine du réchauffement climatique peut se voir au travers de nombreux chiffres. Par exemple, sur la période 1961-1990, le réchauffement était de +0,27°C par décennie contre +0,35°C sur la période 1990-2010. D’un autre côté, la pluviométrie annuelle diminue sur le long terme, ce qui se traduit par une diminution des intempéries. Combinée avec la hausse des températures, les plantes subissent une évapotranspiration plus importante (augmentation de 20 millimètres par décennie) les rendant plus sensibles à la sécheresse. Enfin, tous ces changements étant irréversibles, et les prédictions étant difficiles à établir, l’adaptation de la viticulture au climat s’en trouve d’autant plus compliquée.

C’est pour cela que le changement climatique inquiète tout particulièrement les viticulteurs. Dans les changements actuellement visibles, on note une modification des stades phénologiques de la vigne (c’est-à-dire les dates remarquables telles que les vendanges ou encore les durées de différents stades). La composition même du raisin s’en trouve également altérée. Que ce soit le degré d’alcool ou encore des profils sensoriels, les caractéristiques de certains cépages changent et cela est majoritairement dû au changement climatique d’après une étude de Cook et Wolkovich 2016 [1].

black round fruits on green grass field during daytime

Si on prend l’exemple plus précis de Montlouis-sur-Loire [2], l’accélération du réchauffement climatique se traduit par de nombreux changements. Cela augmente le nombre de jours durant lesquels la température est telle qu’elle provoque le grillage des grains. De plus, cela favorise une fermentation non désirée en automne. Et enfin ceci conduit à l’augmentation des jours à forte évapotranspiration menant à un stress hydrique de la vigne supérieur.

D’un autre côté, on observe une diminution des jours de gel, essentiels à la réalisation de la dormance entraînant la floraison. Ainsi qu’une perturbation des cycles de croissance de certains parasites de la vigne.

 La transition agroécologique de la vigne: des programmes pour initier cette transition

Actuellement, l’agroécologie se développe dans le secteur viticole pour tenter d’atténuer les effets du changement climatique sur la vigne.. “L’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes.” (définition du ministère de l’agriculture et de l’alimentation,  [3]). Elle développe les potentialités des écosystèmes pour limiter les pressions sur l’environnement et préserver les ressources naturelles.

Différents programmes sont mis en place afin d’aider les viticulteurs dans cette transition. En Nouvelle-Aquitaine, le projet VitiREV a pour objectif principal de réduire l’utilisation de pesticides en viticulture [4].  Le lauréat du grand plan d’investissement “Territoires d’innovation” de l’Etat [5] va recevoir une importante participation financière de l’Etat de 73,6 millions d’euros qui va être débloquée sur 10 ans, permettant de garantir la pérennité de ce projet. Un des objectifs est d’accompagner et de soutenir les viticulteurs et les professionnels de la vigne dans leur transition vers de nouvelles pratiques. Le challenge de la protection des sols et celui du développement de la biodiversité sont au cœur du programme. Le projet a aussi pour but d’inciter un dialogue entre les différentes parties prenantes intervenant dans le secteur: viticulteurs, citoyens, associations, pouvoirs publics… Enfin, par ce programme, la région Nouvelle-Aquitaine espère devenir l’ambassadeur de l’agroécologie française. Au travers de la viticulture, la région aimerait inciter les autres domaines agricoles à entamer leur transition.

En Occitanie, le groupe opérationnel GASCOGN’INNOV s’est mis en place grâce à un partenariat européen pour l’innovation. Constitué d’une quinzaine de viticulteurs, de biologistes du sol, d’agronomes et de conseillers, ce groupe agit sur le terrain pour mettre en place des indicateurs innovants permettant de comprendre le fonctionnement biologique des sols et d’évaluer la biodiversité. Ce travail de recherche vise également à trouver des méthodes “pour intégrer les informations issues de ces indicateurs dans le pilotage des systèmes de culture.” D’ici deux ans, les résultats de ces travaux de recherches seront diffusés et peut-être transposés à l’ensemble du domaine viticole français voire européen. GASCOGN’INNOV se veut en effet acteur de la transition notamment dans le champ de la viticulture [6].

Finalement, l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) a publié, en 2017, un Guide de l’agroécologie en viticulture pour informer les différents publics sur le [7]. La vigne française commence donc sa transition par l’information et la sensibilisation auprès des différents acteurs. A terme, cela devrait permettre une réduction de l’usage de pesticides et une meilleure intégration de la vigne dans son écosystème. 

La viticulture biologique, un moyen d’atténuer les effets du changement climatique

Avec la prise de conscience qu’a eu la société sur le changement climatique, l’agriculture biologique s’est intensément développée ces dernières années. Avec ces 9% des vignes cultivées en agriculture biologique, la France est le 3ème producteur mondial de vin bio [8]. La viticulture biologique se caractérise principalement par une diminution de l’utilisation de produits chimiques et une préservation du terroir, assurant la pérennité des vignobles. Ainsi, ce mode de viticulture permet d’atténuer les effets du changement climatique en développant de nouvelles pratiques, plus respectueuses de l’environnement [9].

Cependant, selon un article publié le 27 janvier dernier dans PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), la France perdrait 24 à 56% de sa surface viticole avec un réchauffement de +2°C [9], surface dépendant de pratiques viticoles. 

Finalement, bien que les vignes se soient sans cesse adaptées aux variations climatiques à travers les siècles, le changement climatique d’aujourd’hui et des prochaines décennies risque de modifier profondément la viticulture française et mondiale. C’est pourquoi, des projets naissent dans l’optique de repenser cette filière et d’accompagner les viticulteurs dans leur transition vers un vignoble plus durable. Le développement de la viticulture biologique  en est un exemple. Chez AgroParisTech Service Etudes, nous pouvons vous aider à réaliser des études, pour vous accompagner dans cette transition de la vigne et plus largement dans le domaine de la viticulture ou encore de l’agroécologie. Nous sommes à votre disposition pour tout échange, et toute notre équipe est en mesure de vous aider à faire grandir vos projets. N’hésitez pas à nous contacter, nous serons ravis de discuter avec vous !

26/11/20

NEWSLETTER – NOVEMBRE 2020

  • Durée de lecture estimée : 3 minutes
  • Auteurs : Elio Dorion et Clémence Caro


Le développement de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) demeure un objectif central pour AgroParisTech Service Études, c’est pourquoi ASE s’est engagée à appuyer le Comité RSE de la Confédération Nationale des Junior-Entreprises (CNJE) sur les missions aidant les Junior Entreprises à établir leurs stratégies RSE. ASE s’implique également dans la réalisation d’études en RSE auprès des entreprises.


La comptabilité multi-capitaux, une comptabilité écologique !

ASE s’est démarquée à l’échelle nationale en tant que lauréate du Défi Giverny. Elle a ainsi pu exposer aux acteurs les plus importants de la RSE en France, l’intérêt de l’intégration du modèle CARE (Comprehensive Accounting in Respect of Ecology) dans les modèles comptables conventionnels. Dans celui-ci, on ne considère pas seulement un capital financier, mais aussi un capital humain et un capital naturel. Nous avons appliqué cette méthode comptable à notre structure. Nous avons par exemple calculé la production de CO2 émise par ASE chaque année, estimé notre consommation annuelle en eau ou encore considéré l’apport d’informations comme des conseils de nos pairs afin d’améliorer notre structure. Comme pour la comptabilité classique, nous pouvons répertorier ces éléments sous forme de bilan.

Vulgarisation d’un projet de préservation de bactéries lactiques

Un étudiant d’AgroParisTech a réalisé une vulgarisation scientifique sur un projet de préservation à long terme des bactéries lactiques, par l’utilisation d’oligosaccharides issus de la biomasse pour un grand institut de recherche. L’étudiant a donc réalisé un flyer et un film comprenant l’interview de la coordinatrice du projet.

Étude de faisabilité : mise en place d’abattoirs mobiles

Une entreprise impliquée dans le bien-être animal a fait appel à un étudiant d’AgroParisTech pour réaliser une étude de faisabilité afin d’évaluer les bénéfices environnementaux de l’abattoir mobile, l’attente des consommateurs ainsi que la viabilité du projet.

Travail de réflexion sur la réalisation d’un meuble froid

Dans une démarche de réduction des emballages plastiques, une entreprise leader de la pomme de terre fraîche s’est tournée vers AgroParisTech Service Etudes pour réfléchir à la mise en place d’un meuble froid permettant de ralentir la germination. Trois étudiants d’AgroParisTech ont pu se concerter pour approfondir cette idée et se rendre disponibles pour visiter différentes stations de l’entreprise.

Étude de marché des couverts végétaux

Un étudiant a consulté des agriculteurs pour une entreprise française spécialisée dans les couverts végétaux et les semences fourragères. Il les a interrogés sur les freins à la mise en place de ces couverts en France, sur leurs attentes, sur les conditions d’utilisation de ces couverts et sur la connaissance de cette pratique. Le but de cette étude était de prédire les évolutions possibles dans l’utilisation de couverts végétaux dans le futur.

Camelina Sativa, de sa production à sa transformation

A l’heure actuelle, nous disposons de peu de données statistiques précises concernant l’intérêt économique de l’utilisation de l’huile de Camélina sativa, riche en oméga 3, à l’échelle mondiale. C’est pourquoi un client nous a demandé de réaliser un travail d’investigation dans l’optique de déterminer les principaux débouchés liés à cette culture, d’évaluer son potentiel économique ainsi que d’identifier les principaux acteurs associés à son exploitation et sa transformation.

Étude bibliographique  –  Modèles météorologiques pour le blé

ASE réalise une étude pour une start-up innovante désirant détecter et prévoir les problèmes rencontrés par les exploitants comme les ravageurs, les carences ou les maladies. Pour ce faire, l’étudiant chargé de la mission s’appuie sur des données variées. Celles-ci permettent de rechercher des modèles météorologiques prédictifs qui aident à anticiper ces obstacles.

Modélisation de scénarios économiques

Une multinationale française spécialisée dans l’énergie et l’environnement s’interroge sur les nouveaux modèles économiques des grandes cultures et des élevages. Elle veut savoir si elle peut apporter sa contribution au travers de collaborations avec des agriculteurs. L’étudiant réalisateur a donc modélisé cinq scénarios économiques de transition entre des pratiques conventionnelles et des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Il a ensuite étudié la viabilité de ces modèles ainsi que les points de levier sur lesquels cette entreprise pourrait agir en faveur de cette transition.

Étude d’impact de la production locale de compost pour champignons

Une société cultivatrice de champignons de Paris, soucieuse de son impact carbone, a désiré être autosuffisante en compost afin de ne pas en importer de pays étrangers. L’étudiante réalisatrice a ainsi chiffré l’impact environnemental positif que la production 100% locale de compost représente pour bénéficier d’aides émanant de l’Etat. Ensuite elle a étudié l’économie d’émissions de CO2 faite sur le transport.

15/11/20

Le double intérêt des insectes : traiter les biodéchets et produire des protéines

  • Temps de lecture estimé : 6 minutes
  • Auteurs : Emma Bernadet & Mathilde Vuillemin

               D’après la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture),  chaque année, plus d’un tiers de la production alimentaire mondiale est gaspillé ou jeté et seulement 20% des déchets générés sont valorisés de manière biologique. En France, près de 20 millions de tonnes de biodéchets sont générés par an. La gestion de ces biodéchets est particulièrement polluante tout comme la production de protéines animales qui génère une quantité de gaz à effet de serre importante notamment par l’intermédiaire de l’élevage, à l’origine de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre. [1]
               De plus, la population mondiale devant passer de 7 milliards à 9 milliards d’êtres humains d’ici 2050 tandis que la superficie des terres agricoles a tendance à reculer, une crise alimentaire de masse se profile dans un futur proche. Ainsi, d’après Patrick Lhomme, docteur en écologie de l’université de Mons en Belgique, il y a un besoin urgent de trouver de nouvelles sources de protéines. [2]
               Ces diverses problématiques peuvent trouver une solution par la valorisation des insectes. En effet, certains d’entre eux sont des consommateurs importants de biodéchets. Les insectes peuvent également être source de protéines à la fois pour l’alimentation animale mais aussi humaine, limitant ainsi drastiquement la pollution due à la production de protéines.                               

L’impact environnemental de nos modes alimentaires

               D’après le CITEPA (Centre inter-professionnel technique d’études de la pollution atmosphérique), 16% des émissions de méthane en France proviennent des processus de gestion des déchets alimentaires par enfouissement et incinération. [3] Le méthane étant un gaz à effet de serre dont le pouvoir réchauffant est 25 fois plus important que le CO2, la gestion des biodéchets s’avère donc critique dans le cadre du développement durable. Or, certains insectes sont capables de se nourrir de déchets végétaux et alimentaires. Par exemple, la mouche Soldat noire est très efficace : 1 kg de ses œufs génère 10 tonnes de larves vivantes et permet l’élimination de 40 à 50 tonnes de déchets alimentaires (végétaux, restes de viandes, de poisson, fromages…) en 10 jours. Cela n’est en rien comparable à la durée de décomposition des déchets par compostage qui peut durer de 6 à 18 mois. Des scientifiques ont même constaté que le ver de farine pouvait se nourrir de plastique, le digérer et le transformer en déchets biodégradables. En effet, selon les résultats publiés par une étude dans le Environmental Science and Technology, chaque ver consommait entre 34 et 39 milligrammes de polystyrène par jour soit l’équivalent d’un comprimé de médicament. Cette découverte pourrait être une grande avancée dans le cadre de la gestion des déchets. Les auteurs de l’étude espèrent maintenant qu’en comprenant les mécanismes internes à l’intestin des vers de farine, les scientifiques et les ingénieurs pourront développer de nouvelles manières de dégrader les déchets plastiques, fléaux pour l’environnement. [4]

               De plus, l’Europe importe plus de 70% de ses protéines notamment par l’intermédiaire de tourteaux de soja dont le transport est très polluant. [5] La production de protéines à partir d’insectes permettrait donc de limiter le coût et la pollution engendrés par l’importation des protéines et de réduire la déforestation due à la culture du soja. [6]

               Comparativement à l’élevage de bovins, l’entomoculture (culture d’insectes) réduirait considérablement la production de gaz à effet de serre. [7] En effet, produire un kilo de vers de farine entraîne l’émission de 10 à 100 fois moins de pollution que produire un kilo de viande de porc. [8] De plus, l’élevage d’insectes requiert proportionnellement beaucoup moins de nourriture que l’élevage de bovins ou de volailles : il faut 8 kg de végétaux pour obtenir 1 kg de boeuf contre seulement 2 kg nécessaires pour obtenir 1 kg d’insectes. De plus, pour une centaine d’espèces d’insectes nous pouvons comptabiliser une reproductibilité de 15 générations par an, permettant ainsi un gain non négligeable de temps. La consommation en eau est également plus faible pour les élevages d’insectes qui utilisent 60 fois moins d’eau que les bovins pour produire une quantité équivalente. Enfin, l’élevage d’insectes utilise moins d’espace : la production d’1 kg de protéine nécessite 200 m² pour un élevage bovin contre 15 m² pour un élevage d’insectes. L’entomoculture représenterait donc un moindre impact environnemental ainsi qu’une réponse efficace et raisonnée face aux problèmes soulevés dans les élevages animaux pour la production de protéines.

Quelles valorisations pour les insectes ?

               Le développement important des élevages d’insectes a pour ambition de répondre aux futurs défis alimentaires via la production de protéines et de produits dérivés.  En effet, les insectes pourraient bien être une solution alternative viable pour consommer des protéines sans détruire notre planète. Selon la FAO, la plupart des insectes contiennent en moyenne entre 30 et 65% de protéines, alors que la viande de boeuf par exemple, contient 19 à 26% de protéines. [9] On peut également noter que 80% des espèces d’insectes sont effectivement comestibles et commercialisables contre 55% seulement des volailles et 40% des bovins. De plus, les protéines contenues dans les insectes sont des protéines complètes contrairement à la majorité des protéines végétales. Cela signifie que les protéines des insectes contiennent tous les acides aminés essentiels pour l’homme en proportion adéquate pour répondre aux besoins diététiques du corps humain. Les insectes ont donc une qualité protéique incomparable dont la transformation en poudre n’entraîne également pas de déchet : les déjections constituent des amendements assimilables et aux caractéristiques riches pour la nutrition végétale.

               Moins coûteuse et plus écologique, la production d’insectes ouvre d’autre part une voie sans précédent pour la valorisation des biodéchets et coproduits issus de l’agriculture et des industries agroalimentaires, s’inscrivant dans une logique d’économie circulaire. [10] L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Les synergies entre producteurs, industries agroalimentaires et les éleveurs d’insectes sont donc importantes.

               Les produits issus de l’entomoculture peuvent également constituer une alimentation riche pour les animaux. [11] Les larves d’insectes renferment de nombreuses substances d’intérêt pour la nutrition animale (protéines, lipides, fibres, glucides, sels minéraux et vitamines) mais également pour d’autres usages dans les secteurs pharmaceutiques, cosmétiques, biomédicaux… 

Les projets futurs de cette filière

               L’élevage d’insectes dans la prochaine décennie semble constituer un tournant majeur en ce qui concerne l’alimentation animale et la valorisation des déchets organiques. Plus de deux milliards d’êtres humains utilisent déjà les insectes dans leur alimentation : en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Mais aujourd’hui, il existe un double blocage à la consommation d’insectes en Occident : culturel et gustatif. Depuis une dizaine d’années, les chercheurs européens essayent de produire des farines d’insectes que l’on pourrait intégrer à de la tapenade, des sauces ou des barres énergétiques par exemple mais ces chercheurs se heurtent à des difficultés au moment de proposer leurs formulations aux industries agroalimentaires car les consommateurs ne sont pas prêts à consommer des insectes.

               De plus, la FAO encourage l’élevage d’insectes comestibles à grande échelle afin de promouvoir la sécurité alimentaire et de combattre la faim dans les pays en voie de développement. Cet organisme précise de surcroît l’intérêt nutritionnel, écologique et économique d’un tel régime. Mais malgré l’enthousiasme des industriels et de la FAO, la réglementation actuelle ne permet pas la commercialisation d’insectes sur le territoire français. En effet, la diffusion à grande échelle d’insectes dans notre alimentation nécessite une autorisation de mise sur le marché, qui devrait arriver dans un futur proche, estime le Dr. Lhomme. Le ministère de l’Agriculture «suit et étudie ces questions de très près». Les industriels et producteurs d’insectes attendent donc une évolution de la réglementation permettant la commercialisation de leurs produits en France, ce qui est déjà le cas depuis 2017 pour trois espèces d’insectes en Suisse. [12]   

               Il est également nécessaire de remarquer que les coûts de production et de recherche sont immenses et le prix de vente au grand public d’un certain nombre de ces produits reste élevé. L’arrivée des insectes comestibles n’est pas toujours bien vue et viendrait concurrencer d’autres marchés de protéines dont celui de la viande. Bien que les insectes commencent à être mis en rayon dans certains magasins, cela reste pour l’instant minime face aux sources protéiques traditionnelles. 

               Chez AgroParisTech Service Etudes nous souhaitons développer les domaines de gestion de l’environnement, de la production agricole et de la transformation de bioproduits, secteurs enseignés à AgroParisTech. Ainsi, nos étudiants sont un atout non négligeable car ils sont en mesure de vous aider à réaliser vos projets, grâce à leurs connaissances sur ces sujets. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions, et nous serons ravis d’échanger avec vous sur votre projet !