03/07/23

Newsletter – Mai 2023

  • Durée de lecture: 4 minutes
  • Auteur : Jean-Baptiste Heude

Voici déjà cinq mois que le nouveau mandat est en place. A travers des projets comme le partenariat avec N7Consulting, nos membres sont affairés à développer la structure. Un autre projet d’envergure aura lieu le 3 juin au sein de notre école, AgroParisTech, sur le plateau de Saclay. 
ASE y organise la 2ème édition de la COP RSE, un évènement regroupant 20 Juniors-Entreprises autour de formations durant une journée. Celle-ci se clôturera par la signature d’une charte RSE par chaque junior. 

Enquête sur l’adaptation au changement climatique

Une agence publique œuvrant pour la gestion de l’eau a contacté ASE afin de présenter une stratégie d’adaptation au changement climatique. L’étude consistait à recueillir les avis d’une diversité de jeunes situés dans la région concernée et provenant de tous secteurs (associations, différents corps de métiers…) concernant la stratégie proposée.
Après quoi une analyse des avis a été effectuée ainsi qu’une synthèse sous la forme de deux rapports.

Étude bibliographique et sourcing 

ASE a réalisé une étude pour une entreprise spécialisée dans les domaines de la nutrition et des arômes. Cette dernière s’intéressait à l’activité antioxydante de cocktails de peptides présents dans divers aliments et boissons fermentées. Les étudiants ont fait une étude bibliographique sur cette activité et les processus de libération par fermentation ou hydrolyse enzymatique. Ils ont aussi rendu un sourcing de matières premières riches en protéines, et d’enzymes utilisables pour l’hydrolyse.

Étude de marché co-produit

ASE à réalisé une étude pour une plateforme B2B d’économie circulaire entre producteurs, transformateurs et industriels. Celle-ci cherche à promouvoir le recyclage de matières premières et de coproduits alimentaires et à limiter le gaspillage alimentaire. 
Les étudiants ont réalisé une étude de marché pour rendre compte des possibilités de valorisation des coproduits alimentaires. Ils ont en même temps appréhendé les contraintes législatives et sanitaires vis-à-vis de cette valorisation. Tout cela ayant pour but de permettre à la plateforme d’étendre son activité à de nouveaux secteurs alimentaires.

Promotion du biochar

Une entreprise qui produit et commercialise du biochar a fait appel à ASE afin de promouvoir son produit auprès des agriculteurs en tant qu’amendement du sol. La volonté s’inscrit dans une démarche visant à faire évoluer les pratiques agricoles et de lutter contre le réchauffement climatique. 
Les étudiants ont déterminé quantitativement et qualitativement l’effet du produit sur la production agricole des cultures. 
Il a aussi fallu soutenir la démarche du client et proposer des alternatives propres et durables aux intrants chimiques conventionnels, lui permettant ainsi d’étendre son marché aux producteurs agricoles.

Conclusion

La transition de notre école et donc de la Junior-Entreprise vers le plateau de Saclay crée un nombre d’opportunités sans précédent. ASE jouit de la proximité avec les autres Grandes Écoles pour organiser des évènements et signer des partenariats tel le partenariat Juniors-Entreprises du Plateau de Saclay. Tout cela est très prometteur pour notre structure.

12/09/22

Quand les hommes se tournent vers les plantes pour se soigner : la recrudescence de la phytothérapie

  • Autrices : Leïla Marliac et Audrey Kislin
  • Temps de lecture estimé : 9 minutes

Durant des milliers d’années, la phytothérapie a constitué la principale source de remèdes contre de nombreuses maladies. Cependant, avec l’avènement de la chimie à la fin du XIXe siècle et la découverte de nouveaux médicaments, cette science ne fut plus que des « remèdes de grand-mère » aux vertus incertaines.  

Cependant, cette mise à l’écart n’a duré qu’un temps. L’apparition d’effets secondaires de la plupart des médicaments de synthèse, les prix des productions, mais également les progrès scientifiques et techniques réalisés ces dernières années ont fait émerger une nouvelle phytothérapie. Celle-ci réconcilie les traditions ancestrales, les preuves d’une efficacité scientifique et une haute technicité garante de la qualité et sécurité des produits. Elle assure également le respect du végétal.  

Aujourd’hui, 75% des Français envisagent d’utiliser des traitements naturels (homéopathie, phytothérapie, apithérapie, aromathérapie) [0] et 17% des Français utilisent la phytothérapie.

De nos jours, la phytothérapie a donc le vent en poupe. Qu’est-ce que la phytothérapie et comment expliquer son succès ?

Qu’est-ce que la phytothérapie ?

Par définition, la phytothérapie est une médecine douce qui traite et prévient certaines maladies ou troubles par l’usage des plantes. Les plantes médicinales utilisées contiennent naturellement de nombreuses substances qui peuvent agir sur notre organisme. Par exemple, les phénols sont des composés aromatiques qui ont des propriétés antiseptiques et antibactériennes. Les tanins ont un rôle asséchant et astringent. Quant aux flavonoïdes (responsables de la couleur jaune, orange ou rouge des fruits et fleurs), ils génèrent des effets laxatifs. D’autres composés peuvent être néanmoins toxiques, comme les alcaloïdes (morphine, nicotine). [1] Chaque espèce de plante contient des substances qualitativement et quantitativement différentes.

Le thym est une plante aromatique très prisée en phytothérapie pour ses propriétés anti-infectieuses et antioxydantes. On l’utilise notamment en cas de troubles respiratoires ou gastro-intestinaux. Elle contient entre autres deux principes actifs : le thymol, un puissant anti-inflammatoire, et l’apigénine, aux propriétés antioxydantes et antitumorales.
Thym en fleurs
Thymol
Apigénine

Le thym est une plante aromatique très prisée en phytothérapie pour ses propriétés anti-infectieuses et antioxydantes. On l’utilise notamment en cas de troubles respiratoires ou gastro-intestinaux. [2] Elle contient entre autres deux principes actifs : le thymol, un puissant anti-inflammatoire, et l’apigénine, aux propriétés antioxydantes et antitumorales. [3]    

On utilise aussi bien les racines, les tiges, les fleurs et les feuilles des plantes médicinales selon l’utilisation que l’on veut en faire. Cependant, on consomme rarement les plantes brutes, il s’agit de les préparer afin de faire ressortir les composés d’intérêt.

Quelques exemples de méthodes de préparation…

  • L’infusion : il s’agit de porter des plantes fraîches ou sèches dans une eau en ébullition puis de les refroidir rapidement. Cette méthode permet d’extraire les principes actifs par solubilisation. L’eau froide solubilise les sels minéraux, pectines, mucilage et alcaloïdes tandis que l’eau chaude solubilise partiellement les huiles essentielles. Plus les plantes sont ligneuses et plus le temps d’infusion est long. [1]
  • La décoction : Elle concerne les tiges, écorces, racines et fruits. Il s’agit de faire bouillir ces parties végétales entre 10 et 30 min. [1]
  • La fumigation : Il s’agit de porter les plantes à ébullition ou d’en faire une combustion et d’utiliser les vapeurs ou fumées qui en résultent. [1]
  • La teinture : Des plantes fraîches sont d’abord hachées puis doivent macérer 3 semaines dans de l’alcool à 95°. [1] Un malaxage a lieu régulièrement en absence de lumière afin de favoriser l’extraction des principes actifs vers la phase liquide. On extrait ensuite le liquide par filtration.
  • Les extraits fluides : On les obtient par extraction des principes actifs en plongeant les plantes dans différents mélanges de concentration en alcool croissante. On peut les mettre dans une solution neutre glycérinée à la fin. [1]
  • Les huiles essentielles : Elles s’obtiennent par distillation d’une plante dans de l’eau ou par entraînement à la vapeur. [1] 
  • La gélule : Les plantes sont pulvérisées puis encapsulées dans des gélules de gélatine vides à l’aide d’une machine. La gélule offre l’avantage de conserver le plus longtemps possible les vertus thérapeutiques des principes actifs qui y sont contenus, une facilité d’usage et l’absence de goût du produit absorbé. [4]
  • Le cataplasme : Il s’agit d’une pâte épaisse médicinale que l’on applique sur la peau en la faisant tenir grâce à un linge. La peau étant perméable, les principes actifs qu’il contient vont pénétrer à travers la peau.

Dans quels cas utiliser la phytothérapie ?

La phytothérapie possède un très large champ d’applications. Elle peut être efficace contre des pathologies aiguës ou chroniques mais aussi en prévention. Elle peut également permettre d’accompagner des traitements allopathiques pour en potentialiser les effets ou améliorer le bien-être des patients. Ainsi, la phytothérapie peut aider à venir à bout de nombreuses maladies mais certainement pas de toutes les pathologies. En effet, on ne soigne pas le cancer par la phytothérapie. En revanche, il est possible d’accompagner la prise en charge des effets secondaires liés aux traitements. 

La logique de traitement est différente entre la médecine classique et la phytothérapie. La médecine moderne est substitutive, c’est-à-dire que les médicaments classiques régularisent les fonctions de l’organisme et le soulagent du besoin de s’autoguérir. En phytothérapie, on utilise également les plantes comme des médicaments pour réguler les fonctions du corps, mais elles aident aussi le corps humain à se soigner.

Cependant aujourd’hui, il n’est plus question d’opposer traitements à base de plantes et médicaments issus de la chimie, mais au contraire de les associer. Le médecin nutritionniste, botaniste Ed. Fayard a déclaré : « Nous avons en France 13 millions de personnes polymédiquées avec des risques d’accidents liés aux interactions (10 à 20% des hospitalisations après 65 ans sont liés à un mésusage des médicaments). L’intérêt de certaines plantes est de limiter la prise de médicaments de synthèse et de permettre une décroissance médicamenteuse ». La logique de traitement est donc différente entre la médecine classique et la phytothérapie.

Quels risques pour la santé ?

Ce n’est pas parce que la phytothérapie utilise une matière première naturelle qu’elle est sans danger et sans contre-indications. Certaines plantes sont toxiques, d’autres risquent d’interagir avec des médicaments et de provoquer des effets indésirables

Par exemple, on déconseille le ginkgo, un puissant fluidifiant, si le patient consomme des médicaments anticoagulants (aspirine, héparine, etc.) pour risque d’hémorragie. Pour la même raison, on recommande de ne pas consommer de thé, d’ail ou de gingembre en association avec le ginkgo. [5] La grande difficulté de la phytothérapie est de ne pas créer d’interactions négatives entre les plantes utilisées. Elle requiert donc une bonne connaissance des plantes et il est conseillé de se renseigner auprès d’un professionnel de santé.

De plus, certaines plantes sont contre-indiquées pour la grossesse et l’allaitement, celles-ci pouvant être toxiques pour le fœtus. [6] L’EMA (Agence européenne du médicament) contre-indique l’usage de certaines plantes chez les enfants de moins de 12 ans, et très souvent chez les moins de 18 ans.

Quelle réglementation régit actuellement la phytothérapie ?

En France, on regroupe les plantes médicinales dans les PPAM (Plantes à Parfum, Arômes ou Médicinales). Deux-tiers des PPAM ont pour finalité l’extraction des huiles essentielles et 7 plantes (lavande, pavot, sauge, estragon, thym, lavandin, ginkgo biloba) couvrent 90% des surfaces de culture des PPAM. [1]

La plupart des plantes commercialisées proviennent de l’importation de différents pays. Un important contrôle qualité a lieu sur le marché des plantes car selon le pays producteur, les plantes n’ont pas les mêmes teneurs en principes actifs. [1]

La Pharmacopée est un registre qui regroupe l’ensemble des plantes que seules les pharmacies peuvent commercialiser. [7] Ce document enregistre les plantes selon leurs effets et les parties toxiques ou contenant les principes actifs. Il peut être utilisé pour déterminer quelle partie de la plante (tige, feuille, racine, etc.) consommer pour se soigner.

Au vu de l’engouement pour la phytothérapie, il est facile d’imaginer l’augmentation de la cueillette sauvage ces dernières décennies. Cependant, la cueillette sauvage de plantes manque aujourd’hui cruellement de réglementation et met en danger la biodiversité de ces dernières.

Conclusion

Ainsi, la phytothérapie se présente aujourd’hui comme la solution vers laquelle se tourner pour éviter la surmédication. Il est cependant nécessaire de connaître ses dangers et ses limites. Un des domaines de spécialisation à AgroParisTech se penche sur la pharmacologie, les bioproduits et la santé. AgroParisTech Service Etudes serait ainsi ravi de vous accompagner sur votre projet touchant de près ou de loin à cet univers en pleine renaissance.

30/06/21

Newsletter – Juin 2021

  • Durée de lecture estimée: 4 minutes
  • Auteur: Clémence Caro et Elio Dorion

L’engagement et le travail des mandats 2020 et 2021 nous ont permis de recevoir la certification ISO 9001 décernée par l’AFNOR. La dernière étape de cette certification s’est déroulée sans difficulté majeure fin mai. Ce gage de qualité témoigne du sérieux d’AgroParisTech Service Etudes et de l’implication de ses membres au quotidien.

Nous sommes également fiers d’annoncer que la convention liant notre Junior-Entreprise, ainsi que AgroParisTech Alumni a été signée. Elle nous permettra de consolider l’ancrage d’ASE avec le réseau des anciens de son école.

Toujours engagée envers la RSE et soucieuse de préserver l’environnement, ASE a calculé son empreinte carbone.

Travail sur la pasteurisation et la stérilisation

Une conserverie artisanale travaillant en circuit court avec des fruits et légumes issus de l’agriculture biologique a contacté AgroParisTech Service Etudes afin d’établir un barème de pasteurisation ou stérilisation pour leur autoclave sur les différentes familles de recettes dans les différents contenants. L’étude permettra également de déterminer les valeurs nutritionnelles des produits élaborés.

Etude de marché : consommateur et allergènes

Une grande entreprise française commercialisant du thé s’est récemment tournée vers notre Junior-Entreprise à propos de la réalisation d’un questionnaire destiné à cerner les attentes des consommateurs et son analyse postérieure afin d’orienter l’entreprise dans son choix de nouvelles saveurs. Ils ont parallèlement aussi demandé une étude exhaustive des différents ingrédients afin d’identifier les potentiels allergènes.

Base de données

AgroParisTech Service Etudes s’est vue confier la mission de mettre en relation les entreprises de la filière porcine française avec les acteurs de la restauration collective afin de mettre en avant les produits des territoires français. Dans cet objectif, l’étudiant réalisateur a construit une base de données recensant l’ensemble des offres des entreprises commercialisant de la viande de porc et charcuterie à destination de la restauration collective.

Mesures agro écologiques et préservation de la biodiversité

Un cabinet de conseil conscient de l’urgence de préserver l’environnement nous a contacté afin de réaliser un premier état des lieux des connaissances sur la plus-value écologique. Celle-ci est engendrée par le changement de certaines pratiques agricoles, dans un objet de reconquête de la biodiversité. L’étudiant réalisateur a également estimé dans quelle mesure une généralisation peut être faite.

Installation d’une filière phytothérapie

AgroParisTech Service Etudes est également impliquée dans la création d’une unité de phytothérapie en Afrique de l’Ouest par un réseau d’aides associé à une Organisation Non Gouvernementale. Il est question de rechercher l’ensemble des données disponibles et importantes pour la mise en place de la filière, entrer en contact avec les acteurs présents et identifier les financeurs et partenaires potentiels.

Enquête sur la rentabilité d’une culture de soja

Une entreprise française commercialisant des biomolécules s’est adressée à AgroParisTech Service Etudes pour la réalisation d’un questionnaire adressé à des agriculteurs français et pour l’analyse des réponses obtenues. Ce questionnaire a pour objectif de déterminer à partir de quelle augmentation de rendement par hectare la culture du soja deviendrait rentable en France.

Etude de marché sur les tracteurs électriques

AgroParisTech Service Etudes s’est vue confier par une start-up développant le projet d’un tracteur électrique, la réalisation d’un état de l’art sur l’usage actuel des tracteurs selon les exploitations et les travaux agricoles réalisés. Les intervenants ont également proposé une méthodologie pour quantifier la consommation énergétique d’un tracteur selon différents facteurs.

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31/10/20

Perturbateurs endocriniens : effets sur la santé et conséquences sur l’environnement

  • Temps de lecture estimé : 5 minutes
  • Auteurs : Elisa Polegato & Eléa Fournier

                Présents dans notre environnement au travers d’un large panel de produits alimentaires, manufacturés, cosmétiques ou pharmaceutiques, les perturbateurs endocriniens constituent une large famille de composés. Ces composés interagissent avec notre système hormonal, perturbant ainsi le fonctionnement de notre organisme. [1] Leurs effets, et leurs mécanismes sont encore peu connus et la communauté scientifique alerte sur leur dangerosité. A l’heure actuelle, plus de 800 substances ayant des propriétés de perturbateurs endocriniens, avérées ou suspectées, ont été identifiées. On relève entre autres les micro-plastiques, et les nanoparticules.[2]

L’étude de ces composés reste un enjeu majeur pour les autorités sanitaires qui cherchent à protéger les populations et les industries agroalimentaires et cosmétiques. Ces secteurs doivent faire face à la méfiance croissante des consommateurs, et à de nouvelles exigences de transparence. Les décideurs publics sont également concernés, du fait du lien avec la gestion de l’environnement, des déchets et le traitement des eaux usées. 

Une distribution variée et conséquente des perturbateurs endocriniens 

               La première source de contact pour l’Homme avec les perturbateurs endocriniens est l’alimentation. En juillet 2018, l’ONG Générations futures a annoncé que 6 résidus de pesticides sur 10 étaient constitués, en partie ou en totalité, de perturbateurs endocriniens. [3] L’agriculture intensive et l’utilisation d’intrants chimiques sont de plus en plus mis en cause, menaçant la santé des producteurs comme des consommateurs. 

La réglementation et les politiques publiques telles que la directive cadre sur l’eau (cadre réglementaire communautaire européen) et les plans ecophyto I et II en France, tendent à réduire l’utilisation de ces molécules. Cependant, celles-ci font l’objet d’un réexamen à l’échelle de l’Union Européenne, tous les 10 ans. Les alternatives aux pesticides sont peu nombreuses, difficilement applicables et moins efficaces. [13] De plus, on peut retrouver certaines substances néfastes dans des produits venant de l’étranger, tels que le thé. En effet, la réglementation étant différente selon les pays, l’exposition à certaines substances peut être plus importante.

               De plus, de nombreux objets de notre quotidien fabriqués en plastique contiennent des perturbateurs endocriniens. Notamment le  Bisphénol A, composé bien connu pour avoir des effets néfastes avérés sur la reproduction, le développement fœtal ou encore les pathologies cardiovasculaires. On retrouve entre autres ce composé dans les boîtes de conserve, l’aluminium, ou encore sur le revêtement de certaines casseroles. Ce perturbateur endocrinien est capable de se lier aux récepteurs α et β des œstrogènes, par œstrogèno-mimétisme. L’exposition est d’autant plus importante que la température est élevée. Le Bisphénol A a en effet la capacité de s’extraire des plastiques, pour entrer en contact direct avec l’aliment. Il est par conséquent interdit en France dans les contenants alimentaires. [4] 

               Enfin, la dernière source de perturbateurs endocriniens que nous allons décrire ici concerne les produits cosmétiques. [5] En effet, en 2013, une étude publiée par la Commission européenne a démontré qu’environ 40 % des produits de beauté et d’hygiène contenaient au moins un perturbateur endocrinien. Cette exposition est très importante. Il est donc primordial de connaître les effets et conséquences des composés contenus dans nos produits. [3] À titre informatif, les vernis à ongles sont les produits contenant le plus de perturbateurs endocriniens. Les fonds de teint et rouges à lèvres arrivent à la suite du classement. Suite à ces études, l’Union Européenne a interdit l’utilisation de nombreux phtalates dans les cosmétiques. Ces perturbateurs endocriniens ont des effets cancérigènes ou mutagènes sur l’Homme. 

Caractérisation des effets de ces perturbateurs endocriniens sur la santé

Comme nous l’avons vu précédemment, l’Homme est en contact avec de nombreux perturbateurs endocriniens, présents dans tout son environnement. De par la dangerosité de ces composés, il est essentiel de connaître au mieux les effets que ceux-ci peuvent avoir sur notre organisme. Bien que les effets de certaines substances soient établis à forte dose d’exposition, il est également nécessaire de cerner les effets à faible dose. 

En effet, pour certaines molécules toxiques, on considère qu’en-dessous d’une certaine dose, le système de défense de l’organisme est capable de lutter contre les agents extérieurs. On parle alors d’effet de seuil. Cependant, pour d’autres composés, le moindre contact présente des effets néfastes sur notre système : c’est le cas des molécules cancérigènes. On considère que les perturbateurs endocriniens fonctionnent de la sorte, c’est pourquoi il est important de les identifier. De plus, la sensibilité aux perturbateurs endocriniens varie selon les périodes de la vie. La période du développement fœtal et embryonnaire et l’enfance constituent des moments de vie où la sensibilité est accrue. [6]

Plus spécifiquement, les perturbateurs endocriniens altèrent le fonctionnement du système endocrinien (regroupant les organes sécrétant les hormones), en agissant sur la synthèse, la dégradation, le transport ou le mode d’action de ces hormones. L’effet toxique n’est donc pas direct, mais se caractérise par les conséquences liées aux modifications engendrées. À long terme, ces perturbations endocriniennes peuvent engendrer une altération des fonctions de reproduction, des malformations fœtales, l’apparition de tumeurs au niveau des tissus producteurs d’hormones ou encore une modification du sex-ratio. [1]

Les conséquences à plus long terme sur l’environnement

À plus grande échelle, ces molécules ont également un rôle néfaste. En effet, la plupart des perturbateurs endocriniens persistent dans l’environnement sous formes de traces, durant des années. Ils acquièrent également la capacité d’être transférés d’un compartiment à un autre, ce qui augmente encore leur concentration dans l’environnement.

Une étude publiée en avril dernier dans le Marine Pollution Bulletin, affirme que les micro-plastiques ont aussi bien des effets sur les poissons directement liés à l’ingestion, que des effets sur l’éclosion des larves ou sur leur comportement. [7] Par exemple, l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS), utilisé comme imperméabilisant, a tendance à réduire le nombre de larves produites par les poissons. Ces molécules ont donc des effets sur la population au sein d’un environnement donné. De plus, le ruissellement et l’infiltration dans le sol de ces produits, dus aux pratiques agricoles, contamine les cours d’eau et les nappes phréatiques, en ayant un impact environnemental important (diminution de la fertilité des amphibiens sous l’effet de l’atrazine, interdit en 2005 pour le désherbage du maïs en France par exemple).

Ces perturbateurs endocriniens constituent ici aussi une surveillance accrue. De par les stations d’épurations, les déchets des produits cosmétiques se retrouvent en grande partie dans le milieu halieutique. Certains de ces composés ont ainsi un effet sur le sex-ratio, et une réelle féminisation des poissons a été observée. [8] Les hormones issues notamment de la pilule contraceptive utilisée à grande échelle par les femmes se retrouvent dans les eaux usées. L’incapacité des stations d’épurations à éliminer les résidus d’éthinyl-œstradiol, œstrogène synthétique le plus utilisé, a pour conséquence la féminisation de poissons, et une modification du sex-ratio. À l’échelle humaine, le cercle peut être infini. En effet, ces composés se retrouvent par la suite dans l’eau courante, et reviennent ainsi à l’Homme.

Les tentatives d’alternatives et recherches en cours

La recherche est donc essentielle pour la santé mais aussi pour l’environnement. Il est nécessaire d’identifier les molécules catégorisées comme perturbateurs endocriniens, mais également de déterminer leurs effets et la dose d’exposition maximale tolérée de manière précise. 

Pour cela, différents types d’études peuvent être réalisées. Des études toxicologiques, aux études in vivo, en passant par les études bibliographiques, les recherches amènent de plus en plus à catégoriser ces perturbateurs endocriniens. Récemment, l’Union Européenne a financé le programme OBERON. Ce programme a pour objectif de mettre en place toute une batterie de tests. Cela permet alors d’étudier les effets de certaines substances sur notre système métabolique, et ainsi engendrer la création de nouveaux tests. [9] Ce type d’avancée permettrait alors une meilleure identification des perturbateurs endocriniens.

De nombreux programmes de recherches sont également en cours. Par exemple, l’Anses pilote le Programme National de Recherche Environnement-Santé-Travail (PNR EST). L’objectif de ce programme étant de renforcer les connaissances au sujet de ces molécules. Ce sont chaque année 2 millions d’euros supplémentaires qui sont alloués à ce projet prometteur. [6]

Actuellement, des recherches sont également effectuées afin de trouver des molécules de substitutions, pour limiter les effets néfastes. C’est notamment le cas des Bisphénol F et Bisphénol S. En effet, dans certaines applications, ils sont utilisés comme substituts du Bisphénol A. Cependant, il a récemment été montré que ces composés ont le même effet négatif sur le testicule fœtal humain que le Bisphénol A. [10] Les recherches à ce stade sont donc en constante évolution, et trop peu satisfaisantes pour le moment. 

Pour conclure, les perturbateurs endocriniens, molécules ubiquitaires faisant partie intégrante de notre environnement, sont extrêmement dangereux pour notre santé. Ils présentent en effet de nombreux effets néfastes, à différentes échelles. Les recherches à ce propos sont donc essentielles. Elles deviennent alors un enjeu primordial des systèmes de santé, et acteurs des sciences du vivant.

Chez AgroParisTech Service Études, nous pouvons vous aider à réaliser un premier pas dans cette recherche. Nous pouvons notamment vous aider à réaliser des études bibliographiques. Un grand groupe produisant des cosmétiques a récemment fait appel à nos services. L’objectif était d’analyser un ensemble de publications collectées afin de produire un rapport. Ce rapport recense le caractère éco-toxicologique de différents micro-plastiques. Cette étude a pour objectif d’utiliser des substituts plus respectueux de l’environnement, et moins nocifs.

Nous sommes à votre disposition pour tout échange, et toute notre équipe est en mesure de vous aider à faire grandir vos projets ! N’hésitez-pas à nous contacter, nous serons ravis de discuter avec vous !

21/05/20

Les cosmétiques et leurs effets sur la santé

  • Temps de lecture estimé : 3 minutes
  • Auteur : Elisa Polegato



L’étude des cosmétiques et leurs risques pour la santé de l’Homme sont des enjeux complexes pour notre société. Le secteur des cosmétiques fait intervenir une large gamme de produits intermédiaires, tels que des ingrédients, des auxiliaires technologiques (ferments, enzymes), des molécules pour la chimie, des produits pharmaceutiques, ou tout simplement de l’eau.

Des formations spécialisées dans l’étude des risques des cosmétiques et la santé

AgroParisTech est la seule école d’ingénieur agronome en France qui dispose d’une spécialisation dans le domaine de la santé. Dès la deuxième année, les étudiants peuvent donc choisir le domaine “Ingénierie et santé : homme, bioproduits, environnement”.  Les étudiants sont alors formés à l’étude des effets des produits cosmétiques sur la santé de l’Homme. Un parcours forme également des ingénieurs souhaitant accomplir une carrière en relation avec les industries et entreprises de transformations alimentaires et non-alimentaires. Les futurs ingénieurs ainsi formés se destinent à des activités professionnelles managériales, d’ingénierie, de production ou encore de recherche et développement pour des entreprises et des organismes privés ou publics.

Enfin, en troisième année du cursus d’ingénieur, les étudiants peuvent choisir la dominante “Metatox”, qui permet d’appréhender la toxicité d’une substance chimique à différentes échelles biologiques (cellule, organe, individu, population, écosystème). Cela permet également d’évaluer les risques associés à une substance chimique sur les écosystèmes et la santé de l’Homme par une approche systémique. On retrouve également une dominante “Management de la qualité, sécurité sanitaire et prévention des risques”, qui est conçue pour permettre aux étudiants d’acquérir une double expertise, technique et managériale, dans les domaines de la sécurité sanitaire et de l’hygiène,  des systèmes de management de la qualité, et de la prévention et de la gestion des risques. Ces deux dominantes sont plus axées sur les effets que les cosmétiques peuvent avoir sur la santé. 

Des formations spécialisées dans la création de produits

Pour la création de produits et les analyses faites en amont, AgroParisTech propose la dominante “Conception et Développement Produits”, dont l’objectif est de former, grâce à une approche multidisciplinaire, des ingénieurs avec des compétences scientifiques, techniques et organisationnelles indispensables à la conception et au développement de produits. La dominante est organisée de manière à placer les étudiants en situation de responsabilité professionnelle, en particulier dans le cadre d’un projet d’ingénieur portant sur une problématique R&D. Ces formations suivies par nos étudiants réalisateurs sont particulièrement valorisables dans la réalisation des études.

Nos prestations dans les domaines des cosmétiques et de la santé

Nous avons réalisé différents types d’études dans ce domaine, pour des sociétés qui nous ont fait confiance. Une étude a par exemple été menée sur des tatouages éphémères. En effet, une jeune start-up veut mettre au point des tatouages éphémères comestibles avec des goûts. L’encre utilisée actuellement pour les tatouages éphémères étant toxique. L’étudiant en charge a effectué des recherches afin de se renseigner sur la réglementation ainsi que sur le marché des tatouages éphémères. Il a ensuite proposé des alternatives de composition des tatouages avec des substituts comestibles. Un étudiant réalisateur a également effectué un état de l’art des publications et brevets concernant les tensioactifs biosourcés puis biosourcés cationiques ainsi que leurs applications dans l’industrie cosmétique. AgroParisTech Service Etudes a donc su faire appel aux étudiants spécialisés dans ce domaine, afin de réaliser différents types d’études.

Pour AgroParisTech Service Etudes, les domaines des cosmétiques et de la santé sont des secteurs que nous souhaitons développer. Nos étudiants sont un atout non négligeable car ils sont en mesure de vous aider à réaliser vos projets, grâce à leurs connaissances sur le sujet. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions, et nous serons ravis d’échanger avec vous sur votre projet !